Accueil Chronique album : Benjamin Clementine - At Least For Now, par Patrick Foulhoux
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Critique d'album

Benjamin Clementine : "At Least For Now"

Benjamin Clementine :

Pop - Rock

Critique écrite le 27 janvier 2015 par Patrick Foulhoux

Benjamin Clementine est un jeune Britannique au style astucieusement dépouillé. Sa voix granitique est drapée dans un voile sépia tissé au piano et au violoncelle. Une voix spectaculaire, sentencieuse, parfois abrupte, voire austère, mais toujours généreuse. Benjamin Clementine arrive à tomber le masque de la solennité. Il s'affiche comme un descendant de Jacques Brel et de Fred Astaire, entre chanson réaliste et cabaret. Son approche organique révèle une sensibilité jazz. Benjamin Clementine a un spectre vocal solaire avec les reflets de Richard Hawley et la profondeur de chant de Laura Mvula. Benjamin Clementine m'a stupéfait avec "Cornerstone" publié sur le premier maxi du même nom (Barclay, 2013). Comme une voix revenue du fond des âges charriant les sédiments d'un humanisme abandonné aux pilleurs de sépultures. Comme une force centrifuge remontant à la surface les sentiments les plus enfouis, ceux qu'on a tendance à ne jamais solliciter par peur de réveiller ses vieux démons. Sur onze titres de ce premier album, quatre ont déjà connu l'épreuve du feu. "Cornerstone" et "London" étaient du premier maxi. "Condolence" et "Adios" du second, Glorious You (Barclay, 2014). Malgré des orchestrations simplifiées, mais pas simplistes, certains morceaux de cet album sont surprenants. L'éclair "St-Clementine-On-Tea-And-Croissants" va chercher Baxter Dury sur son aire de jeu avec son humeur primesautière. Il faut ça pour se glisser dans la symphonique "Nemesis" qui propulse Benjamin Clementine dans des sphères qu'aucun génie n'a pu rêver. Le monde est fou, le monde est beau. Benjamin Clementine est une chimère, un diamant brut, un ovni. Prépare tes meules, tu vas prendre cher !

Chronique issue du site www.slowshow.fr



Liens : www.facebook.com/benjaminclementine, twitter.com/BenjClementine...



2015 (Barclay/La Baleine)

 Critique écrite le 27 janvier 2015 par Patrick Foulhoux