Accueil Chronique de concert Europe 2 Live (Indochine+ Placebo)
Jeudi 12 décembre 2024 : 6643 concerts, 27249 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

Europe 2 Live (Indochine+ Placebo)

Paris Bercy 14 Février 2004

Critique écrite le par

Europe 2 Live
Pleymo + Tarmac + Eagle eye Cherry + Ben Harper + Les connards
+Indochine +Placebo

S'étant cogné les 9 heures d'attentes avant l'ouverture des portes, on a pu voir toute sorte de personnes venues assister à l'événement : skaters, goth, métalleux, roots... Faut dire qu'avec une affiche comme cela ...La salle a adopté pour l'occasion une configuration pour le moins bizarre : deux scènes, une fosse limitée et un plateau télé à côté de la tribune V.I.P.
Le grand défaut de la soirée viendra du fait que des connards de présentateur radio et télé fassent leur petit numéro démago et commerial avant et après chaque groupe, ca gâche un peu le côté rock.

Ainsi après qu'ils aient fait leur pub, Pleymo monte sur scène, tous vêtus en écolier : il faut reconnaître que malgré la faiblesse musical extrême de ce groupe, ils savent réveiller l'ambiance en délivrant un set bourrin à souhait : Kémar saute partout du début et à la fin et livre même une dédicace à Léo Ferré (comme quoi on est cultivé dans le néo-métal). Durant la séance interview suit suit, il nous livre ses sentiments sur la scène rock française qu'il faut développer (quand on voit ce qu'elle produit...).
C'est au tour de Tarmac d'investir Bercy. Malgré une prestation un peu molle, ce groupe ne déçoit pas et propose un rock assez proche de Louise attaque. Donc sympa avec une bonne ambiance.
Eagle eye cherry en revanche va donner un set vraiment chiant à mourir malgré le charisme de la vedette : c'est vraiment trop long ! On a l'impression que ca dure une heure au lieu des trente minutes réglementaires. Seule pointe agréable : l'interprétation de Get up never give up qui se démarque du reste avec davantage de pêche. Place ensuite à une petite entracte.

On attendait avec impatience Ben Harper qui a lui aussi déçu : il jour super bien de la guitare, c'est vrai, il a de putains de bonnes chansons, mais alors en Live, ca rend pas un clou (pourtant l'écoute de Live from Mars nous montre bien le contraire). Enfin bref, on s'est encore emmerdé et même les fans avaient l'air déçus .
Tout le monde sait que les deux derniers groupes sont les plus attendus alors on va faire monter un peu la sauce avec la surprise de la soirée : Michael Younn et ses connards qui vont livrer une version époustouflante de la chanson, tous déguisés ridiculement en punks ou en goths. La séance interview qui suit tourne au carnage vu qu'ils n'arrivent pas à tenir en place : ainsi après avoir expédié le présentateur, ils sautent de la tribune dans une foule pas assez resserrée pour les recevoir correctement et ce sont les vigiles qui doivent aller les récupérer dans une foule visiblement pas disposée à les laisser partir.
Enfin la première vedette : Indochine ! L'intro Natja excite tout le monde pour partir directement sur Electrastar, ce titre rend pas trop mal en intro : tous les éléments du grand groupe sont là, des ours en peluche sur l'ampli à l'allure sexy des trois leaders et du clavieriste. Les banderoles sont déployées un peu partout "Indochine masturbe Bercy jusqu'au Paradize" (c'était la notre).3 Nuits par semaine réveille encore un peu plus la foule en transe, le tout suivi par Punker ou Nicolas a modifié légèrement le texte de la fin pour obtenir un "est ce que tu sentiras... le sexe qui est en toi". Il reprend sa guitare sur Popstitute, le morceau le plus faible de leur set. Marilyn et L'aventurier en revanche font connaître à la soirée le moment le plus vivant. La sortie sur Glory hole casse un peu le mythe de la fin sur leur hit mais fait quand même un superbe effet. La mauvaise surprise est ... l'absence d'interview !
Placebo semblait très attendu mais le public est resté très plat pendant leur set qui a commencé à la surprise sur Taste in men où Brian a laissé tout le monde KO, rien que par sa présence ; sa façon de jouer de la gratte, et son physique rêveur (without hair you're nothing). Stéphane aussi est superbe, lorsqu'il entame l'intro de The bitter end tout le monde pète les plombs. L'ambiance va se rafraîchir avec Special needs qui rend beaucoup mieux en Live qu'en album. Brian se montre tout aussi bouleversant sur Protect me en français : annonçant le morceau comme une chanson de cœur brisé pour la Saint-Valentin, il se la joue torturé à l'extrême. Il allume une petite clope en compagnie de Steph (le côté rock star oblige) et joue le morceau le plus fort de la soirée English summer rain, sans doute le meilleur du dernier album : il reprend une dernière fois supplémentaire le refrain en criant en compagnie du public. "Ne prenez pas de photos ! La prochaine chanson s'appelle This Picture !" Magistrale aussi bien qu'un peu répétitive. Le concert s'achève sur la légendaire Pure morning, occasion pour nous de verser toutes les larmes de notre corps. Le groupe salue et se barre, laissant Bercy en état extrême.

Pour conclure, une bonne soirée, très longue à cause de certaines daubes du début mais avec une deuxième partie digne de ce nom. On aurait espéré un petit duo Indochine-Placebo, sans succès.


Setlist Indochine

Intro natja
Electrastar
3 nuits par semaine
Punker
Popstitute
Marilyn
L'aventurier
Glory hole


Setlist Placebo

Taste in men
The bitter end
Special needs
Protège-moi
English summer rain
This picture
Pure morning


 Critique écrite le 24 février 2004 par Lord Panzer