Accueil Chronique album : Naive New Beaters - Wallace, par Philippe
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Critique d'album

Naive New Beaters : "Wallace"

Naive New Beaters :

Autres / Popelectrodysenterie

Critique écrite le 21 juin 2009 par Philippe

Notre estimé collègue venant de faire un enterrement de première classe à Pony Run machin chose, on se propose d'examiner par la même occasion les non moins branchés Naive New Beaters. Trio qu'on a pourtant découvert - bien malgré nous - dans les meilleurs conditions pour lui, c'est-à-dire en live, pris en otage avant un concert de rock par ailleurs mémorable, par ce trio affreux, même pas sale (quoique), ni méchant. Bon, rendons-leur justice d'entrée, ils partent avec peu d'atouts dans leur jeu... Que peut-on faire quand on a l'élégance de primates recalés de la pub Pages Jaunes, des coupes de cheveux effroyables, une garde-robe que même Wham ! n'aurait pas porté en 1982, et surtout pas le moindre commencement d'une idée de mélodie, de beat, de riff ou de texte sur lequel on pourrait composer une chanson ?
Eh bien, facile, faisons donc du Second Degré ! La force du concept est sans limite, puisqu'on pourra toujours mettre les rieurs de son côté en traitant tout détracteur de vieux con blasé sinistre et sans humour, même s'il vous cite de bons groupes faisant à peu près la même chose que vous, à savoir de la musique dansante avec deux guitares et un Korg, mais surtout avec des idées et du talent (au hasard, Pravda, Motormark, Vive la Fête, The K...s, etc). Tant qu'on y est donc, poussons encore le concept !
Choisir des pseudonymes consternants (Eurobelix, Martin Luther BB King, pff...), piquer un beat funky quelconque enregistré par Moroder ou Cerrone il y a trente ans, ressortir un vieux plan de guitare pompé à The Cure ou à Michael Jackson, ajoutez là-dessus une production qui fera sonner la guitare ou la basse comme si vous saviez en jouer, lever les bras et crier en rythme : ça donne des trucs supposément irrésistibles, genre Get Love ou Wow now. Dans la mesure où les auditeurs sont peu exigeants et assez peu cultivés pour ne pas voir les pompages éhontés (les Beastie Boys, License to Ill, 1986, ça parle encore à quelqu'un ?), et qu'ils veulent simplement un fond sonore pour se dandiner en levant un bras, le téléphone collé à l'oreille, ça devrait bien marcher !
D'ailleurs en surfant à l'étranger sur la hype de la french touch, les paroles et musiques n'étant a priori pas pires que celles des Ting Tings, ça devrait logiquement cartonner aussi ! Et puis en France, il y aura toujours des idiots branchés à lunettes de soleil miroir et marcel rose pour vous encenser dans Technikart & Tsugi, avec un peu de chance même les Inrocks feront semblant d'être dupes...Bref, on se retrouve ici avec 10 titres, pour la plupart vaguement rappés, à la rythmique funky/électro pop, des mélodies et riffs archi-convenus, aussi vite oubliés qu'entendus. Selon une auditrice non partisane : "rien de mélodique ni de mélodieux, un mélange de toutes les années '80 en vrac, dont aucun titre ne ressort".
Bien évidemment c'est un peu exagéré, car la chose est quand même (intelligemment) calibrée pour taper au fond de l'occiput : Choose est le genre de chanson qui vous squatte la tronche aussi bien que l'abject sifflement du tube de Peter, Bjorn & John, au point de vous faire envisager la défenestration pour en finir... A la limite leurs essais pop (The Last Badaboum ou Dual income no kids) sont encore les plus intéressants, quand ils ne ressemblent pas (trop) à du plagiat d'Art Brut (Just another Day). Problème, ce n'est sans doute pas ceux que leur public de débiles légers va leur réclamer sur scène, où ils devront donc se contenter de faire leur cirque épuisant de bêtise... Vivement l'hiver.
(2009)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 21 juin 2009 par Philippe
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