Avis et critique du concert de Grant Lee Phillips le 10 aout 2006, Knitting Factory

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Chronique de Concert

Grant Lee Phillips

Knitting Factory - New York 10 aout 2006

Critique écrite le 11 août 2006 par Pirlouiiiit

Au moment ou je me décide enfin a partir pour la Knitting Factory il pleut des cordes. Impossible de prendre mon vélo car je ne suis pas équipé (rien d'autre que des t-shirts) et il ne l'est pas non plus (pas de garde boue). Je cavale jusqu'à Lexington et 59th ou c'est bien évidemment la panique ... gros retards sur les trains, voies inondées, je commence a me dire que j'aurais peut être du être un peu plus courageux ...

Le train finit par arriver et lorsqu'il me dépose a Canal St le concert est sensé avoir déjà commencé ... Broadway vers le sud, je tourne a droite sur Leonard et lorsque j'arrive essoufflé je vois qu'il y a du monde devant (ce qui ne veut strictement rien dire puisqu'il y a trois salles a la Knitting Factory). C'est bon je suis sur la liste (une fois sous mon nom, une fois sous mon prénom), je transforme le "+1" en "Annie" (Car visiblement elle est encore plus en retard que moi). Lorsque je rentre dans le "main space" (la plus grande salle - a peu près la taille du Poste a Galène- , celle du rez-de-chaussée), le concert n'a pas commencé. Ouf !

Vers 9h20, Grant Lee Phillips apparaît sur scène, accompagné de Kevin Jarvis a la batterie. A première chose qui frappe lorsqu'on le voit c'est que contrairement a l'impression que peuvent laisser ses photos officielles ou les pochettes de ses disques il ne se prend pas du tout au sérieux et se fait plaisir sur scène (pas du tout l'artiste maudit et torturé comme je le craignais un peu).

Je suis content de le voir enfin sur scène car j'étais assez fan de Grant Lee Buffalo (j'ai décroché juste avant Jubile) mais je n'ai jamais pu les voir sur scène. Il faut reconnaître que Grant Lee a une voix assez particulière et donc reconnaissable. Elle est plutôt chaude et légèrement râpeuse mais il est capable de gémir ou de partir dans les aigus pour un résultat tout a fait saisissant ! Hier encore je comparais la voix de David Berkeley a celle de Grant Lee mais maintenant j'entends bien la différence. Celle de David est beaucoup plus claire, plus épique serais-je tenté de dire (si ça veut dire quelque chose) et moins tourmentée ou usée (ce qui pour une voix est plutôt une qualité).

Il y a du monde mais on n'est pas serré, ce que je regrette pour une fois car il fait un froid de canard ... et comme on est tous plus ou moins mouillé. Grant Lee fera quelques remarques (avec humour bien sur) a ce sujet.

Sur scène Grant Lee est très présent ; dans l'interprétation de ses morceaux mais aussi entre les morceaux ou sans pour autant perdre de temps il tchatche pas mal avec le public. Tout est très spontané (problème pour se garer en venant ici, le fantôme qu'il croit avoir vu sur le cote de la scène, commentaires sur le groupe qu'il va reprendre, la température de la salle, ...). Pendant qu'il joue il bouge beaucoup (ce qui avec un éclairage orange donne des photos floues pour moi) et effectue de temps en temps quelques pas de danse digne d'un rocker.

Je ne connais pas du tout son répertoire post-Grant Lee Bufflao mais il y aura ce soir de tout. Des morceaux solo, certains de l'époque GLB et pas mal de reprises puisque son nouveau disque Nineteeneighities est justement composé de reprises de groupes aussi variés que Cure, les Pixies, Nick Cave, REM, ... et tout un tas d'autres dont je ne connais pas forcement le nom des auteurs/compositeurs. Incapable de vous dire lesquelles il jouera ce soir car en dehors de Wave of mutilation je serai incapable de mettre un nom sur les chansons qu'il me semble connaître pourtant.

Kevin en retrait par rapport a Grant est impressionnant de précision avec son air de pas y toucher. Ca me refait penser au concert de Jonathan Richmann ici même il y a 3 ans. Une guitare sèche, un batteur discret mais talentueux et ces mecs sont capables de tenir des heures sans lasser leur public.

Ce soir le concert durera une bonne heure et demi, pour la plus grande joie du public de fans (ils connaissaient les paroles de la plupart des morceaux). Il finira pendant le rappel, alors que je m'étais fait une raison, par une magistrale version de Fuzzy suivi d'une autre de GLB je crois car il m'a semblé la reconnaître.

Juste après le rappel il reviendra changé et avec ses lunettes pour dédicacer comme promis son nouveau disque ou des t-shirt (American Apparel, garantie "no sweat shop" et se moquant un peu des pubs de cette marque très en vogue). Apres avoir acheté hier notamment le superbe The man comes around de Johnny Cash et le plutot décevant (aux premières écoutes en tout cas) The covers records de Catpower je repartirai avec un troisième album de reprises (merci Annie). Y a pas a dire pour les chanteurs qui ont une voix si particulière, l'exercice des reprises peut être une véritable réussite !