Accueil Chronique de concert Sir Richard Bishop, Bonnie Prince Billy
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Chronique de Concert

Sir Richard Bishop, Bonnie Prince Billy

Cartonnerie, Reims 20 mars 2007

Critique écrite le par

C'était amusant. J'ai amené une fille qui ne connaissait pas. A la fin de la première partie, elle affichait un de ses beaux sourires. Oui, c'est comme les rouges à lèvres ou les paires de chaussures, les filles sont capables d'accumuler un nombre impressionnant de sourires, de différentes tailles et de différentes couleurs. A chacun son usage. Et bien entendu, c'est mieux quand on ne comprend pas ces subtilités, comme ça, si on veut, on peut croire qu'à chaque sourire, elles nous disent je t'aime. Ce qui est très loin de la vérité. Certaines disent je t'aime en faisant une grimace, incommodée qu'elles sont par ce sentiment encombrant.
Elle me fait donc un de ses sourires. Intérieurement, je me dis, chouette, elle m'aime (alors que oui, hein, pas du tout). Puis aussitôt, elle prend la parole. "C'était très bien. Cela m'a beaucoup plu. Mais qu'est-ce que c'est court. Je suis étonné que les gens n'ont pas insisté pour qu'ils jouent d'autres morceaux, alors qu'ils ont payé leur place".

Elle avait pris Richard Bishop pour Bonnie Prince Billy. Elle croyait que c'était fini et que nous pouvions nous en retourner.



Moi-même, je ne connaissais pas ce Sir Richard Bishop. Une petite recherche vient de m'apprendre qu'avant de se lancer en solo, cet américain a longtemps joué dans les Sun City Girls (de 1980 à nos jours), ce qui ne m'éclaire pas beaucoup, ignorant l'existence de ce groupe ainsi que le style dans lequel il opère.
Ce soir, Richard Bishop était seul avec une guitare. L'homme est très adroit de ses doigts. Il chante un peu, notamment une chanson folk anticléricale, Hangin' a preacher. On croirait du folk écossais. Je dis ça. Je ne connais rien au folk écossais. Je ne sais pas si cela existe. Mais cette chanson a des accents européens, de vieux accents. Par la suite, l'américain va surtout nous faire entendre des instrumentaux. D'assez longs morceaux où il étale sa dextérité. Et une reprise de Django Reinhardt.
Mon amie a vraiment beaucoup aimé.

Elle a moins aimé Bonnie Prince Billy. Cela m'a chagriné un peu parce que je tenais à lui faire découvrir.
Will Oldham aka Bonnie Prince Billy aka Palace Brothers est, lui aussi, venu seul avec une guitare. Will Oldham sévit officiellement depuis 1993. Il joue du folk, un folk très personnel, lyrique et intimiste, qu'il n'a cessé de transformer au fil des nombreux disques qu'il publie à intervalle régulier. C'est un artiste très intéressant à suivre car il est rare chez lui que deux disques se ressemblent. Il se réinvente en permanence. Il est aussi bien capable de jouer avec un groupe de country grand style que de venir seul avec une guitare pour chanter des versions atonales et méconnaissables de ses plus belles chansons.




C'est ce que j'ai craint d'ailleurs quand je l'ai vu arrivé seul sur le devant de la scène. Il peut être très éprouvant d'écouter Bonnie Prince Billy quand celui-ci est d'humeur renfermée. Mais là, ce n'est pas le cas. Il est souriant, chaleureux, et par plaisir, plus que par politesse, il introduit ses chansons avec son français scolaire.
Avec sa guitare, il a parcouru l'ensemble de son répertoire du premier album, There is no one that will take care of you jusqu'au tout dernier enregistré en Islande The letting go.
Sur The letting go, Will Oldham est accompagné d'une voix féminine Dawn Mac Carthy, il y a aussi des violons. C'était intéressant d'entendre leur absence.
Mais pour apprécier ces absences, il fallait connaître ce disque, ce qui n'était pas le cas de ma camarade. Alors, elle s'est ennuyée.
Moi, j'étais presque aux anges. Presque... Sur la fin, le Bonnie ponctua ses interprétations de larsens. Un sabotage délibéré. Et pour moi, une torture esthétique. Les chansons étaient si belles. Il paraissait si content de jouer. Pourquoi, ces bruits horribles et dérangeants ? J'en ai discuté ensuite avec d'autres amis. Il trouvait ça intéressant. C'était dans l'esprit...

Une liste des titres que j'ai identifiés, il en a joué plus: Love comes to me, The birds, I see a darkness, Wolf among wolves, Ain't you wealthy ain't you wise, Nomadic revery, Death to everyone, No gold digger, There is no one that will take care of you, You will miss me when i burn, My home is the sea, Cursed sleep.

Autre précision, c'était dans la grande salle, avec des chaises.








 Critique écrite le 22 mars 2007 par Bertrand Lasseguette


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