Chronique album : Gloria - In Excelsis Stereo, par Philippe

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Critique d'album

Gloria : "In Excelsis Stereo"

Pop - Rock

Critique écrite le 21 mai 2017 par Philippe

Il arrive que la curiosité soit récompensée, quand on part à l'aveuglette voir un concert, par la découverte de ce qu'on appelle communément un secret trop bien gardé. Ce fut le cas indéniablement pour le sextuor de Gloria, strictement paritaire (c'est dans l'air du temps... et tant mieux !). Sur les côtés, trois garçons à la manoeuvre musicale pour un groupe de pop-rock aux tendances garages, au son rond et à la basse roborative, qui ne se lâche hélas qu'assez rarement (Shame). Au milieu, trois filles aux micro, tambourin, clavier (très agréables à regarder, même si ça ne s'entend pas). Et au menu, un cocktail de pop tendance sixties revisitées, et par moments remusclées un poil pour l'occasion (Braindead) !
Leur promo met en avant avec raison le single langoureux Beam Me Up, balade chaloupée où apparaît au détour d'un refrain comme un écho contemporain de Janis Joplin. Parfait pour siroter des cocktails en flânant comme on le fit à leur concert... Pas mal d'autres morceaux de ce premier disque adoptent cette allure pépère, mais pas désinvolte, comme The Highlight, mélancolique comme un coucher de soleil voilé sur Haight Ashbury...
A la réflexion on y préfèrera toutefois la plus pétaradante Shelter, d'après nous le hit single potentiel de l'album, guitare fuzzée de frais sur beat en cavalcade, où apparaît aussi ce qui fait tout le sel de ce groupe : des voix fémininies hédonistes et hyper bien calées qui rappellent rien moins que celles d'Abba. Improbable, du Abba garage psychédélique ? Certes, mais ô combien charmant - la chose ne quitte plus guère nos oreilles depuis ! Quitte à n'en écouter une, faites nous le plaisir de tenter In The Morning, quintessence mélodique et obsédante du groupe.
Plus inclassables, sur cet album plus varié qu'il n'y paraît à l'oreille trop pressée, Exotica au faux rythme haletant et sensuel, Show Me Your Trail, qui accélère sans crier gare, ou encore Howlin Stones qui rend hommage à qui l'on imagine, mais époque 1967 - quand ils ont tout défoncé. Mick et ses potes l'ont échappé belle : ces filles auraient elles poussé la chansonnette en même temps qu'eux, que la face du rock en eut été changée... Mais vu leur âge moyen, aux filles, on peut sans risque affirmer que leurs propres parents devaient être encore bien jeunes à ce moment-là. Leur Requiem for a Witch final, balade country crépusculaire, fait atterrir l'auditeur dans un bien-être cotonneux... et déjà nostalgique. Vous entendrez reparler de Gloria, à n'en pas douter. Faites-vous donc faire cajoler les oreilles dès à présent, mieux, allez vous remuer la couenne en salle avec Gloria, en attendant que le monde les découvre ! Vous nous remerciez après.
(Howlin Banana Records, 2017)