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Chronique de Concert

Islande 2013 : Carnets de Voyage

Islande 2013 : Carnets de Voyage en concert

Juillet / Août 2013

Critique écrite le par

Cette année, pas d'Amérique latine, mais direction l'Islande. Cela commence sous de bons auspices, vu que nous croisons le jour de notre départ un lutin celte venu nous souhaiter bon voyage (à savoir notre voisin irlandais qui rentre bourré à 6h du mat' et qui se trompe de sonnette alors qu'on sort de l'appart chargés comme des mules ...). A l'aéroport, je pulvérise mon record d'Irlande (sac à dos + tente : 16,4 kilos). La destination évoque des paysages fabuleux, le Petit Peuple, une chanteuse inuit sous peyotl, les ancêtres d'Alex et des noms sur des cartes échappés d'un jeu de rôle. Et un jeune punk islandais croisé à la Maison Hantée qu'on va essayer de capter. On débarque à Reykjavik sous la pluie et un paysage désolé. La douce elfe qui m'accompagne grommelle quelque chose à propos de la température. On va pour prendre le ticket pour la navette qui va au centre-ville quand on s'aperçoit que le type ne parle pas troll. Fou ça. Même s'il a une apparence humaine, j'espérais communiquer avec lui (lire absolument l'hilarante bd "Story of a mi-troll" de Bouzard, qui explique bien que troll et humains peuvent se reproduire entre eux). Mes années de jeux de rôle à traduire des noms imprononçables ne me servent à rien .... Il parle anglais ! Même pas espagnol. Moi qui croyais que des que tu prenais l'avion les mecs ben hablan espanol quoi. Ce fourbe essaie de m'embrouiller mais je le gratifie d'un mesquin "gracias", faut pas déconner. Et malgré ses indications fumeuses (je maitrise parfaitement la langue des Ramones, la preuve à New York, dés que je parlais anglais, on me répondait en espagnol), nous trouvons la navette, dissimulée à l'oppose de ce qu'il nous avait dit. Déçu par ce premier contact avec les vikings, nous continuons notre périple et débarquons à Reykjavik (c'est une expression, on descend pas faire une razzia à partir de drakkars).



Enfin, plutôt au camping direct (16,4 kilos, tout çaaaaaaaaaaa). Les camps sites, les islandais, ils savent faire. Spacieux, bien foutu, douches et wc en nombre suffisant, cuisine, accueil sympa et donc bus de l'aéroport qui s'arrête devant. Bon plan, une piscine extérieure et des bains chauds se trouvent à coté. Par contre, pas glop, la fameuse carte camping (100 euros pour deux pour deux mois) ne fonctionne pas pour le camping de Reykjavik, et pas sur les 2/3 des campings où on compte s'arrêter. Du coup, on la prend pas, ce qui modifie notre budget et donc nos plans. Pour les copains intéressés par la destination, le camping c'est entre 7 et 10 euros / nuit / personne. Autre truc sympa, les voyageurs qui se barrent laissent ce dont ils n'ont plus l'utilité, ca va des godasses de rando usées aux reste de bouffe, et surtout aux cartouches de gaz pas finies (du coup, en une semaine on en a pas acheté une).



Une fois la tente installée (merci Mathieu pour le matos), on descend (toujours pacifiquement) à Reykjavik) en bus public, avec un chauffeur sympa qui a la voix de Tom Waits (et surement la même cirrhose). Pour replacer le contexte, l'Islande c'est 350.000 habitants dont la moitié à Reykjavik, ce qui fait pas beaucoup. Et en effet, le centre est assez petit. On trouve assez rapidement la Rue St Fé (axiome du voyageur : toute ville a sa rue St Fé). On trouve même un Mucem. On pille un supermarché Bonus (les moins cher, avec une tirelire cochon comme enseigne) pour compléter les menus soupe déshydratée-nouilles chinoises qu'on s'est stocké de Super U, en plus de fromage, galette de riz et autres barres de céréales, on chope du fromage blanc local, le skyr, des plus slurpslurpant. On trouve pas de bière, ils ne vendent de l'alcool que dans les magasins d'état (la bière était encore interdite en Islande il y a 25 ans). On passe devant un lac avec des canards, on chope une carte "Welcome in Reykjavik" pour le jour suivant (bus, piscine et musées illimités pour pas très cher). Il se fait tard (on s'est levé à 5h et on a deux heures de décalage horaire) , on va donc se coucher. On est en été, et donc la nuit islandaise dure de 23h à 3h30 du matin. Pour les vampires comme moi, port du masque obligatoire.



Le lendemain, on décide d'amortir notre carte Welcome Reykjavik, mais avant direction la gare routière pour choper notre passeport bus. C'est le seul moyen de voyager pour nous, sinon ca fait beaucoup trop cher. On se décide pour le pass des Highlands, 250 euros à utiliser avant fin aout, à savoir qu'on ne peut revenir en arrière mais on peut passer le temps qu'on veut entre deux étapes. Du coup, on a pas les fjords de l'ouest et de l'est dans notre forfait, on verra si il nous reste du temps à la fin de cette boucle pour enchainer. On reprend le bus de ville (illimité avec la carte Welcome in Reykjavik donc), histoire de flâner en ville, se faire le musée d'histoire, puis un musée contemporain qui met Erro à l'honneur, un artiste islandais, spécialiste du collage et très porté bd. Une belle série mêlant du Picasso à du comics. On se fait l'Hallgrimska, imposante cathédrale blanche à la forme futuriste, épurée à l'intérieur.



On prend un petit bateau jusqu'à Videy, une petite ile à 5 minutes. C'est là que c'était retranché le dernier eveque catho d'Islande avant de se faire décapiter par les réformistes (les Lutheriens, pas le PS). C'est fort sympathique, tout vert, avec des chevaux. Vue directe sur le port marchand. Il y a la "Love Tower", monument de Yoko Uno qui s'éclaire chaque année pour célébrer lq naissance et la mort de John Lenon, avec des inscriptions "Imaginez la Paix" dans toutes les langues. Bref, un truc de hippie qui gâche le paysage. Une "Stupidity Tower" en hommage à Sid Vicious eut été plus pertinent. Plus loin une ancre stylisée en hommage aux marins morts en mer (et ils ont été nombreux, cf Pêcheur d'Islande).



On rentre par le centre et on fait une étape par la piscine juste à côté du camping. Bon, ce qui va suivre va faire du mal à tous les amateurs de natation marseillais, mais ca tue sa race. Déjà, il y a plus de 10 piscines à Reykjavik. Les casiers se ferment avec un bracelet électronique, douche et savonnage (à poil) obligatoire (l'eau n'est pas traitée (et sa mère non plus)). Deux piscines, une intérieure et une extérieure (chauffée), un espace jeu avec toboggan, des bassins chauffés (de 38 à 42 degrés), un bassin d'eau de mer chauffée, un bain de vapeur .... Raaah lovely ! Apres ca, on peut se coucher peinard après nos nouilles chinoises et notre soupe du soir.





Lendemain levés tôt. Le bus part à 8h de la gare routière, le temps de plier la tente et de choper un bus public. Direction le parc naturel de Skaftafell, avec quelques étapes (cf. le fameux passeport bus). La cote sud-ouest offre très beaux paysage, rapidement après la sortie de la ville. D'un coté la mer, de l'autre, des collines abruptes, très vertes, avec de nombreuses cascades qui s'en déversent. Le trajet en bus nous donne un aperçu de ce qui nous attend plus tard. On s'arrêtera à deux cascades, dont une ou on peut passer derrière le mur d'eau. A chaque fois le passeport bus permet de rester une journée, ou plus, et de prendre le bus du lendemain. Malheureusement nous sommes ici pour seulement 3 semaines et avons privilégiés les camps fixes pour rayonner.





On s'arrête aussi en bord de mer pour voir des paysages déchiquetés, une arche de pierre, une falaise rappelant la chaussée des géants d'Irlande, une grotte dont les parois noires et brillante évoquaient l'antre d'un dragon, une arche fossilisée dans la falaise, surement le reste d'une civilisation qui a invoqué le Grand Ancien de trop .... Nous arrivons en fin d'après-midi (mais bien avant la tombée de la nuit) à Skaftafell. Nous apercevons le glacier au loin (plus grand glacier du monde, hors pôles) et des langues glacières qui s'avancent par endroit (Winter is coming !!!!), imposantes. Une est très proche du camping. Apres avoir réservé pour quatre nuits, on chope une carte des randos du coin, on plante la tente et on va voir notre première cascade pas trop loin. Une bière plus tard, bouquinage et dodo pour se lever tôt vu qu'on se programme une ballade de 13km.



Le lendemain nous voit partir tôt, plus ou moins frais, voire fringuant après un café. On monte un bon dénivelé pour voir une vue sur la langue glaciaire qui longe la colline, la brume se lève quand on arrive en haut, bon karma. C'est impressionnant d'autant qu'on approche du glacier (seulement accessible avec guides et équipement de malade). On se cale sur un promontoire qui rappelle le Poing des Premiers Hommes. Face à ça, on se sent tout petit (phrase à caler obligatoirement dans tout carnet de voyage digne de ce nom).



On traverse les hauteurs, sans se risquer à une escalade qui nous parait hasardeuse, on a droit à d'autres panoramas qui tuent leur race (dont une cascade qui s'écoule d'un glacier et qu'on approchera plus tard), puis on commence à redescendre en traversant des décors entre le Rohan et la Comté (Note : on peut apprécier l'Islande sans culture de rôliste, heing). A aucun moment on ne cesse de s'émerveiller au cours de ces 6 heures. Apres une bière, une soupe et des nouilles chinoises, direction le duvet (on se couche entre 21h et 23h depuis qu'on est arrivés).



Le lendemain, on va à Jokulsarlon (des accents bizarres ont été oubliés par le narrateur dans ce nom). Pas prévu dans le forfait bus, mais on s'offre ce luxe. C'est une lagune à moins d'une heure du parc, où des icebergs se détachent du glacier, flânent dans la lagune, et une minorité se jettent dans l'océan. Une chance, on arrive tôt, donc avant les hordes de touristes qui se précipitent dans les bateaux pour slalomer entre les icebergs. On a tout le temps pour longer la lagune au silence, si ce n'est le chant des icebergs (et quelques pseudo-mouettes criardes). Car oui les icebergs chantent. La glace travaille et transmets une douce mélopée. Encore plus bloquant, la couleur.



Bleu, non pas comme une orange, mais comme un iceberg donc. Un bleu jamais vu jusqu'ici. On débloque quand les fameuses hordes de touristes prennent d'assaut le lac. En rentrant à Skatafell, on s'offre une ballade jusqu'a tutoyer la langue glaciaire qui s'approche du camp site. Un mec seul joue de la trompette face à la vague de glace figé. Selon où on se place, le son change. Un moment absurde dont on fait les voyages. Même menu que la veille avant le dodo.



Le lendemain, nouvelle randonnée de prévue jusqu'au lac de Morsardalur. Ces noms évoquent bien évidement un écho à tous ces univers Donjons&Dragonesques. Le sombre nécromancien de Morsardalur, c'est quand même plus crédible que le dragon de la playa del sol de los Caraibes .... On s'enfonce entre deux montagnes, remontant un vallon désolée striée de cours d'eau (l'eau est partout en Islande). Sur notre droite, le plateau que nous avons arpenté la veille. De son flanc, de magnifiques cascades s'enchainent.





Et même si des cascades si c'est magnifique, c'est magnifique tout le temps, on ne se lasse pas de s'émerveiller. Une dizaine de cascades plus tard, on arrive au lac, deux icebergs paresseux y flottent, juste derrière le glacier dresse un mur empêchant les Marcheurs blanc d'envahir la terre des Hommes, une cascade majestueuse s'élance de son sommet, pour parcourir le flanc de la montagne et se terminer dans le lac. Pour couronner le tout, pas un humain à la ronde et il fait un temps magnifique.



Nous voilà parti pour Landmanalaugar, pour un autre camping dans un coin perdu. On quitte la route circulaire (celle qui fait le tour de l'Islande, accessible aux voitures normales) pour s'engager sur une route "F" (réservée aux 4*4). Et en effet, ca ne rigole pas. Piste non goudronnée, traversée de cours d'eau sans pont, ... C'est pas la Mongolie, mais presque. Si des copains veulent faire l'Islande en louant une bagnole (environ 75 euros par jour), faut savoir qu'une partie sera inaccessible, sauf en louant un 4*4 (beaucoup plus cher). M'enfing, nous on a notre pass bus, et le chauffeur se débrouille comme un chef.



D'autant que les paysages sont, encore une fois, magnifiques. Au début c'est très vert, genre l'Irlande ou la Comté, puis ca devient de plus en plus accidenté et caillouteux. On fait une pause à Eldjá, un espèce de canyon. Apres une demi-heure de marche, on débouche sur une majestueuse cascade. On reprend la route, traversant un environnement sculpté par les éruptions, pour déboucher en milieu de journée au camping de Landmannalaugar, au fond d'une impasse minérale, striée de cours d'eau.



On plante la tente sur un champ de cailloux. Puis on se lance dans une petite ballade (4 heures, c'est bien au deça de notre pratique depuis notre arrivée) pour traverser un champ de sculptures volcaniques aux formes fantasmagoriques (la nuit, des bergers du Petit Peuple doivent surement s'occuper de ce troupeau de cailloux). On continue l'ascension du Brennisteinsalda (le sorcier de Brennisteinsalda, ca la pète grave), dont les versants sont constellés de colonnes de vapeur qui jaillissent du sol. Une fumée permanente, à la forte odeur soufrée, s'échappe d'un grand trou dans le sol, menant surement à une porte des Enfers. On poursuit la rude montée de ce paysage rude, un flanc rocheux, où à intervalles réguliers de la vapeur s'extirpe du sol. Ambiance Conan, on se croirait à l'assaut d'un temple impie se situant au sommet.



De celui-ci, vue sur les environs : champs de roches volcaniques, montagnes multicolores (du vert, au orange en passant par divers marrons et du noir) et cours d'eau. Magique. On redescend par un autre champ de cailloux, puis on longe une rivière bordée d'une de ces colline verte cuivre majestueuse. En rentrant au camp, je vais squatter le bain de source chaudes à proximité. Raah lovely, extase. Peu profond, permettant de s'assoir et d'avoir une vue panoramique sur les décors majestueux entourant la crique minérale où on se trouve, fond caillouteux, divers courant plus où moins chaud, bruit de cascades.



Ma nature reptilienne reprend le dessus et je me prescrirais trois doses par jour (matin, retour de rando et soir). Un moment d'aérage de tête absolu, seulement troublée par les jérémiades d'une prof (on croise énormément de français dans les campings et sur quelques chemins de rando). Soupe du soir, espoir, bouquinage et dodo tôt.



Le lendemain, on repart pour une rando digne de ce nom. On monte sur la crête d'une de ces collines, mousseuse puis pierreuse, on enchaîne sur une autre, vue sur un lac étendu et calme, le Frostastaoavatn (et sa sombre créature), on suit un peu la berge avant de continuer dans un paysage désolé (désert de roche, lave solidifiée et marécage), entamer l'ascension vers le Ljotipollur, un cratère rouge sang rempli d'un lac. Impressionnant. On rentre en milieu d'après-midi (on est parti tôt), bon karma un orage éclate à ce moment (bouquinage sous tente et bains chaud à l'accalmie). Gros orage la nuit, mais la tente tient bon (encore merci Mathieu).





Comme on aime bien se prendre des grosses claques dans la gueule par des paysages magnifiques, on repart pour une grosse ballade le lendemain. Direction opposée, sur les crêtes des collines multicolores. Moins évident que la veille, les jours précédents nous ont bien servis. On enchaine les crêtes, restant scotchés à chaque fois. On contourne le cirque du camping, passant du vert mousse au orange, au noir et au vert bronze. Notre pause midi (pain, fromage agrémenté de sardines en boite, on s'embourgeoise) se fait face à ce décor enchanteur.





On redescend sous la bruine, on traverse une plaine marécageuse en se prenant pour Mario Bros, cherchant les points de passage entre les innombrables ruisseaux et sautant entre eux pour éviter de se tremper (pas de godasses de rechanges), on bloque sur un filet d'eau bouillante qui s'échappe du sol, traverse une nouvelle fois le champ de trolls pétrifiés et va se détendre dans le bains chaud avant que l'orage éclate (encore une fois bon karma).



Nous voilà partis tôt pour le lac Myvatn dans le nord. Dix heures de bus à travers la Sprengiaandur, ancienne route qui traverse un désert rocheux. Elle était redouté car servait de refuge aux hors-la-loi et aux trolls. Piste plutôt que route sur la majorité du trajet. A noter, pas de quoi se ravitailler en essence ou en bouffe. On avait pas fait gaffe, donc on se fera un repas de pain au pain le midi. C'est bloquant comme paysage, lunaire. Rien de chez rien. Parfois on croise un 4*4, voire des cyclistes (de gros malades, ouais !). M'enfing, au bout d'un moment ca devient quand même monotone, du coup, on roupille, on bouquine.



On fera la pause de midi dans un refuge balayé par un vent glacial. On se rattrape en fin d'après midi avec la cascade de Aldeyjarfoss, majestueuse (je crois avoir dépassé mon quota d'utilisation de cet adjectif dans ces carnets). Réellement impressionnante, le flot d'eau et la hauteur dégage une impression de puissance. On enchainera avec la Godafoss (le lecteur perspicace aura surement compris que "foss" ca veut dire cascade en troll), ma préférée. La "cascade des dieux" doit son nom au fait que lors de la conversion de l'Islande au catholicisme, vers l'an 1000, le chef local balança ses idoles païennes dans cette cascade. On reprend la route, il bruine toujours et le temps se couvre de plus en plus.



On rejoint le lac par le sud, on aperçoit des pseudo-cratères (ca a la forme d'un cratère recouvert d'herbe mais y a pas de cratère), un gros trou de taupe quoi. Le lac fait 36km de circonférence, et avec le ciel sombre, ca fait un effet Loch Ness inquiétant. On plante la tente à Reykjahlið (200 habitants en hiver) en fin de journée dans un mignon camping sur la rive et on a la mauvaise idée d'aller faire des courses au supermarché. Ne jamais faire tes courses quand tu crèves la dalle, jamais ! On pille les rayons avec des mets de choix (pates, skyr, saucisses, poisson séché et même un pot de pesto ...). Apres s'être endetté sur plusieurs générations, on va profiter de la cuisine collective pour se faire une ventrée (pas tout d'un coup quand même). Burp. Une douche, bouquinage et au lit.



Le lendemain, on se lève pour une rando, même si le temps est pas génial. Il bruine (Sophie me glisse dans l'oreillette qu'il y avait "un blizzard d'un autre monde". Je rassure sa famille, elle s'en est sortie) mais cela ne nous décourage pas. On traverse zones broussailleuses, puis des champs de lave, on escalade le Hverfell (et son dragon), un cratère, comment dire, majestueux (?). Plus d'un kilomètre de large, avec un trou impressionnant. On est content de pas avoir été la lors de l'éruption il y a 2500 ans. La vue sur le lac vaut le détour même si le ciel gris et bas gâche un peu la chose (mais c'est pas le Craig Patrick non plus).



Apres une descente périlleuse dans la caillasse, on trace vers les Dimmuborgir. Non pas le groupe de métal norvégien mais les "châteaux noirs". Encore une fois, le "Balrog de Dimmuborgir", ca fait un bon titre de scénario de jeu de role ... Là le temps couvert rajoute à l'ambiance. Il s'agit de sculptures de pierre noire, dues à un processus volcanique et géologique complexe (et que j'ai la flemme d'expliquer). On explorera la zone sans trouver l'entrée du donjon. Mais on identifiera bien une tête de troll pétrifiée parmi les rochers. Le retour se fait sous une pluie battante et le fameux "blizzard d'un autre monde". De dépit, on se fera péter un chocolat chaud - chantilly fort slurslurpant dans un fort sympathique bar (et l'unique du village). Puis soupe deshydratée & co & dodo.



Toujours un temps pourri le lendemain. On tente quand même une rando, on passe devant l'église entourée de lave solide (la légende locale dit que lors de l'éruption, le prêtre fit une prêche qui arrêta les coulées à 200m de l'église. Plutôt que de raconter n'importe quoi, ils feraient mieux de se renseigner sur l'activité des lutins tous proches, une explication plus crédible ...). on cherchera un chemin qu'on ne trouvera jamais (mais nous ne LES avons pas vu), croiserons des moutons laineux étonnés de voir des humains passer par là (et découvriront la première humaine à être plus couverte qu'eux ...).



On rentre un peu dépités, bouquinons un peu le temps que la pluie cesse puis soignons le mal par le mal, ca va saigner : direction les bains chaud de Myvatn ! On a beau essayer d'être roots, le temps ne nous réussit pas, donc on va faire les gros porcs. On y va quand même à pied, question de karma (et de thune) payons rubis sur l'ongle le prix d'entrée exorbitant (20 euros) puis nous prélassons comme des capybaras plus de deux heures dans un bassin d'eau chaude avec vue sur le lac et les glaciers. Et pour sacrifier définitivement l'esprit aventureux de cette journée, on se fait péter un repas dans le bar sympa, hamburger et gigantesque gâteau au chocolat pour Sophie et côteletteS d'agneau et skyr aux myrtilles pour moi, et une pinte chacun ! Bordel ! Bon, vu les prix et notre budget, ca sera notre seul restau du séjour mais Thor n´avait pas qu'à nous chercher avec son temps pourri.



On se lève pour la journée "caprice" du voyage. Pour les non-connaisseurs c'est une journée absolument pas raisonnable pour le budget, comme aller voir des marmottes géantes au fin fond du Venezuela ou s'offrir un massage à l'huile après avoir chevauché une semaine en Mongolie. Le truc pas raisonnable donc mais essentiel pour ton karma. Là c'était aller voir des baleines à Husavik. C'est forcement pas dans le forfait bus. On arrive dans ce petit port fort charmant et on embarque dans un beau bateau à l'ancienne pour deux heures et demi de cache-cache avec les baleines.



Mine de rien c'est putain de majes.., gracieux comme animal. C'est beau. Voir le jet d'eau qui signale sa présence, son dos bossu qui ondule à la surface, puis ce moment de poésie ou dans un ballet la queue émerge pour signaler la plongée. On est comme des gosses. Sauf quelques cyborgs qui préfèrent observer la scène via leurs interfaces numériques. On rentre ravis, avec nos beaux imperméables de marins 66e North (non Sophie, il faut les rendre aux messieurs même si c'est très chaud). On rentre à Reykjahlið, ou il pleuvra (toujours et encore) le lendemain et nous attendrons notre bus en grommelant et bouquinant à l'office du tourisme.



On chope le bus en début d'aprem' sous une pluie battante et le chauffeur nous accueille hilare avec un "What's the problem with the weather ?". En plus d'être tous bilingues, les chauffeurs de bus (intra ou inter villes) sont des plus sympas. Direction la capitale du Nord (non pas Winterfell), Akureyri, deuxième ville d'Islande avec 17.000 habitants. On arrive sous la brume, au fond d'un estuaire, des montagnes enneigées en fond (on est pas très loin du cercle polaire). On traverse le fleuve sur une route au niveau de l'eau, du bus on a l'impression de flotter. Sur le trajet vers le camping, on passe devant une église qui ressemble à celle de Reykjavick (c'est le même architecte). On passe aussi devant un étrange bâtiment qui mêle symboles franc-macons et étoiles de David, de quoi faire gagner du temps aux adeptes du complot judéo-maçonniques. En arrivant au camp site, en centre-ville, juste à coté de la piscine, on nous informe que si on veut dormir, il faut éviter un coté du terrain, car c'est là que squattent le public du festival. Yeah, par Odin et Thor, on va se faire des concerts de métal nordique ! On installe quand même la tente dans la zone "vieux cons", on sait jamais ...



Il bruine toujours un peu en ce début de soirée, on va déambuler un peu, trouvons la rue StFé facilement, longeons le port, passons à l'Office du tourisme, très beau bâtiment qui mêle aussi une salle de concert et l'école de tourisme, apprenons que ce soir c'est rock expérimental au festival et que c'est gratos (yeah, on va découvrir les Cheveu locaux !) et prenons une bière. On rentre se faire la soupe du soir avant de descendre au festival. Le public fait très familial, sympathique mais pas trop comment dire dans le ton d'un public noisy. Mais bon, peut être qu'en Islande le rock expérimental attire les foules. Premier groupe, des lycéens, plutôt pop rock. Le deuxième groupe semble plus dans le ton, hyper lookées rocker ténébreux, 35enaires, pédales avec plein d'effets. Yeah ! Ben non, en fait, ils se la pètent sur de mauvaises reprises (Hotel California & co). Le troisième groupe délivrant un blues honnête mais classique, on se rentre, il est tard et on est vieux, s'interrogeant sur la relativité de la définition d'expérimental.



Le temps n'étant toujours pas fameux le lendemain, on renonce à une rando sur les montagnes environnantes, pour se consacrer à la visite de la ville. On longe le vieux quartier avec de belles maisons en bois du 19e. En fait, Akureyri a été longtemps un simple comptoir commercial et n'émerge en tant que ville qu'à partir de la fin du 19e. On se fait le musée historique, montons sur la colline du cimetière, enchainons sur le musée d'Art contemporain. Apres les inévitables vulves en dentelles, on tombe sur une super expo.



Un collectif d'artistes a réalisé tout une série de personnage en bois, grandeur nature. On commence par un salon de thé, on passe à un abattoir où des moutons aboutissent à une scie électrique sous l'œil d'un boucher, on salue un accordéoniste, passons à la salle de tonte, remplie de moutons avec un bruit de décapeuse en fond. Plus bas, un café avec public, groupe de rock (un groupe en bois, haha), wc, petits vieux qui discutent en terrasse ... Pas spécialement réaliste, c'est pas le but, mais extrêmement touchant. Une vraie réussite. Apres la soupe et une bière, on se fera réveiller à minuit par le feu d'artifice qui conclue le festival.



On décide de repartir vers le sud, histoire de retrouver du soleil pour notre dernière semaine. Toujours avec notre passeport, on part pour 10 heures la Kjolur, route-piste parallèle à Sprengisandur, qui traverse aussi des paysages lunaires entre deux glaciers (Langjökull et Hofsjökull pour les amateurs de cartographie). On s'arrêtera à Hveravellir, une zone géothermique assez bloquante, avec des sources qui sortent à 80-100 degrés du sol, donnant des couleurs assez bloquantes, dont un bleu assez unique. Une maison traditionnelle, avec le toit et les flancs couverts de tourbe et de mousse marque le début de chemins de randonnée qui donnent envie. Mais le vent hallucinant et la pluie nous font renoncer à faire une étape prolongée ici, d'autant qu'il nous reste que quelques jours. Destination notée pour notre prochain voyage en Islande.



On repart dans ces paysages désertiques et là le bus donne des signes de faiblesses, grosse fumée noire, tremblement, ralentissement. La malédiction de la dernière semaine (cf. épisode précédent au Venezuela) frapperait-elle ? On continue cahin-caha, puis on stoppe définitivement, attendant le bus de secours. Dehors, toujours un vent de malade. On continue jusqu'à Gullfoss, la cascade la plus connue, gros sentiment de puissance de cette masse d'eau qui disparait dans un défilé qui parait abyssal. Majest.., euh, grandiose !



Prochain arrêt, Geysir, le site emblématique du pays. Le fameux Geysir étant hors-service depuis quelques années à cause de ces cons de touristes qui avaient pris l'habitude de jeter des pierres en son sein, c'est son petit frère qui assure le spectacle. C'est assez impressionnant. L'eau est calme, bouillonne, une bulle se forme au sommet, puis cela explose en une gerbe d'une vingtaine de mètres, puis l'eau s'engouffre dans le gouffre et le cycle reprend (un jet toutes les 10 minutes environ). Comme quoi, les lutins avaient inventé les parcs de jeux aquatiques bien avant nous.



On s'arrêtera le soir à Selfoss, le retard nous ayant fait manqué notre correspondance. Devant un pub, on croisera un jeune complètement bourré après trois jours d'un festival à Heimaey, notre prochaine destination. Le Pjodhatio est le plus grand festival du pays, rite de passage éthylique des ados d'Islande. Enchanté d'avoir affaire à des français, on aura du mal à s'en séparer, mais on s'est esquivé lâchement vu qu'il voulait nous entrainer dans son objectif : "drink until becoming sober ...". On espère que les hordes de jeunes vikings auront quitté l'ile avant qu'on arrive.



On déplante la tente tôt, pour choper le bus pour le ferry, destination l'archipel des iles Vestmannaeyjar, d'origine volcanique. D'ailleurs en fait partie Surtsey, la dernière ile apparue au monde, surgie des flots en 1963 après une éruption sous marine. Surtsey est interdite aux humains, pour cause d'études par les scientifique sur la bio-colonisation. On débarque à la plus grande ile, Heimaey. Celle-ci a subit une important éruption en 1973, qui a entrainé l'évacuation pendant 4 mois des 5000 habitants, la destruction d'un quartier entier, l'installation d'un dispositif de pompes gigantesques pour endiguer le flot de lave. Apres cela, l'énergie géothermique à permis d'alimenter la ville en électricité pendant plus de 10 ans.



Mais de tout ca, on s'en fout, le principal attrait de Heimaey, c'est qu'elle abrite des colonies importantes de macareux, ces mini-pinguins trop mignon ! Pur hasard, et grande chance, on arrive le lendemain de la clôture du Pjodhatio, ce qui nous permet d'échapper aux bacchanales adolescentes. Et en plus on a un temps magnifique ! La traversée en ferry prend moins d'une heure, le port d'Heimaey est au fond d'une passe entourée de falaises, impressionnant. On ne voit pas encore de macareux, l'ile est très verte sauf la partie issue de 1973, faites de laves refroidies. Le camping est autour de l'école primaire dont on peut se servir des toilettes, douches et cuisine. On part en ballade sous le soleil, on longe deux grosses falaises abruptes, découvrant la maison restaurée du premier colon de l'ile. Une partie du site est transformée en golfe. Des crocs rocheux de l'archipel nous font face. On se croirait dans les Iles de Fer (tu m'étonnes qu'ils aient tournés des épisodes de Game of Thrones en Islande).



On continue, prenant des chemins qui donnent sur des falaises. Au bout d'un moment, ô joie, des macareux. C'est vraiment petit comme bestiole et c'est craquant. Ils s'élancent des falaises, s'amusent à faire des boucles et autres loopings et se reposent sur la falaise. Y en a des dizaines. Certains se poseront pas trop loin. C'est réellement de la même famille que les pinguins, raaah lovely. Apres un temps certain passé à les observer, on continue, en recroisant plus tard. On passe en ville se ravitailler, s'embourgeoisant même en prenant de la confiture pour les petits dej' et de quoi faire des croque-monsieur vu que l'école a un grille-pain.



On attaque le deuxième jour sur l'ile par le coté éruption de 1973. Des photos illustrent le parcours, c'est un quartier entier qui a été englouti par la lave. Tabula rasa. Il y a même un "cimetière" de maison avec des plaques pour signaler les anciens emplacements. On poursuit par l'escalade du Edfell, le volcan à l'origine de l'éruption. Flancs dévastés, nus, et un vent qui balance sévère. On se pause au sommet, il y a des trous dans le sol avec de la chaleur qui s'échappe, un anglais hilare fait même cuire une saucisse sur une pierre. En redescendant, on se perd un peu, visitant la décharge perdue et un parcours de motocross, retrouvant les falaises de puffins quand un violent orage éclate. On croise un vieil anglais barbu qui émerge enthousiaste de la pluie en hurlant "puffins, puffins" et donc plutôt que de raisonnablement rentrer sous la tente, on s'approche et effectivement, moulon de macareux. J'approcherais précautionneusement jusqu'à 3 mètres avant leur envol et après ballet aérien, peu dérangé par les trombes d'eau.



On bat en retraite jusqu'à l'école. A force de l'invoquer, le fameux "blizzard d'un autre monde" nous tombera dessus la nuit, la tente sera sérieusement secouée, et on s'endormira tardivement vu la menace sur nos têtes. D'autres campeurs se réfugieront dans l'école pour la nuit. Mais la vaillante tente de Mathieu a tenue, ouf. Le lendemain, malgré la pluie on part vers une pointe de l'ile qu'on avait pas explorée. On est bien évidement les seuls dehors. On arrive à la plage de sable noir volcanique qui nous faisait bloquer avant de renter sous un putain d'orage, luttant contre le vent pour ne pas tomber. Evidement avec ce temps, le ferry ne partira pas de la journée, la passe étant étroite pour sortir du port. On reste une nuit de plus que prévue sur Heimaey, dormant cette fois dans les couloirs de l'école.



Même s'il pleut et vente toujours, le ferry part bien le jour suivant. On renonce cependant à aller à Hvergeroði, bled de sources chaudes et de randos appétissantes. Brume, vent et pluie rendant le trip moins séduisant. On trace donc direct sur Reykjavik pour nos trois derniers jours de voyage. On s'y fera pas mal de musées, dont un super sur l´histoire de la colonisation viking, avec pas mal de matos numérique, parfait pour illustrer et reconstruire la grande hutte au milieu de la salle principale. Vraiment passionnant, interactif et bien foutu.



Vu que c'est toujours couvert, on repousse les escapades en cherchant les intérieurs chauffés. J'en profite pour faire des courses auprès de lutins. Je chope du hakarl, chair de requin faisandée. Je goute. Sophie me demande comment c'est. "Etrange". Elle goute et recrache (élégamment), me regardant mi-fasciné, mi-écœuré finir le pot .... On se fait la Gay pride, bien plus solennelle qu'à Marseille, un des chars est suivie par des filles et des mecs bailloné(e)s, portant les drapeaux de tous les pays où l'homosexualité est punie par la loi. On essaie de choper Siggi, islandais étudiant aux Beaux-Arts à Marseille, rencontré peu avant le départ avec des garageux marseillais à la Maison Hantée. On se file rencard à un vernissage dans un entrepôt au fond du port (nan c'est pas un guet-apens). Un étage entier d'un grand hangar, donnant sur la mer et les montagnes, hyper lumineux. genre la première partie du J1. J'crois que c'est un squat mais Siggi me dit que c'est légal. On le suit avec ses potes se prendre un hot-dog dans un camion hyper-connu depuis que Clinton y a bouffé, je prends le fameux "avec tout" (oignon, ketchup, mayo, moutarde, et autres, burp ...). On finit au Harlem, bar de nuit sympa avec happy-hour jusqu'à 22h. En général le week-end, les islandais commencent à picoler chez eux avant d'aller dans les bars. D'ailleurs la queue devant les marchands d'alcool est impressionnante le samedi en fin d'aprèm. Apres quelques bières, on oublie le dernier bus et on rentrera à pied au camping.



Dimanche c'est notre dernier jour et le soleil est au rendez-vous. Chouette. On repart à pied dans le centre (premier bus à midi le dimanche ...), allons au marché au puces, puis sortons du centre pour aller à Perlan, un centre géothermique qui alimente la ville en eau chaude. On monte au sommet du bâtiment avec vue à 360 sur Reykjavik et sa banlieue. Le soleil est toujours là, terrible. On ballade un peu dans les environs (ils ont créé un geyser artificiel au flanc de la colline), retournons dans le centre pour profiter du beau temps sur le front de mer et rentrons en fin d'aprèm' pour deux heures de piscines et hot pots.



Vu que l'avion est à 6h30 et qu'on se leve à 3h45 pour le bus, on se prend qu'une bière. Malheureusement le concert de GusGus de ce soir est complet, donc pas d'occasion de se faire une nuit blanche. J'écris la fin de ces carnets au camping, là maintenant et on se dit qu'on veut pas rentrer. On reviendra à coup sûr, ne serait-ce que pour se faire les fjords de l'Ouest et de l'Est, trois semaines c'est trop court.

> Réponse le 27 août 2013, par Philippe

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