Accueil Chronique de concert Ratatat
Lundi 14 octobre 2024 : 7146 concerts, 27193 chroniques de concert, 5418 critiques d'album.

Chronique de Concert

Ratatat

Ratatat en concert

Le Grand Mix, Tourcoing 21 Novembre 2010

Critique écrite le par




Le Grand Mix de Tourcoing affichait complet depuis déjà quelques semaines pour ce concert du duo new-yorkais Ratatat. Recommandés par Daft Punk, Mike Stroud et Evan Mast se sont forgés une solide réputation en six albums, dont certains sont de vrais chefs d'œuvres (notamment Classics, sorti en 2006). Pourtant, le groupe peut encore être qualifié d' "underground", avec une production exclusivement instrumentale et assez exigeante.



On passera rapidement sur l'indigeste première partie, assurée par le bruxellois DJ Elephant Power, qui s'écoute sans doute mieux en rave party sous acides qu'à 18h un dimanche à Tourcoing.



Les deux New-Yorkais entrent en scène à 20h tapantes. Derrière eux, un écran géant surplombe la salle. En dessous, on a disposé un treillis de lampes et des stroboscopes. Sur les côtés de la scène, on remarque la présence de deux vitres en plexiglas, sur lesquelles des images sont également projetées. L'ambiance est sombre et mystérieuse, à l'image de la musique du groupe. Seulement équipé d'une guitare et d'une basse, mais entouré de divers synthétiseurs, d'un pad électronique et de deux tambours, le duo Américain parvient sans mal à occuper toute la petite scène tourquennoise. Les effets de lumière en mettent plein les yeux, même si l'on reste assez dubitatif devant les images qui défilent sur l'écran en arrière-plan, faites d'oiseaux, de statues antiques et de gens ordinaires. Le jeu de scène se veut minimaliste, la place est laissée à l'expérience musicale.



Justement, la musique de Ratatat est toute en vrombissements d'outre-espace, elle est hypnotique, envoûtante, tutoyant parfois la trance. Sur des rythmiques tantôt hip-hop, tantôt tribales, le duo envoie se perdre les plaintes lancinantes de leurs cordes vers l'infini. C'est une averse de pianos désaccordés, de violons futuristes, d'orgues du XXIIIe siècle. On a la cage thoracique martelée, on se fait bringuebaler, puis on s'envole, et on retombe brutalement sur le sol. Un concert de Ratatat, c'est un peu un grand huit sonore. Mais c'est diablement efficace : le groupe enchaîne ses titres, dont beaucoup sont familiers au public (notamment tous ceux issus de Classics, mais aussi du plus récent LP4), qui en connaît même certains par cœur, presque comme des rengaines pop.



Il faut dire que le groupe n'a pas son pareil pour les mélodies entêtantes, souvent légères, portées par un train enflammé dont le souffle renverse les spectateurs. C'est à la fois dansant et enivrant, tellurique et atmosphérique, c'est un jaillissement d'étoiles, comme des éclaboussures lumineuses balancées çà et là sur un ciel d'encre. Tout est dans les détails, chez Ratatat, dans les petits effets, dans les breaks, dans l'assemblage des sons. On reste béat devant la superposition de rythmiques percutantes et de cordes langoureuses, dont les vibrations brûlantes lacèrent l'air glacé pour venir vous claquer en plein visage.



Ratatat en concert, c'est comme en album, mais en mieux. C'est une véritable expérience. D'ailleurs, à la différence de certaines de leurs productions studio, leur prestation scénique n'est jamais ennuyeuse, jamais répétitive, jamais lassante. Et pour un groupe dont la production est exclusivement instrumentale, c'est une prouesse. Mais c'est tellement riche, tellement complexe qu'au bout d'une heure et demie, quand le concert se termine, on est rassasié.



Pourtant, à l'issue du bis, le public semble en vouloir encore et ne cesse de rappeler énergiquement le groupe sur scène. Même quand les lumières se rallument, les spectateurs continuent d'applaudir pendant encore de longues secondes. Et puis, à contrecœur, ils finissent par se disperser et par repartir dans le froid tourquennois, un kaléidoscope vrombissant dans la tête.


Ratatat : les dernières chroniques concerts

(mes) Eurockéennes 2016, 2/2 : Courtney Barnett, Kurt Vile, Mac Demarco, The Kills, Tame Impala, Sleep, Ratatat, ZZ Top en concert

(mes) Eurockéennes 2016, 2/2 : Courtney Barnett, Kurt Vile, Mac Demarco, The Kills, Tame Impala, Sleep, Ratatat, ZZ Top par Philippe
Presqu'île du Malsaucy, Evette Salbert, le 03/07/2016
Le samedi, c'était par ici ! Sous un climat absolument parfait (pas de pluie, pas de canicule, quelques nuages sympathiques), on arrive sur le site au son de Blossoms,... La suite

Ratatat, The Bewitched Hands, Does It Offend You, Yeah ? (Rock 'n Beat Party, Printemps de Bourges 2011) en concert

Ratatat, The Bewitched Hands, Does It Offend You, Yeah ? (Rock 'n Beat Party, Printemps de Bourges 2011) par Pierre Andrieu
Phénix et Palais d'Auron, Bourges, le 23/04/2011
Grosse journée au Printemps de Bourges 2011, ce samedi 23 avril, puisqu'après les très beaux concerts de Timber Timbre et Agnes Obel à l'Auditorium dans l'après midi, se... La suite

Dan le sac vs Scroobius Pip + Ratatat + AntiPop Consortium + Birdy Nam Nam par misszou
Festival Pantiero, Cannes, le 09/08/2008
Et de trois ! Troisième année consécutive au Pantiero à Cannes. Festival que je recommande donc vivement à tous les amateurs de bonne musique qui traînent leurs guêtres dans le Sud de la France au mois d'Août. Je dis bien guêtres, car même si bon nombre de cannoises ont sorti leur habit de lumière, on n'est pas obligé de se saper comme des stars... La suite

Le Grand Mix, Tourcoing : les dernières chroniques concerts

The Phantom Band en concert

The Phantom Band par Reno
Le Grand Mix de Tourcoing, le 09/02/2011
Ami mélomane, ami lecteur, de deux chose l'une : soit tu étais au concert de Phantom Band mercredi soir au Grand Mix, auquel cas tu te seras fait ta propre opinion de leur... La suite

Lilly Wood & The Prick + 1973 en concert

Lilly Wood & The Prick + 1973 par Fredc
Le Grand Mix, Tourcoing, le 24/11/2010
Ils en ont fait, du chemin, Ben et Nili, depuis leur concert sur la troisième scène du festival Rock en Seine en 2009, lorsque leur talent et leur fraîcheur avaient éclaboussé... La suite

Fool's Gold + The Bewitched Hands en concert

Fool's Gold + The Bewitched Hands par Fredc
Le Grand Mix - Tourcoing, le 20/11/2010
Il y a de toute évidence mieux à faire un samedi soir qu'aller à Tourcoing. A moins, bien-sûr, que les Bewitched Hands, chouchous rémois des Inrocks depuis plusieurs semaines, et... La suite

The Warlocks + Moloko Velocet en concert

The Warlocks + Moloko Velocet par Thorfin
Le Grand Mix, Tourcoing, le 10/11/2010
Dans la grande famille rock-indé-tendance-psyché façon Brian Jonestown Massacre et The Velvet Underground, The Warlocks faisait figure d'incontournable héritier. Oui, faisait.... La suite