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Interview du groupe Cannery Terror pour la sortie du EP Bipolar Babes...

Interview du groupe Cannery Terror pour la sortie du EP Bipolar Babes...  en concert

Los Angeles Mars 2017

Interview réalisée le 13 mars 2017 par Pierre Andrieu



Auteur d'un très réussi premier EP 5 titres intitulé " Bipolar Babes ", le groupe français Cannery Terror - qui a déjà laissé un souvenir impérissable à ceux qui ont eu la chance de le voir en live en France et dans presque toute l'Europe - ne devrait pas tarder à faire parler de lui absolument partout ! Le bipolaire combo capable de trousser des pop songs teintées à la fois (ou tour à tour) de rock garage, de surf music et de stries psyché est articulé autour de deux furies ultra douées et parfaitement complémentaires, Roxane Douieb (guitare catchy, chœurs, paroles et musiques) et Clara Cappagli (chant craquant, co écriture des chansons), furies qui sont idéalement secondées par un groupe au taquet. Vu le très conséquent nombre d'écoutes des 5 titres de " Bipolar Babes " que l'on affiche au compteur en très peu de temps, cela nous a paru être une excellente idée (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, hein!) de soumettre quelques questions à la dénommée Roxane, en direct de Long Beach, au sud de la cité des anges, Los Angeles, L. A. pour les intimes, quoi. Et voici ce qu'elle nous a répondu...



Tu peux nous raconter vite fait bien fait l'histoire de Cannery Terror ?
Roxane Douieb : Clara et moi avons passé notre adolescence au pays basque. On avait chacune des groupes mais on faisait aussi de la musique ensemble de temps en temps. Une fois débarquées à Paris, on a expérimenté plein de trucs différents, et décidé de créer un groupe de garage. On a joué avec plusieurs musiciens différents, avant de rencontrer le batteur Nicolas Colson, le guitariste Paul Landais et le bassiste Guillaume Bugnot, qui sont devenus nos frères.

D'où sort le nom du groupe ?
De la saga d'Arturo Bandini de John Fante, un de nos écrivains favoris. C'est un mec qui rêve d'être poète et débarque à Los Angeles sans un sous. Son oncle le force à travailler dans une "cannery" (manufacture de poisson) pour 4 cents de l'heure. Il travaille avec tous ces mecs hyper durs, hyper réels. Tout le contraire de lui, qui évolue toujours dans le prisme du rêve et de la folie absurde et magnifique. Il est tellement sensible, et ce job est tellement dur, qu'il finit par s'évanouir. Il se réveille, sur le port, le futal rempli de poissons morts que ses collègues lui avaient gentiment glissés dans le slip. Il rêve de se venger de ce monde et de devenir poète... Voilà d'où provient le nom " Cannery Terror " !



Quelques mots sur les groupes qui vous ont donné envie de jouer ensemble ?
Au départ, on était influencées par tous les groupes du label Burger Records, comme Gap Dream par exemple, mais aussi par The Babies... On allait voir ce genre d'artistes en live à l'Espace B, à Paris, en se disant qu'on aimerait bien jouer là aussi un jour ! Sinon, on est également très fans d'Ariel Pink et de John Maus.

Les premières chansons de Cannery Terror qui m'ont interpellé sont "Cocksucker", une jolie chanson d'amour un tantinet agressive, et "Cheese", une belle chanson d'amour avec le fromage, est-ce que vous avez eu la sensation de tenir vos premiers tubes en les jouant ?
On n'est pas trop dans l'optique du "tube"... " Cheese ", c'est notre toute première chanson, à l'époque avec Cannery Terror on était dans une mouvance beaucoup plus garage que maintenant.



Félicitations pour le clip joyeusement débile de "Cocksucker" ! Qui est responsable de ce petit bijou filmé ? C'était marrant à tourner ?
Oui, on l'a écrit et réalisé ensemble avec Clara, et on a trop rigolé, particulièrement quand on devrait porter le costume de Chewbacca qui puait la mort. J'habite à Pigalle, donc c'était hyper simple à réaliser sur place. Et ce quartier, ses lumières... ce paradoxe entre luxe, misère et saleté, nous a toujours fascinées.

Parle-nous de l'élaboration de votre premier EP, Bipolar Babes...
On peut facilement dire qu'entre l'écriture et la réalisation, c'est un an et demi de travail en tout ! Certaines chansons sont là depuis les prémices du groupe, mais elles se sont métamorphosées avec le temps : les arrangements et les parties instrumentales des morceaux ont évolué au fil des concerts qu'on donnait. Finalement, on a pris la décision de s'enfermer tout un été en studio pour travailler, car étant constamment en tournée, on avait rarement le temps de se poser pour enregistrer correctement.



Sur les cinq titres de Bipolar Babes, vous démontrez une appétence pour des styles assez différents - le rock garage, la pop psyché, la surf music - et des humeurs plutôt changeantes... C'est votre côté bipolaire qui parle lorsque vous composez ?
Chaque jour comporte son lot de métamorphoses, tout change sans cesse et rien n'est permanent... Nos chansons sont elles-aussi dans cet esprit là, on a plusieurs facettes qu'on s'amuse à explorer, ce qui peut paraître assez bipolaire, oui. Surtout qu'en secret, on a plein de compositions folk hyper cheesy en stock, et parallèlement, sur scène, on peut jouer du garage hardcore !

Vous avez déjà fait des concerts partout en France et en Europe, racontez-nous un peu ! Vous avez déjà tourné aux USA ?
On a déjà joué en Allemagne, Belgique, Angleterre, Suisse, Italie et Espagne... On a passé pas mal de temps en tournée, on adore ça, c'est assez incroyable comme sensation, tous les jours une nouvelle ville et un nouveau public. On n'est encore jamais passé aux USA, mais c'est en projet !



Quels sont vos meilleurs souvenirs de tournée ?
Chaque fois qu'on arrivait dans des villes près des plages, on courait pour se baigner ! Les repas gargantuesques... Le public transpirant... Toutes les fois où on a joué à 2000 mètres d'altitude dans les montagnes d'Italie, c'était cool ! Je me souviens aussi des rues de Madrid très tard après les concerts... Il y a aussi les fameuses blagues de van, et toutes les fois où on priait pour que le maudit engin ne tombe pas en panne, que la bête infernale redémarre et qu'on puisse continuer notre route !

Et pour terminer l'interview, y-a-t-il des morceaux qui t'énervent au plus haut point, voire qui te donnent envie de tout casser quand tu tombes dessus par hasard ou quand tu dois les subir sans pouvoir bouger ?
Je suis actuellement en Californie, à Longbeach, où j'ai passé Noël... Et pendant cette période de l'année, chaque fois que tu rentes dans une quelconque boutique ou station service, il y a des chansons de Noël qui passent tout le temps en fond sonore ! Ce qui déclenche chez moi un truc super bizarre : je suis pas très loin de me transformer en serial killer !

Cannery Terror sera en concert dans le cadre du Festival Les Femmes s'en Mêlent au Divan du Monde à Paris le 27 mars 2017 et au Stereolux à Nantes le 28 mars, toutes les dates sont ici !





Liens : www.facebook.com/canneryterror, canneryterror.bandcamp.com, www.instagram.com/canneryterror, twitter.com/Canneryterror...

Toutes les photos sont de Titouan Massé www.facebook.com/titouanmassephoto, titouanmasse.tumblr.com, www.flickr.com/photos/titouanbzh, twitter.com/titouanbzh...