Accueil Chronique album : Alex Grenier - Boomerang, par Pepelo
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Critique d'album

Alex Grenier : "Boomerang"

Alex Grenier :

Jazz - Blues / electro

Critique écrite le 22 août 2009 par Pepelo

La curiosité n'est PAS un vilain défaut. Contrairement à ce que la sagesse populaire voudrait bien nous faire avaler. Prenez Alex Grenier par exemple. S'il n'avait pas été aussi curieux, ce guitariste d'à peine vingt-quatre ans aurait fait comme tous les autres jeunes gens de sa génération : il se serait contenté d'emmagasiner des milliers de mp3 dans son I-Pod, sans jamais les écouter. Au lieu de ça, le bonhomme s'est plongé à corps perdu dans les bacs à vinyles poussiéreux de ses aînés et y a découvert un trésor que les meilleurs musiciens de la planète se transmettent en douce depuis plusieurs générations. Il y a découvert le Groove.
Après un détour à l'adolescence par un groupe de hardcore/fusion qui lui permettra de faire son expérience de la scène et du public, Alex Grenier revient aujourd'hui à ses premières amours et cherche à perpétuer à sa manière la vibe funky des jazzmen (John Scofield, Mike Stern, Gábor Szabó...) et bluesmen (Albert King...) qu'il écoutait quand les autres gosses se rêvaient davantage en champion du monde de football qu'en guitariste de jazz.
Secondé par un platiniste volubile et par une récente section cuivre (sax, baryton, trompette), Alex Grenier enregistre donc son premier véritable album après une paire de démos qui lui avaient déjà ouvert quelques jolies portes (première partie de la tournée de Asa dont Le Bataclan à Paris, mais aussi des dates en Belgique, en Italie, aux Etats-Unis et au Canada...). Le disque lâche ainsi la bride à une guitare plus funky que jamais, virevoltant sur des canevas de cuivres tissés serrés façon JB's, tandis que Dj Sharklo fait bégayer ses vinyls comme un Q-Bert ou Kid Koala au meilleur de leur forme. Les boîtes à rythme se la jouent old school elles aussi, pourtant les neuf morceaux de ce "Boomerang" ne sonnent jamais datés. Loin d'être passéiste, la musique d'Alex Grenier et ses sbires s'appuient plutôt sur des fondamentaux intemporels : le fun, le groove et l'envie de partager.
Est-ce encore du jazz, est-ce du funk, est-ce du hip hop, est-ce de l'électro ? Est-ce réellement important surtout ? Si l'on pouvait défier les lois du temps, on imaginerait bien Alex Grenier ouvrir pour Wes Montgomery, Run DMC, Jimmy Smith ou le Miles Davis de "On The Corner". Et surtout on imaginerait bien le public remuer sévèrement du popotin. N'est-ce pas là le principal ?

(PS par Inde3)
Empli des sons des vieux vinyles qui ont nourri sa jeunesse et sa curiosité musicale, Alex Grenier offre aujourd'hui un album aux notes funky où le groove n'oublie pas de pointer son nez...
Pour apporter une touche acoustique et naturelle à ses morceaux, Alex, compositeur et guitariste de jazz a choisi de s'entourer de musiciens aux horizons variés ; il est ainsi secondé par DJ Sharklo, acolyte de longue date et d'une récente section cuivre (sax, baryton, trompette) qui apporte à sa musique une tonalité old school, énergique et intemporelle.
Les neufs morceaux de "BOOMERANG" promettent déjà de belles scènes ; autant de terrains de jeux chers aux musiciens qui font la part belle à l'impro, guidée par l'échange et l'émulation du public.

 Critique écrite le 22 août 2009 par Pepelo
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Alex Grenier : les chroniques d'albums

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Alex Grenier : Wasabi par Pepelo
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