Chronique de Concert
Alan Stivell
Je ne connais pas cette salle. Mon père, plus habitué des lieux, m'expliquera après le concert qu'il y a deux salles et que nous étions dans la petite.
Rien que la chaleur de la salle pourrait nous remplir de joie vu le mistral qui a décidé de nous donner un aperçu saisissant du frimas de l'hiver. Mais ce n'est pas pour se réchauffer que nous avons fait les kilomètres... c'est pour voir un grand monsieur de la musique qui tourne déjà en France et ailleurs depuis plus de quarante ans !
C'est pour voir l'initiateur de la Renaissance de la Harpe Celtique (titre de son album paru en 1971) : Alan Stivell.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu ses chansons et instrumentaux à la maison. Aujourd'hui c'est en concert et je piaffe d'impatience depuis plus d'une semaine à l'idée d'y aller.
Lorsque nous arrivons, il vient de monter sur scène accompagné de sa harpe. La lumière est discrète et l'on aperçoit simplement derrière lui quatre autres musiciens. Il entame son premier morceau Bleimor qui nous fait immédiatement voyager dans les landes celtiques à une époque indéfinie... Toute sa musique est empreinte d'un voile de mystère.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent guère. Tantôt les arrangements sont folkloriques, tantôt plus modernes.
Alors que le public (tous âges confondus) est entré dans son monde et rythme des mains la musique, son troisième morceau est une pause. O Langonned a capella, chant triste et lent, met en valeur la voix, avec ce grain que l'on ne trouve que chez les chanteurs folkloriques, cette voix de barde qu'on veut entendre nous chanter de belles histoires.
Le concert continue avec Iroise puis Brian Boru. La salle s'enflamme dès les premières notes de An alarc'h et tape des mains et chante en chœur.
Sur scène, Alan Stivell s'amuse, alternant chant, harpe, bombarde, cornemuse ou biniou. Il joue avec le public. Derrière lui, ses musiciens (Raphaël Chevalier au violon, Edouard Leys au clavier, Marcus Camus à la batterie et Gaëtan Grandjean à la guitare) semblent partager cette joie communicative. Alan Stivell en oublierait presque qu'il est en concert et semble faire simplement un bœuf avec des amis... au point qu'il en oublie la setlist prévue et revient sur ces morceaux après coup.
Le concert se termine avec la Suite Sudarmoricaine et une chanson de circonstance pour nous inviter à profiter du bar en fond de salle Son ar chistr, la chanson du cidre. Toutefois, inviter les spectateurs à rester pour boire un verre n'aide pas à finir un concert et c'est à grand renfort d'applaudissements réguliers (dont les musiciens ne semblent pas avoir besoin pour revenir toujours le sourire aux lèvres) que le rappel s'ouvre sur Ian Morrisson Reel suivi d'autres titres incontournables d'Alan Stivell : Brezhoneg'raok et Tri Martolod chanté de nouveau par toute la salle.
Le concert se clôt cette fois-ci définitivement sur Bro gozh ma zadou (Vieux pays de mes pères), l'hymne de la Bretagne.
Les lumières se rallument et le public devient plus clairsemé. Certains pourtant refont le concert autour d'une bière (pas de cidre ou de chouchen pour cette soirée !!! Voilà bien un gros manque pour un tel concert). Les musiciens se mêlent au public et c'est au tour d'Alan Stivell de venir en salle partager avec ses spectateurs des discussions enjouées.
Un voyage plus qu'agréable dans cet univers celtique.
reprise des titres oubliés : Tamm Kreiz / Ne bado / Brittany's / Kimiad / Pop-Plinn
Suite sudarmor / Son ar Chistr
Rappels : Ian Morrisson Reel / Brezhoneg'raok / Tri Martolod / Bro Gozh ma zadou
Critique écrite le 18 novembre 2012 par lisazenide
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