Accueil Chronique album : Raspigaous - Nouvel R, par Berclic
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Critique d'album

Raspigaous : "Nouvel R"

Raspigaous :

Reggae Ska

Critique écrite le 12 septembre 2019 par Berclic

Raspigaous is back, fatche de ! Pour les trentenaires, en particulier, Raspi symbolise une musique festive, revendicative, témoin d'une époque et d'un cadre méditerranéen qu'ils dépeignaient avec une simplicité déconcertante.

Depuis 1997, avec comme berceau commun avec la cité phocéenne dans le quartier du panier, ce groupe a trouvé son public rapidement avec Chaud Time, album phare de l'époque qui a fait voir le jour à des hymnes comme Vitrolles, Mois d'Août et Marseille.
S'en suivra la confirmation en 2002 avec Chiens des quais (Insupportable, Contrôle d'identité, Le Panier).
Puis vient la validation de l'efficacité des refrains et la force des textes avec Mauvaise herbe (2005). Des sujets qui parlent, qui ne prennent pas la poussière (Intermittent, L'arapède, La ballade de l'huissier).
Puis Léo fera un voyage en solo avec un album et un EP (Parce que c'est bon, Haut et fort).

J'aurai d'ailleurs la chance d'assister en 2013 au retour de Raspigaous lors de la soirée United for Jamaica aux Docks des Suds (cf chro' : Chronique United for Jamaica 2013) organisée par le Handcart band. Une belle brochette d'artistes de la scène reggae marseillaise. Daïpivo, Sons of Gaïa, Gang Jah Mind, Sista Lanza, Malik Fahim, Papet J et le légendaire Jo Corbeau. Pour rappel, Marseille était en 2013 capitale de la culture. Un statut qui fût alors controversé, et plutôt symbolique dans la réalité du paysage musical à mon goût. Une occasion de donner envie de plus...

Léo sort dans la foulée son 2ème album solo J'suis qu'un gosse, projet intimiste assez roots acoustique avec quand même sa pêche habituelle (de la chaleur). Quelques concerts de remise en jambe, mais le Handcart très sollicité par des tournées prestigieuses doit mettre les projets entre parenthèses.
Ça sera finalement en 2018 que tout le monde se plongera dans le Studio K pour se mettre au charbon ! Studio mythique où j'étais passé plusieurs fois, qui a fait peau neuve depuis peu. Le château accueille des musiciens pour résidences, création d'album, ou en Live session de la Vieille montagne. Une pléiade d'artistes y sont passés : Iam, Pablo Moses, Massilia sound system, Siska, The Soul Papaz, La Méthode, Daïpivo, Toko Blaze, Zephir, Akhenaton, Moussu T é lei Jovents...

J'ai l'occasion de me faire un petit aperçu de Nouvel R avec 3 titres. Le très beau visuel fait un petit clin d'oeil à Batman. Mais Raspigaous ne vis pas à Gotham city, mais là où la Bonne Mère veille. Je ne sais pas si c'est grâce à elle, mais mon souhait à l'air d'être exaucé... Car dès la première écoute, ça sonne comme à l'époque ! Très travaillé, avec des structures complexes de morceaux, des variantes qui évitent la monotonie (Monnaie, Monnaie).

On est comme souvent pris entre un idéal de vie, sous les pins au chant des cigales et une réalité qui s'invite à la fête. Léo nous pousse à vivre simplement, profitant des petits plaisirs encore gratuits... Le temps est plus que l'argent un élément primordial (Cours).
Le timbre de Léo est comme des montagnes russes ça monte, ça descend, sur les rails de compos jalonnés de ponts musicaux. Une présence telle une bonne couette bien chaude, ses textes nous emmènent voir d'autres horizons rythmées par des lignes de basse qui prennent la barre du navire qu'on le veuille ou non. Un flow inimitable ragga avec accent, ces doudelidoudoul, des mélodies de refrain qui se martèlent dans les têtes, c'est un vrai régal.

Du bon ska très dansant, et des passages épurés plus roots jazzy. On sent bien la patte de Denis " Rastyron " Thery, clavier ultra polyvalent, qui officie pour Iam, Pablo Moses, mais aussi Harrison Stafford(Groundation). Sa polyvalence est aussi présente sur le projet avec le mixage et les arrangements maison.
Le titre déjà diffusé On lâche, lâche rien fait la bonne synthèse du message qu'ils portent en étendard. C'est un constat lucide sur notre quotidien avec des cuivres envoûtants qui nous prennent par la main pour prendre un peu de hauteur.
Ces 3 petits gâteaux d'apéro sont une très bonne entrée en matière et promettent de passer sûrement un été indien aussi prolongé qu'un verre entre potes. Les riddims originaux sont selon moi de futurs hits... Tout bon selecta se devra d'avoir la galette dans ses bacs ! Un son ensoleillé qui donnera le smile dès les premières notes, comme les précédents opus.

13 morceaux, avec des titres qui sonnent comme un cri de révolte, d'action face à une adversité que l'on ne veut pas subir les bras ballants. C'est un plaisir de retrouver ce groupe qui fait l'histoire du reggae marseillais, mais qui trouve écho dans toute la France depuis ses débuts.
L'album tant attendu par beaucoup sortira en numérique le 5 Octobre 2019, avec un concert le même jour au Moulin à Marseille, s'en suivra une tournée, et une sortie en physique du CD et du vinyle le 25 Octobre 2019 (Baco distribution). Stay tuned...

 Critique écrite le 12 septembre 2019 par Berclic
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