Accueil Chronique de concert Jean-Louis Murat
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Chronique de Concert

Jean-Louis Murat

Jean-Louis Murat en concert

Café de la Danse, Paris 10 décembre 2018

Critique écrite le par

Il y a peut-être une chose que l'on peut reprocher à Murat, qui se tient là derrière les portes, non pas de Naples, mais du Café de la Danse : sa bonne humeur. On a souvent comparé Jean-Louis Murat à un chat sauvage, animal omniprésent dans son oeuvre. Mais c'est plutôt à un matou ronronnant que l'on a affaire ce 10 décembre 2018 pour la première date parisienne de sa tournée post-Il Francese.



Aux côtés des fidèles Stéphane Reynaud à la batterie et Fred Jimenez à la basse, Murat a quelques raisons d'être heureux : le public est présent en nombre, joyeux lui aussi, content de retrouver un JLM qui avait délaissé la scène et les salles parisiennes depuis trop longtemps. Et c'est un Murat taquin qui se présente et enchaîne les titres entre quelques uns de ses petits cris caractéristiques et sifflements.







Mais reprenons depuis le début : "Achtung" lance magnifiquement la soirée. Le tempo sera donc enlevé, tant mieux. Le son blues-rock un peu groovy est excellent. Et quitte à faire quelques manières dans la voix, tout est limpide. La sublime "Ciné Vox", un des temps forts de l'album s'ensuit. La voix de Murat est parfaite, on entend distinctement le texte qui se place directement, pour moi en tout cas, dans les sommets du paysage Muratien : "Quel est ce boucan infernal / Toutes les bêtes prennent la fuite / Quel nid précaire dans la montage / Je vis comme mort je te dis". Un "Hold Up" en solo, plus calme et étiré que sur l'album conclut ce début de concert entièrement consacré à Il Francese.



Après "Tarn et Garonne", toujours aussi belle -mais comment rater une telle chanson ?- et un "Over and Over" sympathique mais un peu long, arrive le sommet du concert : l'inédit "Autant en faire quelque chose". Une chanson déjà entendue sur le live de France Inter mais qui n'avait alors pas marqué les foules. Le groupe joue la chanson le plus fort possible et c'est un vrai moment jouissif pour à peu près tout le monde. Un pur moment de rock'n'roll que l'on attendait pas forcément et qui n'en est que plus chouette. C'est hélas l'un des derniers grands moments du concert puisque l'ambiance retombe un peu. Le chat ne se fait plus jaguar ou panthère, il ronronne le temps de quelques chansons assez réussies mais jamais marquantes : "Rendre l'âme" et "Gazoline" sont trop répétitives, "Kids" était sublime sur le live de France Inter mais est trop courte ici et moins élaborée. Le calme et joli moment sur "L'amour qui passe" -issu du chef d'oeuvre Le Moujik et sa femme dont la réédition en vinyle est disponible à la vente en exclusivité dans les couloirs du Café de la Danse- est interrompu par une "Marguerite de Valois" elle-aussi bien trop répétitive sur scène.







Murat s'en va après quelques blagues -il faudra un jour qu'il nous fasse son one man show, je serai au premier rang- mais revient très peu de temps après pour un sublime "Je me souviens" chanté a capella. Superbe moment qui signe la fin du concert. On ne dira en effet pas grand chose sur "Les Jours du jaguar", complètement massacré en conclusion du concert. C'est l'un des plus grands titres de Murat, et l'occasion, sur scène, de foutre le feu. Il dit au moins 10 fois au revoir à tout le monde en plein milieu de la chanson et fait bien savoir qu'il ne reviendra pas sur scène une fois celle-ci finie. C'est assez symbolique. Le jaguar s'est fait chat ce soir.



Un bon Jean-Louis donc mais on est hélas quelques uns à préférer Murat quant il est dos au mur, énervé, concentré. Quand il ne s'adresse pas trop au public ou juste pour sortir une vanne un peu vacharde. Murat avait le sourire ce soir. Nous aussi en entrant et en sortant du Café de la Danse avions le sourire mais nous n'avons pas été soufflés comme en sortant du Bataclan pour la tournée Le Cours Ordinaire des choses, du New Morning ou de la Maroquinerie après l'album Babel. C'est un problème de riche : Murat nous a tellement habitués à toucher au sublime qu'on a du mal à se contenter de ses concerts qui se contentent d'être bons.



Tout était donc très beau hier soir mais tout est passé très vite. Tout était très sage en somme. Peut-être Murat sortira-t-il les griffes pour le second concert prévu ce soir ?







Liens : www.jlmurat.com, www.facebook.com/jeanlouismurat, twitter.com/jeanlouismurat, www.leliendefait.com, www.surjeanlouismurat.com...







Photos : Franck Loriou







 Critique écrite le 11 décembre 2018 par Kid

> Réponse le 12 décembre 2018, par Serletho

[Café de la danse, Paris - 11 décembre 2018] L'impression que Jean-Louis Murat s'emmerde sur scène, et qu'il est soulagé une fois son très court concert terminé (1h15... on est bien dans le foutage de gueule là ?). Si court que le public présent hier soir pensait à une blague de la part de l'artiste... qui, devant ces gens ne voulant pas y croire et restant dans la salle malgré la lumière rallumée et la musique de fond signifiant qu'il n'était plus l'heure d'un second rappel, s'est quand même fendu d'un retour sur scène pour un dernier morceau. Alors oui, le son est bon et le trio fonctionne, mais pour quelqu'un comme moi qui ne l'avait jamais vu sur scène, c'est décevant, et cela confirme un sentiment déjà éprouvé : mieux vaut éviter d'aller voir un chanteur apprécié une fois passé ses 60 ans. Pas de soucis avec le fait qu'il...  La suite | Réagir


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