Et le déjà vieux règne de l'électricité…

Enterré, voire achevé à coup de sampler, le rock va encore nous remuer les tripes dans les prochains 10 jours avec 3 évènements liés à la scène locale. Cela mérite bien une newsletter spéciale, d'autant que mon histoire musicale est sans contexte liée à cette musique viscérale et aux nombreux concerts organisés par les Ratakans, le Dépanneur & Co, souvent à l'incontoournable Machine à Coudre (spéciale dédicace et gros bisoux à Philippe et Claire), MJC Mirabeau et au Poste à galène.

Mystic Punk Pinguin

Note aux adhérentEs de Live In Marseille : entrée gratuite pour les 20 premièrEs à se présenter avec la carte de l'asso au guichet du Moulin pour le concert de samedi.
Photo d'Elektrolux à la Machine à Coudre par Pirlouiiiit.

 

 
 


Samedi 21 Mai

* Layne (Post grunge violent et poétique. Des retours de scène : . Leurs démos sont plus que convaincantes : ici) + Lo (Rock énergique avec un double chant féminin / masculin plus mélodique et pop, tandis qu'un trio sans concessions triture dans leur dos un son proprement garage. Des retours de scènes enthousiastes : ici et d’albums : . Leur site : http://www.loonline.fr.st) + National Dust (Rock. Une explosion de puissance au-dessus de laquelle plane une poésie désabusée. Entre My Bloody Valentine et Sebadoh. Des chroniques de concerts : . Site : www.national-dust.net) - Le Rock est mort (Soirée découverte de 3 groupes des plus prometteurs de la scène marseillaise. Live in Marseille Partenaire) - Le Moulin - 20h - 5 euros (Gratuit pour les 20 premierEs adherentEs de Live In Marseille présentant leur carte de l’asso au guichet)


Vendredi 27 Mai

* Kill The Thrill (Rock indus, noise ambiant viscéral, mélancolique et obsessionnel. 16 ans de loyaux services à la cause d’une musique sans concession. Des retours de scène : ici. Une écoute de disque : . Cf. Interview plus bas. Leur site : http://killthethrill.free.fr/) + Binaire (Punk vs machine. À la croisée des chemins du hardcore, de l'electro, du punk et de la noise froide et implacable… Leur site et du son : www.binaire.info) – Soirée pour al sortie de »Tellurique » (nouvel album de Kill The Thrill qui vient de paraître sur Season Of Mist Rec.) - Poste à Galène - 21h30 – 10 Euros (= 1entrée + 1 album offert)


* Hatepinks (Primitif garage punk. Jouissifs sur scène et sur disque. Label Live In Marseille assuré. Leur site : http://hatepinks.free.fr) + Neurotic Swingers (Furieusement rock’n’roll : chemises déboutonnées, lunettes de soleil, poses morceaux courts et nerveux très drugs, sex & rock’n’roll. Le talent est à la hauteur et les Neurotic Swingers produisent un punk rock 77 rageur et jouissif, classieux et efficace sur scène comme sur disque qui puise du côté des Saints, des Heratbreakers, et autres Dogs. Leur site : http://chez.com/neuroticswingers.) + Take Shit Back (Hardcore. Des retours de set : . Leur site : www.takeshitback.fr.st) + Aggravation (Punk rock fougueux. Des retours de scène : ) + Lazy Bones (Entre punk rock efficace et rock'n roll swinguant. Des retours de sets : . Leur site : http://vincent.tana.free.fr/) + Elektrolux (Prenez une voix qui frise le Jim Morrison sur un blues rock viscéral à la Blues Explosion. Un jeu nerveux, qui prend aux tripes.Pour preuve ces chroniques de concerts et de disques. Site : membres.lycos.fr/elektrolux/) + Sweet Children (Punk rock. Pleins de retours de scènes : ) + Cowboys from Outerspace (Rock garage. Un côté Elvis pas clean mâtiné de Cramps et de Blues Explosion. Efficaces sur scène comme sur disque. Leur site : http://www.chez.com/cowboysfromouterspace) - Anniversaire Ratakans (5 ans d’activisme punk rock !!! Pleins de groupes locaux qui joueront 4 morceaux chacuns, des DJs punkrock, de la bière, des stands de disques, t-shirts, badges. Concours de Pogo également. Exposition de photos par l'équipe de Live In Marseille! Plus d'infos : http://ratakans.free.fr ) - La Machine à Coudre - 20h – 3 euros
 

 

* Kill The Thrill - Tellurique (2005, Season of Mist) écouté par Pirlouiiiit

Hourra ! les Kill The Thrill sont de retour. Près de 4 ans après la sortie de 203 barriers revoici Nico, Marylin et Fred avec 12 nouveaux titres de leur « metal indus post rock new wave » si caractéristique. Au programme murs de guitares, basse et programmations pour 70 minutes de musique torturée toute en puissance. Les titres des chansons qui composent ce Tellurique à la pochette dans laquelle on aimerait voir un peu d’optimisme ne respirent pas la joie de vivre Permanent imbalance, An indefinite direction, Non existence, Mistaken solutions et pourtant … il se dégage aussi de cette avalanche sonore à l’ambiance plombée quelque chose de reposant et quasi religieux (peut être est ce à cause des sons de cloches qui semblent venir d’une cathédrale au loin). Le chant de Nicolas plus écorché que jamais fais penser à un mélange de Arno, Betrand Cantat (en train de hurler It spurts) ou encore Clint Lha Zar (des Dirteez). Essentiellement en anglais ce disque compte (et c’est une nouveauté) deux titres en français : Diaphragme dans lequel Fred cette fois,
nous glace le sang en criant « c’est plus douloureux !» et aussi Soave morceau Diabologumesque un peu différent (mais vraiment très bon) dans lequel Marylin ponctue son chant énervé d’une toux inquiétante. Un peu comme Ulan Bator sur Végétale ce passage au français se fait naturellement et tout en douceur. Je ne vais pas essayer de vous faire croire que cet album deviendra facilement votre disque de chevet car il s’écoute très fort et recèle une importante charge émotionnelle. Je continue à penser que Kill The Thrill est une tornade dont puissance s’appréhende mieux sur scène, néanmoins ce disque fait partie de ces quelques perles sombres qu’il est bon de posséder.

* Neurotic Swingers, ARTRATS (2003, Lollipop Records / Myrmecoleo Records / UMC) écouté par Pierre Andrieu

Le premier effort des Neurotic Swingers sur un format long fait l’effet d’une décharge presque fatale de punk rock en intra veineuse… Tout y est : motherfuckin’ attitude, hurlements, morceaux courts, textes évoquant le triptyque sex, drugs and rock’n roll, guitares en furie, basse monstrueuse, batterie nerveuse…
Dès le premier morceau, Party killer, les quatre Marseillais provoquent des soubresauts incontrôlés chez le fan invétéré de punk. Rassurez-vous, la suite est à l’avenant… On remarque avec joie l’influence des groupes japonais Guitar Wolf ou Thee Michelle Gun Elephant dans l’accent anglais japonisant hystérique sur Girl in a broken car. Juste après, on se jette partout sur le tubesque Go back home. Plus loin, la reprise de Nineteen, dédiée au chanteur guitariste des Dogs parti trop tôt, Dominique Laboubée, confirme que les Neurotic Swingers ont du goût et de l’énergie à revendre. Ce joyeux bordel se termine par une dernière salve de punk rock millésimé 77, Generation shock… Ça n’a pas duré bien longtemps, mais ce disque mené tambour battant nous a littéralement mis sur les genoux !

Sites Internet : www.chez.com/lollipoprecords, www.chez.com/neuroticswingers/ et www.myrmecoleo.com.

* Lo, Black kites (2005, Autoproduit) écouté par Pierre Andrieu
Site internet : www.loonline.fr.st (avec de nombreux titres de l'album en écoute).

Black kites, le premier album du groupe LO botte le cul comme il faut dès qu’on l’insére dans la platine… Rien de nouveau certes – nous sommes là en territoire rock ‘n roll avec une pincée de psycho blues et de punk ‘n surf, voire de power pop – mais du bon boulot exécuté avec foi et conviction par les cinq Marseillais… Une guitare teigneuse délivre une série de riffs entêtants, une rythmique basse/batterie cogne avec aplomb et un duo mixte se charge pour sa part du chant (qui oscille entre hurlements, voix – parfois un peu trop – travaillées, jolis chœurs et harmonies à deux voix). Les titres les plus violents et distordus sont à notre avis les plus réussis (50 matches, Black kites, Cheap hotel, Got the blues, Merry go round, Again) ; ça tombe bien, ils sont majoritaires sur le disque. Quand la guitare se déchaîne, que le chant se lâche et que la rythmique s’emballe, on peut dire que c’est bon, et même très bon ! Sur scène, le public doit prendre ces morceaux secs et nerveux sur le coin de la gueule… et doit en redemander. En parlant de Black kites de LO, on peut donc parler de prometteur premier album.

* Hatepinks - Sehr Gut Rock und Roll (2004, LollipopChronowax) CD et vinyl bien sur … ) écouté par Pirlouiiiit

Un carreau cassé ou une ampoule et c’est parti … « we are the hatepinks baby we hate the word yeah baby » … cette chanson qui fait un peu écho au « I hate you yeah yeah yeah » hymne des feu Gasolheads donne une nouvelle fois le ton dès les premières secondes de ce premier album de ce nouveau groupe marseillais. Enregistré 4 mois après la formation du groupe … à toute vitesse comme il se doit. Résultat : 13 morceaux dont deux reprises (une des Pagans, une de Brainless Kids (ancien groupe du bassiste), qui rivalisent de férocité et d’un humour caractéristique de ce groupe qui ne semble rien prendre au sérieux … du genre My friends are Assholes ou I’m phoning aphone. D’ailleurs pour ceux qui douteraient de la pertinence / importance des textes dans le punk rock vous pourrez en juger par vous même puisque les Haines Roses ont eu la bonne idée de nou s traduire les paroles dans le livret ! Un disque a écouter avant de le voire prendre toute sa dimension sur scène.

* Layne - Demo 2 (2005, Layne) écouté par Pirlouiiiit

Il y a quelques années je tombais tout à fait par hasard sur la démo d’un jeune groupe marseillais du nom de Layne et j’étais impressionné par la qualité de celle ci. Même si les influences étaient assez évidentes le résultat dépassait largement la production locale dans ce créneau. L’autre jour j’ai enfin eu l’occasion de les voir sur scène (en after de The Servant au Café Julien) et quelle claque ! Cette nouvelle démo ne fait que prolonger ce plaisir encore tout frais : 5 titres tous aussi bon les uns que les autres. Tout d’abord ce Go qui séduit dès la première écoute avec son côté (presque) disco syncopé sans jamais sombrer dans la facilité racoleuse. La voix sûre, ra peuse et mûre de Hervé Boyer qui n’a pas l’air bien âgé, parfaitement accompagné par des chœurs plus doux. Le deuxième, Bohemian like me plus calme, mais toujours aussi groove commence avec un riff à la Rolling Stones avant de partir sur quelque chose de plus épique ; puis c’est au tour de Gold Digger to the west de nous séduire par son côté dépouillé (la ballade !) avant que Happy Trouble deuxième tube (sur 5 titres c’est plutôt pas mal !) ne nous donne le coup de grâce avec ses hurlements Kobainesques. Il nous faudra bien tout le très chouette Prize pour nous en remettre. En conclusion cette démo au son très bon nous présente un groupe à l’anglais nickel, aux morceaux originaux et très riches musicalement … bref un trio qui compte aussi Stéphane Trezigny à la basse et David Hazet à la batterie dont on attendra le premier album avec impatience.
Contact : Julien Colognoli 06.19.18.53.02

* Electrolux - EP #2 (2004, autoproduit) écouté par Pirlouiiiit

Deuxième EP pour ce trio marseillais, qui en concert se revendique comme le dernier groupe de musique soviet* encore en activité. Emballé une nouvelle fois dans une magnifique pochette Dernier Cri, 5 titres d’un rock « viscéral » servi par la belle voix et la guitare de Cédric, la basse ronde de Eric, la batterie acérée de Manu. Sur scène ils invitent régulièrement des amis a la guitare, au clavier ou a la flûte … ici ce sera la double basse de Véronique et l’oud de Haykal qui viendront apporter un petit plus a Laundormat et Sore eyes respectivement. Dans un anglais impeccable qui évoque à la fois Tom Waits et Nick Cave, et parfois même en russe, Electrolux n’a pas son pareil pour mettre en musique les petites choses de la vie en musique. Dans leur premier 4 titres Cédric nous parlais des nouvelles chaussures qu’il venait d’acheter, cette fois ce sera (entre autre) sa fascination pour les lavomatics … Avec un vrai son et une énergie qui balaye tout sur son passage et des morceaux bien identifiables (ce qui m’est pas toujours le cas dans ce créneau rock (blues) garage) Electrolux est en train de nous préparer une petite merveille (je parle du futur album en préparation). En l’attendant jetez vous sur ce deuxième EP (et sur le premier) a la fin de leurs concerts …

* petite précision utile du Red Pinguin : Electrolux se présente non pas comme un "groupe soviétique" mais comme un "groupe du soviet". C'est à dire non pas comme un groupe soutenant le stalinisme mais un groupe ouvrier, "soviet" en russe désignant les conseils ouvriers qui dès la Révolution furent rapidement pris en main, voire massacrés, par les militaires et les futurs bureaucrates de l'Union soviétique. La différence est de taille !

* Take Shit Back - Too late for apologies … (2004, Rudeboi ! Records) écouté par Zhou

On peut dire que je l'ai attendu ce disque du combo HxC marseillais Take Shit Back. Annoncé pour le début de l'année, c'est finalement en fin d'année que le disque est sortie sur le label parisien Rudeboi !.
Après des concerts et une démo plus que prometteuse, le groupe nous offre enfin une galette digne de ce nom, et pas des moindres. Les TSB ont fait un travail impeccable, avec 13 titres et un digipack superbe.
Le disque s'ouvre sur That's all folk et de suite la brutalité de la musique des marseillais s'abat sur nous. Le rythme est brutal, le chant hargneux mais non dénué de rythme, les cœurs se font anthologiques et apportent un superbe écho au chant puissant de Philoo (également chanteur d'Indust). Sous couvert d'un superbe Hardcore, les TSB ont également incorporés des touches de punk par la rapidités du rythme que prend parfois le morceau. Une somptueuse entrée en matière. Le disque se poursuit par Riot, dont le début fait incontestablement pensée à du Rancid énervé avant que le chanteur ne vienne ajouter la touche Hardcore par son chant brutal. Le morceau alterne HxC et Street Punk avec une aisance surprenante pour un résultat épatant et original. On ressent bien l'influence notamment du Hardcore New-Yorkais. Out of straight edge, le troisième morceau est plus brutal et rapide. On sent qu'il a été retravaillé depuis la démo. Pas le temps de souffler qu e la marche brutale entamée se poursuit avec Down to reality, morceau de pur hardcore bien énervé auquel lui succède le non moins brutal Conflict, musique déchaînée expédiée en moins d'une minute. So fucking what, reviens vers le côté street punk de TSB malgré un chant toujours indéniablement hardcore. Une fois de plus le mélange est superbe et donne une puissance certaine au tout. Let's go poursuit sur la brèche ouverte de ce mélange avec un refrain percutant et une énergie impressionnante. Sur un crash de Diams, Punk edge TV viens posé sa rythmique carré et sa fureur destructrice que Enought for me ne viens pas calmée. Le rythme est toujours aussi élevé et le chant toujours aussi hargneux. L'éponyme Too late for apologies confirme que ce disque est vraiment une pépite, loin de se conformer à un hardcore basique le groupe insuffle un côté épique à sa musique. Hardcore arrive pour rappeler le style du groupe par un déch aînement de fureur impressionnant. C'est court, brut et puissant. Malheureusement le disque touche à sa fin avec la superbe Old skool crew et son double chant énorme. Les cœurs sont ici superbement exploités durant le refrain, le tout posé sur une rythmique bien huilée. C'est sur Good friends que TSB nous quitte avec ce morceau très street punk alternant chant hardcore et chant street limite Oi. Un mélange de style pas si éloigné que ça et qui montre bien la diversité de la musique du groupe. Une fin en apothéose pour un coup de maître.
Le groupe a pris le temps de bien peaufiné son disque et ça se ressent. Pour un premier éssai c'est un belle réussite avec un punk-hardcore parfois brutal, parfois street qui sais se montrer original et explosif. Les morceaux oscillent tous entre une et deux minutes qui garantissent une fureur totale. Ils étaient attendus au tournant et ils n'ont vraiment pas déçu. Un dernier mot pour salué le soin apporté à la finition, avec un digipack superbe.

* Cowboys From Outerspace - SPACE-O-PHONICS ALIENS (2002, Nova Express - UMC) écouté par Pirlouiiiit

Après un deuxième album qui m'avait déjà tapé dans l'oreille (Chock full of …) revoici les Cowboys From Mars avec 13 nouveaux titres d'un rock n' roll toujours aussi intègre et poussiéreux avec toujours des titres plus calmes qui m'évoquent le côté torturé de 16 Horsepower. Pas mal de morceaux qui sortent du lot comme un Rock n' roll star (rien à voir avec celui de Oasis) fatigué et décadent … Humility (wild 1) et Humility (Fever 2) qui se répondent d'un bout à l'autre du disque … un Bossa nova baby d'anthologie, le sautillant Big Woman Blues … le tout toujours aussi groovy qui donne envie de se déhancher comme Michel Balsy (guitare - chant) ou de taper comme un furieux (sur une batterie imaginaire) à la Monsieur Henri, plutôt que de rester impassible comm e Basile (basse - cigarette). Ce disque est un bon pendant à leurs concerts parfois un peu trop bruyant à mon goût. N'attendez pas trop pour découvrir ces Cowboys venus de nulle part qui font pourtant de plus en plus parler d'eux un peu partout … (disque du mois dans Rock N' Folk !)


* Gasolheads - LYING SHOOTER POSITION (2002, Lollipop - UMC) écouté par Hum!

Ok je sais que j'avais dit que j'arrêtais tout mais là je n'ai pas pu résister à l'envie de parler de ce disque (surtout quand j'ai vu que le dernier Nouvelle Vague ne lui avait consacré que deux lignes !). Après deux premiers albums punk n'roll a souhait revoici les Gasolheads avec le disque de la maturité. Les pistes lancées dans leur deuxième se concrétisent et on se retrouve cette fois avec un disque qui même s'il contient 13 morceaux pour une vingtaine de minutes est d'une finesse extrême. Que ce soit au niveau de la musique, plus variée que dans les précédents, ou du chant d'olivier tour à tour gueulard, geignard, gémissant, … Des morceaux comme nanana cutter girl ou action no reaction qui n'ont pas besoin de 2 minutes pour vous trotter dans la tête. On se régalera de morceaux comme Cheat Cheat où Olivier fait le pitre avec sa voix sur Top of the tree ou Jacket chrome ou sur les très clash let's negative, please kill my ego ou Hate is better than RNR sur lequel on trouve même du piano. Les Gasolheads ont trouvé un son et je peux sans retenue conseiller ce disque à tout amateur de rock n' roll. En effet même si vous n'avez jamais osé vous aventurer jusqu'à la Machine à Coudre à Marseille, pour goûter à une de leur prestations scéniques explosives, vous aurez avec cet album de quoi vous faire un bonne idée de tout leur talent et leur potentiel dévastateur. Comme dirait le Pinguin "Have fun and stay wild !"  

 

Si la scène rock marseillaise s’est depuis quelques années réveillée et commence même à rayonner au niveau (inter)national, il ne faut pas oublier que depuis longtemps (16 années pour être exacte) un groupe s’est imposé comme une vraie référence (vous en connaissez beaucoup de groupes français qui peuvent se vanter d’avoir jouer avec Killing Joke, Einstürzende Neubauten, Young gods, Neurosis ou encore de partir en tournée en Angleterre comme ça ?) … je veux parler bien sûr des Kill the Thrill, à savoir Nicolas Dick, Marylin Tognoli (qui répond ici à nos questions) et Frédéric de Benedetti


- Tout d’abord, qui est Kill the Thrill ?

Nicolas et moi-même nous sommes rencontrés en 1989 mais Kill the Thrill a pris sa véritable entité vers 1992. Depuis notre 1er album en 1993 nous avons changé de line-up plusieurs fois jusqu’à ce que Fred nous rejoigne en 1998 pour l’album « 203 barriers », depuis le groupe est stable musicalement et humainement.

- Presque 4 ans se sont écoulés depuis 203 barriers, qu’avez vous fait pendant tout ce temps ?

Nous avons composé « Tellurique » qui sort ce mois de mai prochain, assuré la promo de l’album, aménagé notre nouveau studio d’enregistrement, composé aussi de la musique pour des spectacles.

- Vivez-vous de votre musique ? (si non que faites vous à côté ?)

Pas vraiment au sens professionnel, mais sur le plan spirituel très certainement ! ! Nous sommes tous les 3 intermittents du spectacle mais grâce à des postes techniques.


- L’enregistrement de 203 barriers avait été un peu chaotique je crois ? comment s’est passé celui ci ?

Et bien nous avons entièrement produit l’album, Nicolas s’est énormément investi sur ce travail, de la prise de son au mixage. Comme nous pouvons travailler chez nous sans le stress du facteur temps nous avons eu toute latitude pour faire ce qui nous plaisait et prendre le temps de choisir les directions qui nous convenaient.

- Votre disque sort chez qui ? quand ? comment ?

L’album sort le 09 mai en licence nationale et internationale chez Season Of Mist ; en vente partout…

- Parlez-nous du concert du 27 mai au Poste à Galène.

Ce concert sera plus ou moins le lancement de l’album à Marseille, nous avons invité Binaire (duo bruitiste), cela va être une soirée machine et assez noisy.

- Au niveau du chant, celui de Nicolas me fait penser à un mélange de Clint Lha Zhar des Dirteez, Arno et Bertrand Cantat (période it spurts). D’où vient cette rage dans le chant ? et puis d’abord de quoi parle t il ?

Merci pour la référence à Arno ! ! Les textes sont généralement très introspectifs, intimes, Kill n’est pas un groupe engagé, la « rage » de nos débuts s’est orientée avec ce nouvel album vers quelque chose de plus mélodique et canalisé, même s’il est vrai que le grain de sa voix reste très écorché.

- Il me semble que c’est la première fois qu’il y a des textes en français (Diaphragme et Soave) et la première fois que tu chantes ? Envisagez-vous de continuer dans cette voie comme avait pu le faire Ulan Bator sur Vegetale ?

En fait, je chantais déjà un morceau sur notre 1er album « Dig », et c’est la première fois que nous mettons des textes en français sur un album. Pour Soave, je ne voulais pas le traduire en anglais, quant à Diaphragme que chante Fred, le texte est très court et assez « rentre-dedans ». Nous avons tous les deux posé les voix lors de l’enregistrement de façon quasi improvisée, le résultat nous a immédiatement séduit et on est resté sur cette option. Je ne sais pas pour la suite ce qu’il en sera, une des composantes essentielles de Kill reste malgré tout le chant de Nico.

- Ces éoliennes sur la pochette, doit on y voir un message écologique ?

Nicolas avait une idée assez aérienne et de profondeur quant à la pochette, qui devait contraster avec la compacité du disque. Mais je ne pense pas qu’il ait eu en tête ce type de message.

- Il y a 7 ans alors que vous n’étiez que 2 (guitare et basse), Frédéric (ex Tarif Réduit et alors toujours Enema) est venu vous rejoindre à la guitare. Le fait que Kill the Thrill n’ait pas de batteur sur scène (mais des programmations) vous laisse t il un peu de place pour improviser ?

C’est vrai qu’il y a peu d’improvisation dans le groupe, du moins en concert, mais cela est de fait dû à la constance des structures. La machine une fois programmée laisse peu de place à ce genre de pratique, mais je n’ai pas l’impression que nous en soyons complètement dépendant, le set varie énormément en intensité selon les concerts ou les répétitions, et ne sonne jamais à l’identique. L’improvisation passe plutôt par la façon de s’approprier l’espace sonore, parce que cela peut être très doux comme très violent, c’est cela qui interagit entre nous, cela se traduit par l’interprétation. Jouer avec 2 guitares élargit aussi le champs d’investigation.

- Comment décririez vous votre style ?

Pour faire très très simple on va dire qu’on fait du rock, non ? ? ? ?

- Comment s’est passée le retour à la scène à travers la tournée avec Dillinger Escape Plan en France ?

Avec Dillinger cela s’est extrêmement bien passé, on a sensiblement la même culture musicale et le même âge, mais certains concerts ont été difficiles au niveau du public dont la moyenne d’âge était très jeune, ces derniers ne s’attendaient pas forcément à ce type d’affiche, les plus jeunes sont très friands de dextérité et technicité musicale, ce qui n’est absolument pas notre propos, ils ne comprenaient pas ce qu’on jouait, et ça n’allait pas assez vite pour eux ! ! Ceci dit on s’est vraiment amusé sur ces dates.

- Parle nous d’Isis et Jesu et de cette prochaine tournée en Angleterre

Nous partons jouer avec Isis et Jesu en Angleterre, Irlande et Belgique, je pense que la combinaison sera plus heureuse sur scène qu’avec Dillinger. Nos musiques sont plus proches.

- On parle souvent de My bloody valentine pour décrire votre musique (du moins certains titres).

Nous sommes grand fan de My Bloody Valentine, l’alchimie des guitares qu’ils ont su créer est énorme. Beaucoup de groupe se sont inspirés de ces nappes brumeuses.

- Avec qui pourriez -vous imaginer / aimeriez vous faire un duo ?

Personnellement Anita Lane, ou Barry Adamson, Ted Parson, ou bien Trent Reznor. Je pense que pour Fred ce serait Ian Mc Kay ou Jacques Brel. Nicolas je ne sais pas.

- Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou dans le public)

Personnellement ma dernière grosse claque en tant que spectatrice : Dälek en suisse. Pour Fred : No Means No à Lyon, Dub Syndicate à Mirabeau. Sinon Oxbow au poste à Galène, dommage qu’il y ait eu si peu de monde.

- Votre pire souvenir de concert (sur scène ou dans le public)

Pour ce qui est de nos propres concerts, je ne pourrais pas dire car c’est difficile à évaluer, il y a toujours quelque chose après-coup qui te fait dire bon ça n’était pas si mal …

- Comment avez vous vécu le concert avec les Tambours du Bronx à Clermont (voir la chronique de Pierre)

Exactement telle qu’elle est décrite dans la chronique, sauf que nous n’étions pas vraiment écœuré, on a essayé de donner le meilleur de nous-même, simplement le changement de plateau était très rapide et de plus nous ne ne sommes pas vraiment communicatif avec le public en général, ce qui a peut être laissé penser que nous étions déçus. Ce qui m’a le plus fait enrager c’est que l’on a dû écourter notre set de presque 30mn car dixit le directeur de la Coopé, « tout de même, les gens sont venu voir le spectacle des Tambours, ce n’est pas forcément votre genre de public » !


- Un plus grand dynamisme de la scène musicale au Nord, mythe ou réalité ? Une explication ? - Marseille, malgré sa grosse activité musicale (dans tous les styles) reste encore boudée par pas mal de tourneurs (notamment pour tout ce qui est pop-rock) ; il y a pourtant beaucoup de concerts (une petite centaine par semaine dans la région), quelques assos qui se bougent, En tant qu’artiste comment ressentez-vous la situation ?

Ce n’est pas un mythe et je ne pourrais pas te donner une explication, le dynamisme ce sont les gens qui le crée, le construise. Si les tourneurs nous boudent c’est que les salles n’assurent plus le relais, depuis la fin de Mirabeau je suis toujours en contact avec des tourneurs européens qui se demandent bien s’il y a encore du rock à Marseille, mais il faut dire aussi que les prix demandés sont très souvent exorbitants pour des associations qui n’ont pas les budgets nécessaires. Cela devient vite un cercle vicieux. Et si on ne te propose rien comment peux-tu élargir ta curiosité musicale ?

- Pour finir peux tu me citer 10 groupes marseillais (en précisant leur style)

Tripod (néo-metal ?)
Cow Boy from outta space (garage ?)
Neurotic Swinger ( Punk rock ?)
Electrolux (pop ?)
2501 project (metal ?)
Binaire (noisy ?)
Dirteez (garage punk ?)
21 grammes (low-fi ?)
Dagoba (metal ?)
C’est quand même bruyant par ici (Pop ?)
Dodescaden (ethnic-world ?)
etc…

Contact : http://killthethrill.free.fr/  

 
 
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