Pour continuer dans le sens de ce qui s'est dit déjà dans les précédentes critiques, et bien que, contrairement à mystic pinguin, je ne sois pas du tout entré dans la transe de ce groupe pourtant si réputé (dans les milieux d'affaires de l'expé) et que aussi je sois sorti rejoindre le bar et écouter de loin une éventuelle prise de conscience du band en pestant sur leur attitude, je n'ai pas du tout mais alors pas du tout accepté cette distance que pouvaient prendre ces musiciens ourdis d'une expérience d'environ 19 ans, distance qui laissait entrevoir aussi bien dans le résultat sonore que dans la pupille de leur yeux, une absence totale de présence 'sacrée', au sens de ce que ces post-hippies recherchent dans certaines de leurs productions ; sacré qui peut-être définit le mieux la notion de freaky noise, de post-ritualisme, de voodoo contemporain, cet endroit où la musique déglinguée cherche à faire réapparaitre un basculement de l'esprit vers un ailleurs d'antimatière sonore.

Et bien ce soir, nous n'en avons pas pour notre compte, et peut-être dès l'entrée dans cette salle où il fallait s'assoir et éventuellement orbiter autour de ce studio mis en place après déjà deux jours d'enregistrements, comme si nous étions invités, nous pauvres consommateurs de musiques improvisées, à participer à cette masse sacrée du 'meilleur groupe de l'univers'. Et bien non.

Définitivement, il y a ici un problème de contexte. Dans ce temple de l'improvisation marseillaise, on ne crie pas ou peu, on ne danse que pour Blurt ou Melt Bananana, et encore. Alors : le genre de délires qui convient peut-il s'y produire ? (Et pourtant sans rien enlever à toute la puissance d'improvisation qui peut régner à Montévidéo).
Ici les arrangements profonds doivent être interrogés. De Volcano The Bear au M.A.C. à NNBB au Grim en passant par Pierre Henry à Marsatac, Alva Noto à Seconde Nature, et aussi Ryoji Ikeda au festival de Marseille, qu'est-ce qui nous pousse à adhérer ou pas à la transe cosmique de ces chercheurs de nouveaux espaces sonores ?

La réponse se trouve peut-être dans la présence de Monterra durant le concert, un papier tendu vers la foule : TWINGO 7234 AGP 13. ??? 1X 2X 3X ? froutch. Fourrière !