" Elle jouait du piano debout, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Ça veut dire qu'elle était libre. " Oh oui, qu'elle est libre la jolie Nach, sa drôle de machine en mains, son sourire au visage, ses chaussures rouges aux pieds. Qu'elle est libre la chanteuse aux textes acérés comme un couteau bien aiguisé. Ses musiciennes et elle ont déguisés le mur derrière leur terrain de jeux en un ciel parsemé d'étoiles. Ça scintille, c'est beau comme une nuit d'été. Son nom en grosses lettres argentées éclairent le public aux visages souriants, baignés de lumière. Elle chante l' " âme mélodique ", raconte son " Coeur de pierre ". À coup de percu bien choisis, elle marque les coeurs, enchaîne les instruments et les titres de son album éponyme. " Je suis moi, rien que moi ", chante-t-elle. Le public se rassure en répétant ses mots. Elle " Chante encore ", et interprète une chanson dont le poème qu'elle a écrit il y a un an, sonne juste : " À toi mon étranger ". Elle sort de scène et s'installe au grand piano à queue de " La maison de la musique " de Meylan, au beau milieu du public. Elle reprend " Les absents ont toujours tort " de son père, fait s'asseoir le public gentiment. Ses musiciennes sont d'une présence douce et énergisante. Quelques notes de Xylophone se font entendre. Les filles chantent pratiquement a capella et sans micro. Le public joliment bercé est tout de même heureux de se relever, euphorique, pour chanter avec elle " Oh oui je t'aime ". Et je crois qu'il le pense vraiment.

Chronique et photos : Emilie Costanziello.