Accueil Chronique album : The Crumble Factory - Darling Lemonade, par Phil2guy
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Critique d'album

The Crumble Factory : "Darling Lemonade"

The Crumble Factory :

Pop - Rock

Critique écrite le 25 octobre 2020 par Phil2guy

Ce nouvel album des toulousains de The Crumble Factory, Darling Lemonade  arrive à point nommé pour égayer ce morne automne 2020. En activité depuis 2013, ce quatuor s'adonne aux joies d'une indie pop énergique aux mélodies sucrées qui fait se télescoper Weezer, Pavement et Teenage Fanclub, des influences 90s pleinement assumées. Mais ce qui frappe d'emblée à l'écoute de ce disque, c'est la facilité avec laquelle le groupe change d'ambiance d'une chanson à l'autre, tout en restant dans un style " indie " bien identifiable. Follow me Down Jack , par exemple, est un clin d'oeil évident et réussi aux Pixies avec ses couplets portés par une ligne de basse à la Kim Deal et un refrain explosif, tout en guitares furieuses. Le groupe est autant à l'aise avec des titres noise pop qu'avec des chansons plus calmes où résonnent parfois des guitares folk, comme Good to be sad. On sent bien chez ces musiciens un amour du songwriting ouvragé à l'anglaise, hérité des Kinks ou XTC, car les compositions sont très travaillées sans qu'elles ne perdent de leur urgence ou de leur évidence pop. Les membres de The Crumble Factory semblent accorder une importance toute particulière aux mélodies, parfois douces amères, portées par des choeurs suaves et aériens, dans la lignée de ceux de Teenage Fanclub ou des groupes de  sunshine pop californiennes. Mais le groupe sait s'affranchir de ces influences habilement digérées et fait preuve d'une grande inventivité en prenant un malin plaisir à surprendre continuellement l'auditeur ; il fourmille d'idées et trouve toujours un gimmick ou un arrangement inattendu comme sur Golden Green et son refrain calme tout en voluptés pop qui intervient après un couplet aux murs de guitares saturées à la Weezer, ou les quelques notes d'un glockenspiel qui viennent ornementer le pont acoustique de Grand Parade. Des sonorités de synthétiseurs analogiques sont très souvent utilisées en guise d'arrangements, un peu dans le style de Grandaddy, ou viennent conclure une chanson en une nappe planante et céleste comme sur Walter is Dead. Le disque bénéficie en plus d'une production soignée qui met véritablement en valeur toutes ces chansons qui révèlent toutes leurs richesses au fur et à mesure des écoutes. L'album se termine en beauté avec un titre acoustique, 12 September Song sur lequel vient planer l'ombre bienfaisante des Beatles. Les amateurs de pop anglophile ne doivent en aucun cas pas passer à côté de ce Darling Lemonade qui, dans le genre, est une vraie réussite vers laquelle on reviendra souvent.

2020 (the Crumble Factory)

 Critique écrite le 25 octobre 2020 par Phil2guy
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