Accueil Chronique album : David Walters - Awa, par Philippe
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Critique d'album

David Walters : "Awa"

David Walters :

Autres / Caraïdub

Critique écrite le 24 février 2006 par Philippe

Et voilà donc le premier témoignage sur polycarbonate du travail de David Walters ! Repéré sur scène à Marsatac'05 version festival, et revu à la Meson version intime, ce diabolique multi-instrumentiste adepte de la boîte-à-boucle nous avait également charmé dans les deux registres. Il faut dire qu'il en a sous les pédales, capable de bercer dans des comptines créoles comme de lancer des afro-beats enflammés grâve à un invraisemblable arsenal étalé autour de lui et dont il se débrouille tout seul...
Comme David n'a pas démenti, on continuera à appeler sa percu favorite (bricolage bizarre de tiges en métal sur une bassine en ferraille) un didebeliouphone, dont le son est chaleureux et musical (plusieurs tonalités), idéal pour une ambiance caribéenne. Mais il multiplie aussi les instruments : guitares, cristal Baschet et pédales d'effet variées, kazoos, basses et autres objets contondants.
Martiniquais d'origine et grand voyageur, il a posé ses valises à Marseille pour de fructueuses rencontres (Dupain, Lhasa notamment). L'album trahit quand même une envie de bougeotte : d'entrée l'Awa et sa rythmique dub syncopée donne envie de bouger. Plus mélancolique est Mesi Bon Dyé ; comme pas mal de titres, elle est en créole mais on comprend un peu quand même : un cantique de remerciement paysan, trop triste pour être sincère. De toutes façons l'émotion passe, nul besoin de savoir de quoi on parle...
L'album prend son temps dans des dubs exotiques et lents au son finement ciselé (Ouéklé, L'eau de chez toi), flirte en anglais avec l'Afrique (la très belle Don't let me do this), semble invoquer un diable vaudou dans l'inquiétante Souleyman, puis rapper en duo avec lui dans la très incompréhensible Souleyman part2. (avec force human beat box et kazoo). Puis le tout est démystifié dans le sympathique Entre Vous et Moi qui sonne un peu comme du Tété, qui plus est appuyé par une voix féminine chaude comme de la braise. L'étrange dub Sanza (presque du Ez3kiel) conclut le bal, sauf pour l'oreille patiente qui sera récompensée d'un dernier morceau instrumental très doux accompagné de quelques chuchotements et babils d'enfants. Si l'album a un effet apaisant certain, ne négligez pas le fait que sur scène David Walters peut vous jeter un diable dans le corps où il veut et quand il veut. Allez donc vérifier par vous-même en concert !
(2006)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 24 février 2006 par Philippe
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