Chronique de Concert
- M -
Bonjour !
Mardi 29 avril, j'étais à l'Elysée Montmartre, une nouvelle fois, pour le concert de M.
Pas de promo, pas de grande salle, et pourtant c'est complet depuis belle lurette. (Lurette n'est pas un prénom féminin comme Florette) M vient, en fait, tester son nouvel album qu'il enregistre depuis janvier et qui doit sortir en... octobre. Il ne fait vraiment rien comme tout le monde. Peut-être, aussi, le fait d'avoir 22 chansons doit lui poser problème pour le choix final.
D'abord, ça commence mal, je pars de chez moi à 17 H 15, j'arrive à Pigalle à ... 19 H 10. Circulation pas très fluide, genre pâte à crêpe de trois semaines. Pénible.
Je me gare directement dans le parking sous-terrain d'Anvers et me dirige vers l'Elysée-Montmartre.
Pas de file d'attente, tout le monde est déjà rentré...
Les marches de l'Elysée sont vraiment raides. Purée, faut pas boire pour y aller (et en repartir).
J'entre dans la salle. Je m'attendais à plus de monde que cela. Tout le monde est assis par terre sur le vieux parquet. (C'est une ancienne salle de boxe et de catch des années 60 - 70) Je me place presque au centre. Je ne suis pas le dernier finalement. Le public est légèrement plus masculin que je ne l'aurais imaginé, à 60 % on va dire selon mes propres estimations. L'éclairage est tamisé. Le bar allumé. Quelques tee-shirts sont en vente. La coupe et la couleur ne me plaisent pas. Dommage. Tof, le batteur, traverse la salle avant de se rendre dans les loges. Il tape la discut' avec quelques personnes. Puis, quelques rares fans viennent le saluer. Les autres n'en reviennent pas...
Les lumières s'éteignent alors que tout le monde est encore assis. Le scène s'éclaire. M se présente devant nous, sur un tonnerre d'applaudissements, pour nous présenter l'artiste de la première partie (poilu, dit-il) Anthonin. Il nous demande de bien l'accueillir. Mathieu nous salue et Anthonin arrive. Il est vêtu d'un costume blanc qui ne laisserait pas John Travolta indifférent. Il est accompagné d'un batteur au look "Oasisien" Le chanteur commence par... nous parler en allemand. La salle hésite entre le rire et la surprise. Puis, c'est parti. Cela ressemble à... pas grand chose que l'on connait en ce moment (peut-être un petit côté Blues Brothers en français). Les textes semblent pleins de dérision mais l'artiste chante tellement vite qu'on a du mal à en saisir la portée. Entre deux chansons, il fait un peu le pitre avec plus ou moins de réussite. il entonne surtout un "It's a Arte's night" sur l'air de "A hard days night" des Beattles. Nous sommes deux à rire comme des idiots. Globalement c'est très sympa. Cela dure une bonne demi-heure.
Puis, les techniciens s'activent pour préparer le concert de Mathieu. Je regarde plus en détails le décor. Comme d'habitude, il y a des objets que l'on s'étonne de voir là... comme une ampoule suspendue à un fil ou une sorte de menhir avec des cheveux et des yeux, un ballon de basket en guise de boule à facettes. Le fond du décor représente la pleine lune.
Première chanson : "Mon Ego". Foncièrement rock. Très agréable. Mathieu dit bonjour. Il nous demande si on sait ce qu'on va avoir ce soir.
- Nooooon ! on répond.
- ça a le mérite d'être clair. Est-ce qu'il y a des gens d'internet, des gens du forum ???
- Ouiiiii hurlent, quelques uns.
- ça a le mérite d'être clair...
Il nous explique qu'on va entendre uniquement des nouvelles chansons de son prochain album qui sortira dans l'année, mais plus dans six mois que dans deux. Puis c'est parti. Les chansons sont très différentes des unes des autres. Une pointe de reggae par ci, un peu de blues par là, une version techno d'un morceau, un peu d'acoustique, et une pointe légère de "vieux" morceaux pour avoir quelques repères. Entre chaque chanson, on change de guitares. Mathieu parle, explique, chambre et nous fait evidemment chanter. Il est entouré des mêmes complices. Cyril Atef à la batterie, Vincent Ségal à la basse/contrebasse et Shalom au mix. Nouveauté originale : Les musiciens échangent leurs places pour certain morceau. Cyril slamme dans le public avec brio et uniquement vêtu d'un short rouge. Sur la chanson "Gimmick" Qu'est-ce qu'un Gimmick ? (Non ce n'est pas un animal poilu à qui on ne doit pas donner à manger après minuit) Pour les néophytes, (les Néophytes n'ont rien à voir avec "Matrix") c'est geste répétitif, souvent un rif de guitare, (comme l'intro de Satisfaction) qui sert de mélodie (enfin, si j'ai bien compris). Mathieu demande si dans le public il y a des musiciens. Certains lèvent le doigt fiérement... Et surtout du clavier / orgue. Les doigts se rabaissent. Sauf un qui prétend jouer les basiques. Mathieu hésite puis le fait monter sur scène. Un autre guitariste se joint à eux sur scène. Il s'appelle Sébastien il était aussi présent sur la première partie. Il joue aussi de la clarinette.
Et Mathieu lance un à un tout ses musiciens en leur demandant s'ils ont un gimmick. Sébastien commence "Satisfaction", Vincent "Andy" puis Shalom et Aurélien font de même.
Le public demande à Mathieu d'en faire un aussi. Il joue alors : "Highway to hell"
Le feu dans l'Elysée. Vincent Ségal en Angus. Exceptionnel. Un truc de fou. Puis, Mathieu fait venir un invité, le roi du gimmick, monsieur Keziah Jones. Incroyable. Long "boeuf" instrumental avec Kesiah pendant presque 10 minutes. Ovation. Aurélien retourne dans le public sous les acclamations malgré un début pas très convaincant (mais qui l'aurait été ?).
Fin du concert. Premier rappel, "Machistador" acoustique avec la guitare qu'il a fabriqué pour sa fille (de un an). Une guitare rose avec un coeur au centre. Et un son puissant comme un piano qui tombe sur un trottoir. A ce moment-là du concert je suis trempé de transpiration jusqu'au nombril. Les musiciens reviennent pour deux chansons, puis remercient le public. Nouvelle acclamation. Deuxième rappel. Il explique que dans les concerts parisiens, on ne peut pas dépasser 10 H 30 à cause du voisinage... Et qu'après faut voir cela avec le maire (Monsieur Delanöe, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous êtes rock'n roll...). Lorsqu'il dit cela, il est déjà plus de 22 H 30. Il en fait alors une dernière. La salle se rallume. Les techniciens viennent sur scène. Le public continue de crier. Mathieu revient, à notre grand étonnement, une troisième fois pour une nouvelle chanson. Puis, nous remercie et repart. Mais le public ne bouge pas. Tout le monde reste figé et chante (C'est sans doute le meilleur public de concert. Et ce n'est pas mon premier.). Et Mathieu revient... encore.
Quatrième rappel, Il rechante "A tes souhaits" dont il nous avait appris le refrain. Tonnerre d'applaudissements. Puis, au moment d'enlever sa guitare, Vincent Segal lui dit qu'il est prêt pour une autre. Mathieu hallucine. Le public crie des titres de chansons. Et on a finalement droit, au "Baptême". Presque trois heures de concert. Ce n'est plus un baptême, c'est le 14 juillet...
A bientôt.
Fabrice
PS : Track list du concert (enfin je crois): Mon ego, La bonne étoile, Peau de fleur, A tes souhaits, Onde sensuelle, C'est pas ta faute, Corde sensible, En tête à tête, Quand je vais chez elle, Ma mélodie, Je dis aime, Psyko bug, Le radeau de l'amour, Gimmick, Sous ta peau, Mama sam, Machistador, Je me démasque, Qui de nous deux, Blues, Ton écho, A tes souhaits. Le Baptême.
Critique écrite le 02 mai 2003 par Invisiblefab
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