Chronique de Concert
Richard Hawley
Dieu que le monde de la musique est bien incompréhensible parfois. Voila un artiste de renom - Richard Hawley - qui aime notre beau pays, qui y donne des concerts sublimes et qui n'arrive pas a remplir la Cigale, pourtant pas bien grande. Déjà et alors que j'attendais un ami que j'invitais ce soir (quelle chance il a eue !), pas un vendeur aux alentours de la salle à la recherche de billets, et le pauvre gars qui en avait un en trop a eu toutes les peines du monde à trouver une personne intéressée. Ça ne démarrait pas sous les meilleurs hospices !
Qu'importe, nous sommes entrés dans la salle assez tôt, et franchement il n'y avait pas grand monde. Bon, pas grave ça nous a permis de bien nous placer légèrement à droite de la scène contre les barrières et avec une parfaite vision de la scène toute proche, et je dois avouer que ce n'est pas pour me déplaire. Je précise de suite que jusqu'à présent je considérais cet artiste comme un crooner de talent certes mais plus prompt à faire chavirer le coeur des jeunes filles en fleur (ou plutôt au sommet de leur beauté lorsque l'âge ingrat est passé et que la beauté des femmes n'en est que plus rayonnante), et ses chansons avaient un côté langoureux et désuet qui ne me parlait pas. Par le plus grand des hasards, ma femme a eu la bonne idée d'acheter le dernier album, et comme il se doit mon premier réflexe a été de l'incorporer à mon iTunes. Et là, la claque avec ce 1er morceau She brings the Sunlight (non joué ce soir, grrrr !!!!) tellement électrifié que je me le suis repassé en boucle et encore et encore, suivi de morceaux de la même trempe. Du coup, j'ai fait amende honorable et reconsidéré mon avis en me replongeant dans sa discographie et son oeuvre. Et que j'ai eu raison d'avoir le déclic, il y a chez cet homme un talent inné qui transparaît quel que soit le morceau que l'on écoute, et je fais amende honorable. Pour en revenir au concert de ce soir, c'est encore plus vrai en live. De plus, il semble être revenu a ses amours d'antan (n'oublions pas qu'il était le guitariste de Pulp, et qu'il joue sur Rickenbacker et Gretsch au son incomparable), et ce n'est pas pour me déplaire.
Le concert commence donc à 20H30 par Standing at thé sky's edge avec le parterre de la salle pleine (ouf !) mais personne aux balcons. Après quelques mots en français, le show débute très sobrement, quasi sans effets de lumières dans des tons bleus très sombres. Qu'importe ! n'importe quel spectateur présent dans la salle (et il y a tout plein de très jolies filles ce soir, ce qui n'étonnera personne) comprend rapidement que l'essentiel n'est pas dans l'emballage mais dans le contenu. Et quel contenu, alors que les version CD gravées dans le polycarbonate dépassent déjà largement le standard admis en radio, la version live explose fout ça. Le 1er morceau dure près de 7 minutes, et dans un tempo bien rythmé, avec un début bien langoureux exactement comme on s'imagine le personnage, mais rapidement la fée électricité se manifeste. Le guitariste reprend le dessus, et le final est joué sur les chapeaux de roues avec brio et talent. C'est pro, c'est lourd, c'est beau, et le son de la salle est absolument parfait, bravo. Aucune chanson ne dérogera à cette règle, même "Soldier on" pourtant présentée comme la chanson la plus lente qu'il ait jamais composée.
Lors d'un set magnifique du début à la fin, on a pu apprendre qu'il allait jouer ensuite a Bruxelles, qu'il n'aimait pas Barcelone pour 4 raisons dont la 1ère est qu'il s'est cassé la jambe et la 2ème qu'il y était saoul et a été embarqué au poste de police et relâché dans un quartier malfamé ou il a fini la nuit en dormant sur un banc public - j'ai un trou de mémoire pour les autres - même s'il me semble me rappeler qu'il aime le vin français - donc pardon. En tout cas,être aux anges de jouer devant un tel public ce soir. En tout cas, 14 chansons seulement seront jouées en presque 2 heures de concert par des musiciens en très grande forme. C'est à la fois énorme, pas si courant et tout a son honneur, la grande classe, je confirme !
Set List :
Standing At The Sky's Edge
Don't Stare At the Sun
Hotel Room
Tonight The Streets Are Ours
Seek it
Soldier on
Leave Your Body Behind You
Before
Open up your door
Remorse Code
Time will bring you winter
Down in the Woods
Rappel
Lady Solitude / the Ocean
vidéos filmées avec mon iPhone...
Critique écrite le 13 octobre 2012 par Fanrem
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