Vu le peu de concerts à venir cette semaine, j’en profite pour incruster au fil de la lettre une sélection de ce que les chroniqueurs de Live In Marseille ont particulièrement apprécié cette année 2004.
Ouais, je sais c’est pas spécialement original…

Mystic Punk Pinguin

 

 
  Les Concerts qui nous ont scotchés en 2004 :

* Pirlouiiiit : Patti Smith au Warsaw, Brooklyn le 01 Mai ; The National à Other music, New York le 15 aout ; Wriggles + Raoul Petite à l’Escpace Julien le 12 mars ; Anais à l’Exodus le 23 juin ; MacZde Carpate à l’Intermédiaire le 10 novembre.
* Philippe : Pj Harvey aux Eurockéennes de Belfort le 3 juillet ; Air - Seb Tellier au Dock des Suds le 07 mars ; The Black Keys au Poste a Galene le 12 novembre 2004 ; Cowboys from Outerspace – Hatepinks à La Maison Hantée le 21 juin 2004 ; Fire Warriors à L'Epicerie le 29 mai ; El Kabaré au Réveil le 23 janvier
* Pierre Andrieu : Herman Düne + Daniel Darc + Pj Harvey + Pixies aux Eurockéennes de Belfort le Samedi 3 Juillet ; Ghinzu à La Coopérative De Mai, Clermont-Ferrand le 29 Octobre ; Iggy & The Stooges + Peaches au Zénith Paris le 8 Juillet.
* Duarte : Dyonisos + Muse aux Arènes de Nimes 22 juillet 2004 ; Patti Smith au Dock des Suds le 16 octobre ; Kaolin au Poste à Galene le 11 Juin.
* Sami : Pj Harvey aux Eurockéennes de Belfort le 3 juillet; Franz Ferdinand aux Eurockeennes de Belfort le 2 Juillet ; The Film le 7 Octobre au Café Julien ; Busdriver + Radioinactive + TTC à l’Espace Julien le 29 Avril ; Feist le 24 Septembre au Dock des Suds.
* Edd Dazuntski : Toko - partout
* Mystic Punk Pinguin : Idir au Festival Métissons - Théâtre de la Sucrière le 31 juillet ; Patti Smith à la Cité du Livre d’Aix-en-Provence le 14 octobre ; Electrolux à la Machine à Coudre le 19 mars 2004 ; Zoomen + the Hatepinks à la Machine à Coudre le 21 mars 2004 ; Vibrion à l'Affranchi le 29 Mai 2004 ; Ghinzu au Poste a Galene le 27 octobre.


Lundi 27 Décembre

Marseille :
* Giogio F. & Union Radicale (set acid-tech ou s’invitent le duo basse/machines)- L'Intermédiaire - 22h30 - Entrée libre

Et dans la région :
* Doodlin' (Swing jazzy) - Le Passage - Aix en Provence (13) - 21h - Prix NC

Mardi 28 Décembre

Marseille :
* Jam Session (Scène libre , Matos & Instruments sur place . Boisson offerte aux musiciens !) - L'Intermédiaire - 22h30 - Entrée libre
* Dj Fab + Dj Got + Dj Chouch (Soirée FPKO : jungle, drum'n bass, tribe.) - La Part des Anges - 21h - Entrée libre

Et dans la région :
* Sortie D'Douche (Rock'n' Droll) - Pub au Bureau - Salon de Provence (13) - 21h30 - Gratuit
* Glory Gospel Singers (Gospel-spiritual) - Eglise Sainte Madeleine - Aix (13) - 20h - Prix NC
* Chraz (Humour) - La Fontaine d'Argent - Aix en Provence (13) - 21h
* Another Day in Paradise + Magic Band of Gypsys + Carlo Actis Dato & Enzo Rocco - 6 rue Défly - Nice (06) - 18h - 5 euros

Mercredi 29 Décembre

Marseille :
* Chichara Cumbia (Reprises de classiques de la cumbia: années 1950,60,70 et compositions originales:congas, guiro, maracas, claves, dum dum ,Cuivres: trompettes, trombone, saxophone ,Basse, guitare, melodica.) - L'Intermédiaire - 22h30 - Entrée libre

Et dans la région :
* Chraz (Humour) - La Fontaine d'Argent - Aix en Provence (13) - 21h

Jeudi 30 Décembre 2004

Marseille :
* Chichara Cumbia (Reprises de classiques de la cumbia: années 1950,60,70 et compositions originales:congas, guiro, maracas, claves, dum dum ,Cuivres: trompettes, trombone, saxophone ,Basse, guitare, melodica.) - L'Intermédiaire - 22h30 - Entrée libre
* Spirale (Jazz) & Scène ouverte - El Ache de Cuba - 21h - 3 euros
* Vstee + Feud'Jay (electro break) - Poulpa(son) - 22h - 3 euros
* Dj Red Koys (Soirée tekhouse) - La Part des Anges - 21h - Entrée libre
* Dj Alexis (Reggae, roots, ragga, dancehall…) - Le Lounge - 22h - Entrée libre

Et dans la région :
* Chraz (Humour) - La Fontaine d'Argent - Aix en Provence (13) - 21h
* Dj Jean Philippe (Soirée Ska) - Bar à Thym - Toulon (83) - 21h - Entrée libre

Vendredi 31 Décembre

Marseille :
* Nuit Année 80 (Réveillon. Un grand mix 80's option ultra festif. Au programme : rock, new wave, funk, disco, tubes…) - Poste à Galène - 20h30 - 20 /25 euros (Gateaux offerts, cotillons.)
* Dr Zoom & Selecter The Punisher (Soirée réveillon) - Bachi Bouzook - 21h - 12 euros
* Rotation 2005 (Nuit Torsion records.) - Balthazar - 21h30 - 5 euros
* D. Guetta + B. Sinclar + P.Corti + Carlos Campo - Dock des Suds - 21h30 - 60 euros
* Soirée Réveillon & Salsa - El Ache de Cuba - 22h30
* Tropikal Swing (Soirée brésilienne) - Le Lounge - 22h
* Miss Anacor (Deep house) + Dj Céline + Tina Lestate + C-Leen (Soirée "2 Many Girls") - Melody'n Sous Sol – 21h
* Dj Faze (Funk, hip-hop, ragga) + Greg le Roy (Ectro house) + Dj Inspecta (Drum'n'bass) - Poulpa(son) - 23h - 10uros
* Réveillon Nouvel An (Ambiance d'Afrique) - Kaloum - 21h - 26 euros
* Dj Piwi + Dj Feel + Dj Durbs + Dj Fra-Gull + Dj Bru (Musique électronique) - La Part des Anges - 23h30 à 12 h non stop

Et dans la région :
* Eloyse - Hot Brass - Aix en provence (13) – 21h
* Chraz (Humour) - La Fontaine d'Argent - Aix en Provence (13) - 21h
* Nuit du Réveillon avec Dj - Pub au Bureau - Salon de Provence (13) - 21h30 – Gratuit
* Tom Gillieron (electro) + Relatif Yann (Down tempo & electro house) + Oof (Cinemix eclectique) + Le Druide (Vieux funk, rock & electro) + Eva Peel (Acid
+ Hazaak (House minimale) + Elijah (House minimale et acidulée) + Titou (Deep garage) + L'amateur (Eclectique & electro) + Mad Meex (Classic reggae, electro dub) + Step Express Sound System (Drum & bass, breakbeat imprégné d'effluves londoniennes et jamaïcaines) + Place B Sound System (Dancehall, ragga Hip-Hop et Bounce) - FaRoNaMikse (Plus d'infos : http://www.faronamix.com) - Le Tigre (Sommet du Mont Faron) - Toulon (83) - De 21h à l'aube - de 20 euros à 5 0 euros

Lundi 03 Janvier 2005

Marseille :
Dj Osiris 3001 + Bastien la Main (électro techno) - L' Intermédiaire - 19h - Entrée libre

Mardi 04 Janvier 2005

Marseille :
* Quatuor Ysaye (Programme : Haydn, Mozart) - Audit. Fac de Médecine - 20h30 - Prix NC
* Scène Libre - Le Lounge - 21h - Entrée libre

Et dans la région :
* Gérard Guérin Quartet (Jazz) - Salon-De-Provence (13) - IMFP - 20h30 - 10 euros
* Fada Tribu + Kingsize Midgets (Ska, pop, reggae, swing.) + Patates Rats (Ska punk acoustik) - L'Usine – Istres (13) - 21h - Entrée libre  

 

Les disques 2004 qu’on passe en boucle :

* Pierre Andrieu : Blues ExplosionDamage” ; Daniel DarcCrèvecoeur” ; Laura VeirsCarbon glacier
* Mystic Punk Pinguin : The Ex Turn” ; Ghinzu Blow” ; VibrionVibrion” ; Blonde RedheadMisery is a butterfly” ; Bananas at the Audience Staring at the Surface” ; Buck 65 Talkin’ Honky Blues
* Sami : Klub des LoosersVive la vie'” ; Daniel DarcCrèvecoeur” ; Miss Kittin I Com” ; Coco Rosie”La Maison de nos rêves” ; Blonde RedheadMisery is a butterfly
* Duarte : Kaolin « De retour dans nos criques» ; PJ Harvey Uh Huh Her” ; Luke «La tête en arriere
* Philippe : Franz Ferdinand Franz Ferdinand” ; The DatsunsOughta sight, oughta mind” ; SkullEvil Water ; B.O.F. Kill Bill Vol.1
* Pirlouiiiit : Qatsi We love the urge” ; The Ex Turn”; Massilia Sound System Massilia fait tourner

* The Ex, «Turn” (2004, Vicious Circle - Wagram) écoutée par Pirlouiiiit

On attendait depuis un moment déjà la sortie d’une compilation pour ce groupe qui sévit depuis maintenant 25 ans et finalement on aura le droit à un nouvel album (et un double en plus !). Tant mieux car à l’écoute de celui-ci on se dit que cela rajoutera probablement quelques titres à ce qui s’annonce comme une bonne session de rattrapage pour tous ceux qui auraient découvert un peu tard (comme moi) ce groupe hors normes. Dès le premier morceaux du premier disque Listen to the painters, véritable plaidoyer en faveur de la culture, la voix de GW Sok scande un « we need poets, we need painters ! » sur une rythmique rock syncopée dans laquelle la contrebasse de Rozemarie, la dernière venue, fait des ravages. Suit un Prism song sur lequel Katrin d’une voix entre celle de Kim Deal, Courntey Love et Kim Gordon s’attaque à la consommation ( « buy and buy and buy and buy »). Dog tree nous plonge dans un monde plus étrange où alternent chant inquiétant à la Tricky ou Tom Waits et explosions instrumentales. Le crescendo instrumental Getatchew (en hommage à Getatchew Mekurya l’un des premiers saxophonistes free jazz) sonne un peu comme du Thugs ou Salaryman, un régal. The Pie qui m’avait frappé en concert avec sa recette de Sweet potatoe pie récitée a capella en intro, s’avère être un hymne aux entartreurs. Les deux derniers morceaux 3:45 am et IP man finisse en beauté ce disque dans une veine noisy punk à souhait. Le deuxième disque est plus ethnique, fruit de leur collaboration avec l’Afrique. Ainsi on se délectera du huriyet chanté par sobrement accompagnée par des clappements de mains et quelq ues instruments discrets et de l’incroyable Theme from Konoko*. Sister et Confusion errorist très noisy céderont la place a un The idunno law plus calme qui fera baisser la tension que se chargera de faire faire remonter Heny K jusqu’à In the event qui clora en beauté en en douceur ce magnifique album très à l’image de leur dernière tournée. Au final 14 morceaux pour plus de 90 minutes de musique intense. A écouter d’urgence.

* Vibrion, «Vibrion” (2004, Les Filantes) écoutée par Pirlouiiiit
Contact : vibrion.lesfilantes@caramail.com

Apres avoir lu les éloges de Sami sur ce groupe de slam marseillais j’ai enfin entendu quelques uns de leurs titres entre le set de Mendelson et de Oshen vendredi dernier a l’Affranchi (ou ils vont bientôt repasser). Quelle claque a la première impression … j’ai eu l’impression d’entendre des nouveaux morceaux de Iam genre l’Enfer. Depuis qu’on me l’a offert je l’écoute en boucle. Ca commence par une intro instrumentale Nue un peu dub et un chant féminin envoûtant (Angèle Marini) … ambiance méditative … le deuxième Fresque, toujours avec la basse (de Stéphane Paulin) bien en avant, sonne plus rap avec au double chant Frederic Nevchehirli an / Eric Cartier (l’un des deux sonne vraiment comme l’un des mecs de Iam). Chant brut, sec, haletant, magnifiquement accompagné par un violoncelle (Marianne Salomon). Fusées qui suit est plus « techno » (« techno » a la Ultra Orange) avec son trippant « nous voulons être ». Cette fois au niveau du chant on est pas très loin de ce que Serge Teyssot Gay a fait dans son adaptation de On croit qu’on s’en est sorti de Georges Hyvernaud . Puis Large qui commence tout doucement et va crescendo (la aussi on pense a Programme, Expérience, bref Diabologum) tout en contraste avec le suivant La Cage digne du meilleur de Air d’autant plus qu’au lieu de la ridicule voix déformée (genre robot) c’est une bonne voix grave si que se met a rapper un véritable poème … puis L’Amérique morceau de brav oure du disque qui réussit a être incroyablement musical sans instruments ! Pour finir le très sensuel, mais toujours pressé, La mer sait décliner les bleus (2) et le très joli Khora ou l’on retrouve un Sam (Dupain) tres en forme aux chœurs, ainsi que Christophe Isselee qui signe d'ailleurs la musique de la plupart de ces 8 titres. Une très bonne surprise a découvrir aussi vite que possible sur scène … Vibrion est sans doute le groupe qui va donner un bon coup de neuf au rap marseillais …

* Daniel Darc , «Crèvecoeur» (2004, Mercury - Universal) écoutée par Pierre Andrieu
Site Internet : www.danieldarc.net.

Comme Johnny Cash, son idole disparue en 2003, Daniel Darc a connu une carrière avec des hauts et des bas, beaucoup de bas. Mais en 2004, loin d'être inutile et hors d'usage, l'ex chanteur de Taxi Girl effectue un tonitruant retour parmi les vivants, même s'il se souvient des heures sombres. La tonalité générale de Crèvecoeur n'est donc pas franchement gaie mais elle n'est en aucun cas sinistre. En se rappelant quelques histoires d'amour ou d'amitié passées, Daniel Darc réussit à faire réellement ressentir chaque mot qu'il chante avec une voix fragile évoquant souvent Serge Gainsbourg.
Si les textes - superbement évocateurs - de Darc contribuent grandement à la réussite de cet album, ils bénéficient de surcroît des musiques de Frédéric Lo ; le musicien signe là de petites merveilles de sobriété qu'on qualifierait volontiers de Lo-Fi si l'on osait. Quelques notes de piano, des arpèges de guitare égrenés nonchalamment, une boite à rythme flinguée, des cordes synthétiques discrètes, des claviers/clavecins antédiluviens, le tout entrecoupé d'un habile recyclage de thèmes classiques ou du riff de You really got me des Kinks. Et le tour est joué : les chansons fonctionnent et vont droit au cour. De La pluie quitombe à Psaume 23 en passant par Rouge rose, Elégie#2 ou Mes amis (tour à tour), on se laisse envoûter par ces morceaux de vie chantés et mis en musique. et c'est un véritable Crèvecoeur de s'en passer trop longtemps.

* Blonde Redhead, « Misery is butterfly (2004, 4AD Records) écoutée par Pierre Andrieu
Site Internet : http://4ad.com/artists/blonderedhead/.

Si Blonde Redhead semble avoir remisé la dissonance bruitiste au grenier, ses nouvelles aventures sonores - de facture pop - sont passionnantes et inventives. Amedeo Pace, Kazu Makino et Simone Pace viennent en effet de publier un disque de pop aventureuse gorgée de mélodies tordues, de chants élégiaques et d’instrumentations admirablement riches. Misery is butterfly est un recueil énigmatique renfermant des trésors envoûtants élaborés en studio avec le producteur Guy Picciotto (échappé des excellents Fugazi). Les voix très particulières de Kazu et Amedeo manquent de donner la chair de poule dès qu’elles interviennent, les cordes sont utilisées avec talent et renforcent le tourbillon émotionnel créé par des claviers aux sonorités capiteuses ; de gré ou de force, on se laisse happer par les morceaux fignolés par des orfèvres aux doigts de fée et aux cordes vocales d’elfe.  

 

Film de l'année à l'unanimité :

Eternal Sunshine of the spotless mind Un film de Michel Gondry, avec Jim Carrey, Kate Winslet
vu par Philippe

Cette semaine dans Live in Marseille, la réponse à la question que (presque) tous les tâcherons d'Hollywood (ou de Paris) se posent : Comment fait-on un film exceptionnel ? 4 étapes indispensables.

Pour faire un bon film il vous faut :
- une bonne histoire, invraisemblable et accrocheuse : celle-ci est écrite par Charlie Kaufman, qui avait déjà commis le capillotracté mais épatant Dans la peau de John Malkovich. Tout ce qu'il nous demande c'est d'accepter à nouveau un postulat un peu fou : qu'une machine puisse faire oublier entièrement quelqu'un avec qui on a vécu, pour ne plus souffrir. Et que des gens soient prêts à payer pour ça, et particulièrement le héros du film.

Pour faire un très bon film il vous faut :
- de bons acteurs : Jim Carrey, le héros donc (non, ce n'est pas le rôle de sa vie, parce qu'il a fait Man in the Moon de Milos Forman, mais peu s'en faut), épatant d'émotion et de sincérité. Et face à lui, la plus jolie des girls-next-door qui soit : Kate Winslet, ici complètement fantasque, casse-couille, kitsch, folliculairement immature, instable et lunatique … le genre de fille qui vous rend fou, surtout quand elle vous quitte. Et autour d'eux de bons appuis : Elijah Wood (remis de son séjour dans le Mordor), ou encore la délicieuse Kirten Dünst (rescapée des bras un peu collants de l'homme-araignée).

Pour faire un excellent film il vous faut encore :
- un très bon réalisateur (cocorico) : Michel Gondry, réalisateur de clips devenus "historiques" (Bachelorette de Björk, Around the World de Daft Punk, The hardest button to button des White Stripes…). C'est le petit génie que toutes les pointures s'arrachent. Le genre de gars à qui un film sur les méandres du cerveau, les souvenirs qui s'entrecoupent, les associations d'idées, fournit le terrain d'expérimentation idéale pour oser des trucs hallucinants. Parce que c'est un sacré bordel, dans un cerveau. Et filmer un souvenir qui s'efface, c'est balèze, mais il y arrive !
- Un détail à ne pas négliger, aussi, un très bon titre : genre qui accroche le regard, qui éveille la curiosité, qu'on est incapable de répéter à la caissière, et qu'on attend pendant une bonne partie du film pour le comprendre.

Mais surtout, pour faire un film exceptionnel, il faut en plus :
- un brin de folie, de poésie, d'humour, d'émotion, de magie. De l'intangible, presque du divin. En un mot, du GENIE. Ce film, en vérité je vous le dis, n'est pas un de ces (nombreux) bons films dont on essaye de vous parler ici, c'est probablement l'un des TROIS meilleurs films cette année (si je me souviens bien, j'ai grillé ma première cartouche avec Lost in Translation, il m'en reste une au cas où !)

J'a fait de mon mieux pour ne parler que de la forme, j'ai fait tout mon possible pour ne pas raconter quoi que ce soit sur le fond, le scénario, qui est extraordinaire, qui m'a retourné, qui m'a fait rire et même pleurer ! Hier quelqu'un m'a dit : "Pitié, va le voir, c'est trop dûr de ne pouvoir en parler avec personne !"

Je le comprends maintenant et je vous supplie à mon tour, faites confiance au formidable b-à-o qui est en train de naître autour de ce film ! Ne ratez pas Eternal Sunshine of the Spotless Mind, s'il n'y a qu'un film à voir cette année c'est lui !  

 


* Le combat ordinaire : les quantités négligeables Bd de l’immense Manu Larcenet (Dargaud, 2004) lu par Le Pinguin

Et putaing, encore une baffe de sa race. Manu Larcenet devrait être interdit de publication pour cause de harcèlement émotionnel. Ce deuxieme tome du Combat ordinaire m’a encore laissé avec une boule dans la gorge et les larmes aux yeux. Condensé d’émotions, c’est l’histoire ordinaire d’un mec ordinaire. Ses angoisses, ses névroses, ses relations avec sa famille, son milieu prolo d’origine, son milieu professionnel branchouille, l’installation à la campagne pour trouver une improbable sérénité, l’amour de sa copine, la crise de la trentaine, l’angoisse de la paternité, la relation de l’artiste à son oeuvre sont d’une profonde justesse, traité sans complaisance ni apitoiement. Plus encore que dans le 1er tome, Larcenet raconte l’histoire d’un fils d’ouvrier, ses relations à sa famille, le milieu prolo auquel il est viscéralement attaché mais dont il ne fait plus parti (photographe, il est «le parisien» plus vraiment comme «nous» ) . Racontant la classe ouvrière sans complaisance mais avec une tendresse infinie, il me rappelle le John King du bouleversant Human Punk. Ce n’est pas le seul aspect de cette bd et cet enfoiré de Larcenet se montre d’une grande sensibilité pour aborder les autres sujets. Mais il n’oublie pas d’être drôle, en témoigne les passage avec la facteur, l’achat du chichon chez les bourges, « li boulaouane » de Massoud, etc.
Et niveau dessin, Manu Larcenet maîtrise son style à la perfection. De nombreux plans sans dialogue où il arrive à retranscrire par des regards toute la tendresse, la complicité, l’amour entre ses personnages, l’angoisse aussi. Les cases d’angoisses vous prennent à la gorge. Les pages des portraits pour l’expo des gars de l’Atelier 22 permettent à Larcenet de plaquer en voix-off la pensée de Marco. Façon, par le « simple » dessin, il est capable de vous faire chialer ce con .
Cette bd est tout simplement boulversante.

* Manu Larcenet, sa vie, son œuvre et son incidence sur la sensibilité pinguinesque (Son site : http://manularcenet.com/ )

La première fois que j’ai rencontré ce type, c’est dans un vieux numéro de Fluide glacial dans une enquête des Brigades du Tigre au prise avec Merlin l’Enchanteur… Une histoire hilarante, un dessin unique, j’étais déjà accro. Le lascar récidiva plusieurs Lois des séries avant de s’attaquer à sa série Bill Baroud, héros des services secrets américains combattant la chienlit communiste. Running-gags hilarants, sens de l’absurde, références multiples au cinoche, aux séries TV et aux groupes punk (ce mec a osé appelé un de ses héros le professeur Fermin Merguzza (chanteur du groupe punk alterno basque Kortatu). Peu après, je découvre la collection aux Rêveurs des Runes (leur site : http://www.ifrance.com/onverrabien/), une collection où Larcenet va pousser l’introspection très loin. Dans Presque, il revient sous son experience, traumatisante, du service militaire. Avec Dallas Cowboy, il explore ses angoisses (nombreuses), On fera avec est (un peu) plus joyeux et dans L’artiste de la famille il explorera son lien avec la création et le dessin. Collection très personnelle, qui change avec son dessin « rigolo », elle est bouleversante. Il reviendra a une veine plus comique avec Le temps de chien : une aventure rocambolesque de Sigmund Freud, où l’on découvre le psychanalyste décidé à psychanalyser les cow-boys. Cependant l’histoire évoluera vers des côtés plus sombre et graves telle que l’âme de l’occident. Dans la même série La ligne de Front : une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh mêlera le loufoque, l’absurde et la gravité (réflexion antimilitariste mais aussi sur l’artiste et la grand public). Il continuera à faire dans l’intimiste avec les deux volumes du Retour à la Terre où son quasi double raconte en des strips de 4 cases son installation à la campagne. Le ton y est plus léger mais on sent bien le vécu et les angoisses sous-jacentes du Larcenet. Il refait une incursion dans le comique et le détournement de « mythes » avec son Robin des Bois où on découvre un hors-la-loi grabataire, dévalisant les touristes à bob Ricard de la forêt de Rambouillet. Mais attention, derrière ce côté comique, il ne peut s’empêcher de se pencher sur des thèmes graves comme le sens de la vie, la vieillesse, la mort (rien que ça). Puis vient son chef-d’œuvre, Le Combat Ordinaire dont le tome 2 vient de sortir. Histoire simple d’un mec angoissé mais qui prend aux tripes. Je n’étais pas sorti indemne du tome 1 qui m’avait autant bouleversé que Gros-Câlin d’Ajar/Gary et cette suite est à la hauteur.
Façon un mec dont les personnages portent des badges et des tee-shirt Dead Kennedys ne peut être que génial… Merci et chapeau bas môssieur Larcenet.  

 
 
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