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Chronique de Concert

Ysa Ferrer + EMVIE

Ysa Ferrer + EMVIE en concert

Bobino - Paris 16 Octobre 2010

Critique écrite le par

Ultraphotogénique !
Je ne peux qu'adhérer à ce point de vue de Julyz. Et je rajouterais ultrasympa comme concert aussi, et je m'en vais aussitôt vous conter pourquoi.

Sachant que je devrais dire concerts, car j'inclus la première partie dans mon commentaire.
Ysa Ferrer avait effectivement invité un petit nouveau de sa boîte de disques, pour sa première scène : EMVIE (à écrire avec un grand "V").
Comme on peut le constater déjà dans son nom de scène, un adepte des jeux de mots qui ne pouvait donc que me plaire ! Autre exemple : ses titres L'Ombre de Soi m'aime ou Allez Vis Danse...
Vie et danse, bonne définition justement de cette première partie. Le chanteur, à la voie plutôt aiguë, chaleureux et chapeauté, sait évoluer en cadence également, accompagné d'un groupe de quatre danseurs dynamiques.



EMVIE> et 3 de ses "danseurs" (bon OK le masculin l'emporte grammaticalement, mais ici ni en nombre ni en qualité esthétique !)


Une musique électro-dance (et une préférence personnelle pour le premier titre dans le genre de son miniset), mais aussi une capacité à pousser la chanson de manière très simple, juste accompagné d'un guitariste. Avec notamment un hommage à la reine de la soirée : Sens interdit en version acoustique. Pas du goût de quelques adeptes irrécupérables de "labougerbouger" dans la salle, mais à mon avis une approche sensible de ce titre, qui fonctionne tout à fait dans ce format (ce qui ne serait pas le cas de tous les "tubes" d'Ysa).



Assez content donc d'avoir vu EMVIE... et un peu plus longtemps que ce que j'ai craint au début, car après ses deux chansons accompagnées à la guitare sèche, il est parti de scène, genre "merci au revoir", et à ce moment je me suis dit que nous étions peut-être en train d'assister à la première partie la plus courte de l'histoire des concerts !


Petite attente réglementaire, pas pour installer du matériel d'ailleurs, ce sera très simple et sobre : quelques guitares posées à droite à gauche, un recoin avec estrade derrière laquelle se cachent quelques machines, genre ordinateurs et/ou synthés, et pas de batterie.

Puis, sans grande surprise, Ultra introduit, comme sur l'album Ultra, avec un gros Ultra inscrit sur l'écran à leds en fond de scène. Ul..., pardon, Elle est là, au fond, immobile, telle une apparition de conte de fées, dans une grande robe crème et brillante, avec sa voix si particulière, enfantine, à annoncer la couleur (blanche pour l'instant).



Ysarrive(nt) -hum, mieux vaut que j'arrête, n'est pas EMVIE KIVEUT


Beaucoup plus agréablement surprenant, deux titres de la période Kamikaze suivent, et des titres un peu inattendus, mais pas parmi mes préférés, hélas. Motion Control d'abord, un titre handicapé par son refrain (je m'abstiendrai de faire une private joke à ce sujet et à double titre : elle serait mauvaise et incompréhensible pour qui n'a jamais entendu ledit refrain). Puis Tu sais, I Know, un mélange de paroles en français et anglais dont je ne suis pas fan, même si la chanson a son charme. Des titres réorchestrés sérieusement, par contre, bien que de façon à mon avis un chouilla trop molle. Du coup, le concert a un petit peu de mal à décoller.
Heureusement, comme l'a annoncé Ysa, cette soirée a vocation à être ultra, et rien de tel que quelques bons titres de l'ultradernier album pour faire oublier ce démarrage un peu en demi-teinte.


Allez Ysa, EMVIE avait tout à fait raison de faire rimer Ferrer et lumière !


Réveil avec le rigolo Hors Service, qui a peut-être inspiré les visuels poilants du dernier album ? (où l'on voit une Ysa élégante et glamour façon star de la Croisette se ramasser sur un tapis rouge... heu non, rose). Ce titre efficace, accompagné d'une chorégraphie rythmée, donne enfin du peps. Tous les bons titres de l'album seront joués aussi, pour notre plus grand plaisir, les bombes (le rythmé Hands Up, l'entêtant I Am Just Innocent, Je vois et son refrain aux guitares puissantes...) comme les titres lents et mélodieux (notamment le triste Sept ans de malheur et son paisible contraire Ce je ne sais quoi, deux très belles chansons...).




L'album précédent Imaginaire pur ayant déjà été très représenté lors de l'Imaginaire Tour 2008-2009, un choix a naturellement été fait en direction des valeurs sûres, avec deux superbes titres. To Bi or not to Bi d'abord (un modèle de titre de chanson pour EMVIE !), avec sa mélodie géniale et ses paroles de tolérance et d'ouverture amusantes. Made in Japan ensuite, en passe de devenir L'hymne absolu de l'Ysaïttude (mais elle était où la jolie guitare Hello Kitty de la Nouvelle Eve ?). Egalement On fait l'amour, mais avec laquelle j'ai toujours un peu de mal autant musicalement qu'avec les paroles, plus "explicatives" que poétiques. Par contre, un véritable carton dans l'audience !

Le titre que j'attendais le plus, c'est celui qui m'avait fait découvrir Ysa, un beau matin où je regardais quelques clips en attendant l'heure de partir à la fac. Synthèse hallucinante de gros sons de synthés des années 80 alors totalement disparus du paysage sonore, d'une mélodie imparable, d'une voix sucrée et d'images géniales, elles-mêmes synthèse de dessins animés US et de danse extra-terrestre, avec pour héroïne une superbe... rousse (?) pas du genre à "s'laisser marcher sur les pieds". Mes rêves sur scène à Bobino, c'est comme un... allez, non, je la fais pas, trop prévisible.

D'autres découvrirent Ysa plus tôt encore dans les années 90, et pas pour ses talents de chanteuse. Elle nous le rappelle d'ailleurs de façon très humoristique, en faisant mine de répondre à une pseudo interview en direct depuis une radio, dans laquelle on lui demande de parler de ses débuts. C'était dans la série pour ados Seconde B, et afin de célébrer cette période, elle nous chante Tune of my Heart, titre qu'elle avait écrit pour la série. Si d'après certains, ce Hélène-et-les-garçons-like n'était pas terrible, en tout cas moi j'ai bien aimé sur scène cette belle petite chanson sans artifices.



Pour évoquer ses premières années de chanteuse solo, elle nous offre également, en plus des trois titres déjà commentés plus haut, deux autres morceaux : Tie-Dye (titre préféré de Lucie, ma fille, je regrette presque de ne pas l'avoir emmenée) mais dans une version plus proche de la démo que du titre de l'album, donc notamment sans les chœurs sympas.
Mais surtout un cadeau original : un medlay très bien monté entre Sur la balance et Idéal ("une bouffée d'oxygène, dans un tube de sommeil" mais personne ne s'est endormi !) issus de l'album Kamikaze (1998), 109 en 95, son second single soul-dance du premier album D'essences naturelles (1995, étonnant, n'est-ce pas ?), et le Hollywood de Madonna !

Au-delà du choix des titres (globalement très bon malgré mes quelques bémols perso), ce concert fut vraiment plaisant par son ambiance : une proximité, permise par la configuration de la salle, des musiciens manifestement contents, des choristes bien impliquées, des danseurs bons et au style varié (avec le sourire pour certains, c'est plus sympa !) et un public absolument conquis et débordant d'amour pour sa star (sous toutes ses formes).




Sans oublier le côté Reine Amidala de Ysa, partie changer de tenue toutes les trois chansons, pour le plus grand plaisir des yeux du public. Une partie intégrante d'un spectacle dans lequel on a choisi de mettre finalement plus l'accent sur les personnages que sur des visuels complexes, et pari gagné !





Des petits temps d'absence d'Ysa d'ailleurs remarquablement gérés, soit par des intros instrumentales ou inversement des prolongations (au passage, la choriste blonde a pu à cette occasion démontrer qu'elle était une bête de scène aussi).



Le morceau technoïde accompagné au violon, pensé aussi pour ça, est une merveille (bon OK, je suis violoniste aussi et ça fausse peut-être mon jugement, mais je pense objectivement que c'était très bien).



Mais une Ysa ravie et sympathique, avec une présence forte et qui mène la baraque, c'était ça aussi et avant tout la force de ce concert.
Et puis une chanteuse qui arrive à me faire chanter avec ma grosse voix "A l'école, je rêvais d'être une Pom Pom Girl", ça court pas les rues !



Le titre Pom Pom Girl, d'ailleurs, agrémenté de l'intervention joyeuse d'une petite danseuse très gracieuse et d'une grande folle très folle, sera rejoué a capella en toute fin de spectacle. En guise de dernier rappel, avec les musiciens, choristes et danseurs assis/allongés au fond de la scène, comme une grande famille profitant paisiblement d'un moment de bonheur partagé.



Et partagé avec nous le public aussi, merci à tous pour ce "Paradoxal Show" !


Merci aussi à Julyz pour ses photos, toujours plus belles, et à Sylvie pour m'avoir aidé dans la très difficile tâche de sélection des photos !

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