Accueil Chronique album : Moaning - Uneasy Laughter, par Dissy
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Critique d'album

Moaning : "Uneasy Laughter"

Moaning :

Pop - Rock

Critique écrite le 20 juin 2020 par Dissy

Ce ne sera peut-être pas l'album en tête des tops qui fleuriront en fin d'année, peu importe, le deuxième disque du trio californien Moaning, "Uneasy Laugher", sorti chez Sub Pop fin mars, possède ce quelque chose, de bon, de fougue synth rock un brin anxiogène qui divertit. Et en plus il est agrémenté d'une pochette au design métaphorique érogène. Puisqu'on parle de fougue, ça commence sans aucun préliminaire sur LE tube "Ego", avec une batterie précise et véloce, et des nappes de claviers old school qui posent la base, aussi franches que l'odeur de cul de vache qui exhale quand on déballe un bon morceau de Cantal (Entre-deux, s'il vous plait). Alors oui, à vue de nez, ça parait presque too much, mais à la dégustation, c'est vraiment bon. Ajoutons à cela ce refrain irrésistible à fredonner "I wanna be anybody but myself, I wanna love anybody but myself". La tristesse positive, c'est gagné ! L'album foisonne de petits détails qui nous rappellent tant de choses que l'on aime. Comme sur "Stranger" et cette ambiance The Cure sur les premières notes, suivie d'une voix proche de celle de David Freel de Swell. Sur "Connect The Dots", ce sera Interpol, et pour "Running", Porches. Ce qui lie le tout, c'est la rythmique toujours énergique et couplée de riffs doucement inquiétants. Les membres de Moaning seraient-ils intranquilles dans leur tête ? "Paranoia", "desparation", "Sadness", "You got lost in the dark", le vocabulaire tient de l'esprit malmené, sur "Make It Stop", et le rythme du couplet spongieux entre en collision avec un refrain frénétique et dansant. "Uneasy Laugher" donne les mêmes sensations que ce genre d'apéro bière-fromage-saucisson tellement bon, quand on a tellement faim, que ces deux derniers sont boulottés en moins de 5 minutes, alors qu'il nous reste les trois quarts de notre breuvage. Alors on se ressert, sans aucun remords, et au final, il n'y a plus de place dans l'estomac pour le plat principal. Pas besoin de plus, cet hors-d'œuvre suffit, et livrera une bande son parfaite pour l'été tourmenté post-isolement qui arrive.





20 mars 2020 (Sub Pop Records)

 Critique écrite le 20 juin 2020 par Dissy
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