Chronique de Concert
Suzanne Vega
Elle fait donc son entrée sur scène à 20H45, accompagnée d'un guitariste au look typiquement britannique avec son T-Shirt à l'effigie de Kurt Cobain. La chanteuse s'accompagne également à la guitare folk, vêtue d'un pantalon et d'une veste noire, couleur mêlée au rose de son T-Shirt à l'effigie de Bob Dylan qu'elle nous présentera fièrement. Elle parle beaucoup au public, lui expliquant souvent l'histoire de ses titres ainsi que la sienne. Elle n'est pas non plus avare d'humour, notamment lorsqu'un membre du public lui dit qu'on a toute la nuit et qu'elle lui répond qu'elle non. On se sent donc immédiatement en confiance avec cette figure de la pop américaine. Elle alterne ainsi les morceaux, pour la plupart réorchestrés du fait de la formation réduite. Les mélodies sont toujours aussi belles et les arpèges (Small blue thing notamment) dont elle nous gratifie très jolis et pas toujours des plus aisés. La dame excelle donc aussi bien de sa voix qu'à la guitare. 1 heure et demie durant, elle enfilera les perles avec une facilité déconcertante.
Les différentes époques de sa longue carrière seront donc passées en revue. Solitude Standing dont c'est le 25e anniversaire sera à l'honneur avec pas moins de 7 morceaux si j'ai bien compté. Les immenses tubes Luka, hymne de toute une génération ou Tom's diner en font bien entendu partie, mais ils sont loin d'être les seuls joyaux de cet opus. Gypsy avec ses notes distillées avec grâce ou le titre éponyme très dark sont un véritable plaisir pour les oreilles. Il est également impressionnant de constater l'étendue du talent de son side man. Il se sample, crée des nappes avec son e-bow, nous gratifie également de percussions, de sonorités de basse et distille des soli proprement fabuleux. La sonorité de sa guitare, noyée dans la reverb me fait parfois penser à David Gilmour, ce qui n'est pas rien. La chaîne de pédales d'effets dont il dispose est utilisée à bon escient. Mon confrère chroniqueur J2C éclairera notre lanterne puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins que de Gerry Leonard 6 cordistes irlandais qui a notamment accompagné David Bowie sur sa dernière (et ultime ?) tournée.
Même si j'ai beaucoup aimé l'ensemble de la prestation, l'excellent The man who played god, titre issu de Dark night of the soul composé par Danger Mouse et Sparklehorse aura une saveur particulière pour moi. L'orchestration est tout simplement bluffante. De même, la modernisation de Blood makes noise, déjà très indus dans l'esprit est géniale avec le son super crunchy de Gerry. La new-yorkaise nous a également joué un titre inédit Crack in the wall sympathique, avec ses regards en coin sur sa feuille pour ne pas se tromper dans les paroles. Enfin, Frank & Ava, titre de 2007, très entraînant, bluesy à souhait m'a bien fait plaisir. Bref, cette performance est à l'image des compositions de cette artiste majeure, d'apparence simple mais oh combien travaillée avec des arrangements aux petits oignons. La soirée fut donc excellente, d'autant que nous avons eu droit à une séance de dédicaces après le concert. Le réenregistrement de ses principaux titres dans une nouvelle collection dont le 4e volume vient de sortir, justement accompagnée de Gerry Leonard, sortie sur son propre label s'avère effectivement un régal qui prolonge le plaisir de cette excellente représentation.
Marlene on the wall
When heroes go down
Small blue thing
Caramel
Franck & Ava
Language
Solitude standing
Gypsy
Left of center
Tombstone
Blood makes noise
Man who played god
Queen and the soldier
Maggie May
Blood Sings
Some journey
Luka
Tom's diner
Rappel :
Calypso
Crack in the wall
Rosemary
Critique écrite le 28 octobre 2012 par Cabask
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