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Chronique de Concert

SILVERCHAIR

PARIS - BATACLAN 3 mars 1997

Critique écrite le 28 mars 1997 par Emmanuel WINO

Le problème majeur d'un groupe comme SILVERCHAIR est son manque de crédibilité. C'est toujours suspect d'avoir du succès lorsqu'on est jeune, et que l'on joue une musique moyennement originale.
L'âge est un faux problème. Quelle importance? Lemmy a 50 ans et personne ne vient lui dire que sa place n'est pas sur scène mais à l'hospice. Pourquoi viendrait-on dire aux musiciens de Silverchair de retourner au lycée?
Quant à l'originalité de leur musique, écoutez "Show no mercy" de SLAYER et dites-moi s'ils ont inventé un style!!! Il faut laisser au groupe le temps de réellement trouver son identité. SEPULTURA n'y est réellement parvenu qu'après "Arise", soit six ans après leur début.
Cette tournée promotionnelle due à la sortie du deuxième album des jeunes australiens était très attendue. La jeunesse lycéenne parisienne s'est donc ruée en masse vers le Bataclan pour assister au concert du trio le plus controversé du moment.
On ne s'éternisera pas sur les premières parties qui, il faut bien l'avouer nous ont plutôt cassé les oreilles.
Vers 21h45, les lumières s'éteignent et une musique de cirque introduit les trois jeunes gens. On est bien dans le concept de "Freak Show": le cirque est en ville! Tout commence avec un "Slave" survolté. Daniel Johns a une bonne voix d'entrée de jeu, le son est bon, l'ambiance joyeuse bref, tout marche comme sur des roulettes.
La set-list s'articule autour des deux albums du groupe. Les hits "Tomorrow", "Pure massacre", "Suicidal Dream" mettent le feu, tandis que les nouveaux morceaux sont déjà repris en coeur, un mois après la sortie de l'album.
La communication avec le public est excellente, bien que l'accent australien n'est pas des plus intelligibles! On aura tout de même saisi les nombreux "France kicks ass!". Johns va même jusqu'à brosser son public français dans le sens du poil en faisait des comparaisons avec nos voisins teutons!
Silverchair est un groupe rempli de talent. Leur présence scénique est irréprochable, il en va de même pour le charisme de Johns. Lorsqu'il interprète "Cemetery" seul à la guitare, on en aurait presque des frissons. De plus, le groupe, trop souvent taxé de copieurs en culotte courte a même le toupet de reprendre "Paranoïd" de BLACK SABBATH!!! Leur version vaut largement autant que celle de MEGADETH sur "Nativity in Black". Alors comme diraient les guignols: "Camembert, les tracteurs!!!"
La conclusion est simple: si tous les groupes de lycéens étaient aussi bons et doués que Silverchair, la presse spécialisée ne ferait pas la une deux fois par an avec cette insoutenable question: "Le métal est-il mort?"

 Critique écrite le 28 mars 1997 par Emmanuel WINO


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