Accueil Chronique album : Lana Del Rey - Born To Die, par Philippe
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Critique d'album

Lana Del Rey : "Born To Die"

Lana Del Rey :

Pop - Rock

Critique écrite le 31 janvier 2012 par Philippe

La deuxième moitié de 2011 a été squattée par un buzz insensé autour de la bouche pourtant improbable-sans-bistouri de Lana Del Rey, créature blonde vaporeuse et lynchienne, susurrant Video Games : une jolie vidéo en collage et une chanson accrocheuse avec de la harpe - on ne mesure pas toujours l'impact fulgurant de la harpe dans la pop moderne, elle peut pourtant rendre un concert merveilleux ! Fin janvier 2012, voici enfin le nouveau disque de Lana Del Rey, supposé affirmer sa consécration (elle en aurait déjà fait deux autres, avant d'être mise sous les sunlights). Titre de l'opus : Born to Die, une tautologie qui vaut presque l'indépassable Killed by Death de Motörhead...
Problème, dès ce premier titre, elle semble tirer toutes ses cartouches : arrangement grandiloquent (pop-rock orchestrale un peu bourrative avec effets), pour porter un joli petit brin de voix, mais trop empesée par ailleurs (on y sent des effets appuyés un peu scolairement...). Il reste à sauver Blue Jeans, trip-hop bancale (pourquoi ce cri mâle idiot tout au long du titre ? le producteur de ce disque est vraiment un sadique et/ou un crétin) mais incontestablement émouvante et instantanément marquante... On peut aussi repêcher Million Dollar Man, qui jouée seule au piano ferait un slow jazz assez touchant.
Hélas le reste est gâché par la propension de Lana Del Rey au hip-hop, qui donne des résultats assez foireux (Off to the Races, qui lorgne vers Britney Spears). Et du coup la Miss essaye d'inventer le R'n'B symphonique, ou quelque chose comme ça (Diet Mountain Dew, National Anthem etc.). Quant au refrain de This is what makes us girls, on dirait une imitation de Madonna, tout comme Radio. Le problème étant qu'on en a déjà une vraie, et qui ne fait pas que de bons albums... Par charité, on ne commentera pas le passage en français dans Carmen, ou l'abominable Summertime Sadness...
Conclusion qui s'impose après écoute, jamais démodée : Don't believe the hype ! Video Games était hélas bien sa plus belle chanson, presque tout le reste étant tour à tour soit anecdotique, soit raté. Pire, ses prestations live sont loin d'être complètement rassurantes - voir son passage terriblement scolaire au Saturday Night Live où seule Blue Jeans convainc en partie...
Moralité, il ne suffit pas d'avoir un look de vamp extraterrestre échappée de Mars Attacks ! et une promo interplanétaire pour se créer un univers artistique cohérent, et susceptible de susciter autre chose qu'une curiosité passagère chez l'auditeur ! Dommage. De toutes façons rien de ce qu'on pourra écrire ici ne l'empêchera de vendre des millions d'album au petit peuple dominical de la Fnac, de Carrefour et des magasins Cultura, où l'on lui consacre déjà des mètres et des mètres de linéaire...
(2012)
PS Post-Eurockéennes 2012 : plutôt plaisante mais vraiment très lisse sur scène...
Vignette Philippe

 Critique écrite le 31 janvier 2012 par Philippe
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