Accueil Chronique album : Night Beats - Night Beats., par Philippe
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Critique d'album

Night Beats : "Night Beats."

Night Beats :

Pop - Rock

Critique écrite le 17 juin 2014 par Philippe

Juste Ciel, ils l'ont fait ! Et sans aucun souci de bioéthique... Les Américains sont décidément des êtres méprisables : si l'on en croit nos oreilles, et les deux albums déjà commis par ce groupe (celui-ci étant le premier), ces gens ont décongelé en 2011 un trio rock garage psyché de Seattle qu'is avaient manifestement cryogénisé depuis les années 60 : Night Beats est son nom. Soit un gang fumant qui joue - compositions, instruments, captation et production comprises ! - comme si l'Homme n'avait pas encore marché sur la Lune - ou comme s'ils étaient perdus dans un trip au LSD depuis le Summer of Love (1967). Avec un son quand même plus Charles Manson, que Flower Power, cela dit... Ce qu'on a pu constater tout récemment dans un concert donné exclusivement dans le noir : impossible de vérifier si un glaçon leur pendait encore au nez, donc... mais 45 minutes de transe ininterrompue !
Quoi qu'il en soit, le groupe réinvente (et bordel, on dirait vraiment qu'ils ne le savent pas !) les riffs les plus connus du rockeunrole, composant des titres ultra-efficaces (Puppet on a String, Dial 666), réécrivant les grandes cavales surf des 60's comme si de rien n'était, ou plutôt comme si leur pays occupait encore le Vietnam (War Games, dantesque)... Sonnant par moment complètement défoncés à la psilocybine : sur Ain't dumbo ou Dewayne's Drone, en fermant les yeux, on voit aisément apparaître Fonda et Hopper, errant avec leurs copines à poil dans le cimetière de New Orleans... Tandis que la furibarde Little War in the Midwest semble une invitation à investir, chargé à l'ether et avec une valise pleine de drogues, un palace de Las Vegas pour y inonder/démolir une suite avec l'aide de votre avocat chicano...
Il faut attendre la deuxième moitié de The Other Side (la première réutilisant sans honte le totalement galvaudé riff "hit the road jack"), pour discerner une (petite) touche de modernité : un pont surf psychédélique qui finit en jam ch'tarbé (ils ressemblent enfin plus aux Black Angels qu'aux Sonics ou aux Cramps...). Le chant, assez varié, semble parfois inspiré de la version aboyée de Jack White (Hallucinogeny), ou dans l'esprit des Lords of Altamont (jouissive Ain't a Ghost), voire aller chasser les terres fertiles d'Anton Newcombe (Meet Mr Fork). Autant dire, pas exactement les plus avant-gardistes de nos contemporains non plus !...
L'album le plus récent des Night Beats, Sonic Bloom, un tout petit peu moins brut/sauvage/défoncé (un poil moins cool, quoi !), reste néanmoins recommandable lui aussi, grâce à quelques titres particulièrement efficaces : citons Outta Mind, As you Want (nouveaux néo-classiques !), l'infernal chachacha plein de larsens The Rat King, et une autre résurrection réussie, celle de Link Wray, qui tient manifestement la poële à frire aussi bien sur la chanson-titre, que sur la totalement barrée et exaltante The New World. Alors non, tous leurs titres ne sont pas inoubliables et non, ne rêvez pas, ils ne changeront pas ce qui est merdique dans votre vie. Mais non d'un Hell's Angel en goguette, les Night Beats sont quand même une putain de bonne série B dans le genre, ils ont un son infernalement vintage et de quoi vous mettre un club à feu et à sang. Ils forment donc au final un grand groupe de rock drogué, qu'il est recommandé d'aller voir (ou seulement entendre...) aussi vite que possible sur scène !
(2011-2014)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 17 juin 2014 par Philippe
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