Chronique de Concert
Kanjar'oc + De la Crau
En mettant le contact le voyant essence s'allume (ah oui c'est vrai il avait commencé sur le chemin du retour de Marignane quelques semaines plus tôt quand je les avais amenés à 5 heures du matin). Tant pis on verra pour l'essence plus tard, Istres c'est tout près n'est-ce-pas ? En fait pas tant que ça ; du coup après avoir poussé la voiture jusqu'au stade où le voyant se met à clignoter de façon continue, nous avons trouvé après quelques erreurs de parcours guidé par google une pompe à essence avec caisse automatique. Soulagement de courte durée lorsque nous avons constaté que nos cartes ne marchaient pas (merci le foncier)... Svet sera presque obligée de faire pleurer ("nos enfants nous attendent à la maison") un gars qui croyait qu'on cherchait à l'arnaquer en lui proposant du liquide pour sa carte
Après toutes ces émotions qu'un cycliste ne connaît pas, j'avoue que j'étais déjà juste content d'arriver à l'usine même si le set de De la Crau avait du coup commencé. Quand je suis arrivé à côté de l'espèce de mini aqueduc j'ai repensé aux 2 fois où je suis venu ici, tout d'abord en 2002 pour le concert de Frandol + Noir Désir, puis en 2006 pour un tremplin avec notamment Hip Hp Parallèle (HHP) et enfin en 2014 pour le concert de the HOST + Johnny Winter ...
Je ne m'attarde pas dans l'entrée / bar bondée pleine de gens qui ont tous l'air d'être potes. Et d'avoir à peu près le même âge (beaucoup sont venus avec leurs enfants) .. je reconnais pas mal de têtes (faisant partie de l'age en question). Arrivé devant je me glisse entre la scène et le public pour faire quelques photos. Je ne ressens pas spécialement le besoin de faire des vidéos car Mme K située à ma gauche n'arrête pas. De là où je suis j'ai l'impression d'être au cinéma. Devant moi de gauche à droite Thomas Lippens à la batterie et aux percussions, Sam Karpienia à la mandole et au chant et Manu Reymond à la contrebasse.
De la Crau en version normale (comprendre sans invités) mais au combien puissante. J'ai déjà vu Sam un paquet de fois en concert, notamment dans De la Crau, mais c'est la première fois depuis longtemps (et la première fois tout court avec De la Crau) que je le vois sur une grosse scène comme celle-là. Qui dit grosse scène dit belles lumières, bon son (ce n'est pas systématique mais ce soir c'est le cas) ... donc tout ce qu'il faut pour en prendre plein les yeux et les oreilles. Que la scène soit inondée d'un bleu marin, ou d'un rouge feu (des usines) on est complétement immergés voire happés
Surtout lorsque els 3 partent dans de longs instrumentaux hypnotiques qui me font me dire qu'effectivement leur son se rapproche par moments de ces groupes comme Godspeed you black emperor and co. Je repense à nouveau à Vic Chesnutt et son sublime Everything i said justement accompagné par des membres du groupe juste cité et aussi de Fugazi. Concentrés, les yeux fermés qui s'ouvrent parfois pour se lancer un regard complice accompagné d'un sourire discret.
Tellement concentrés et tendus que Sam finira quelques-uns de ses morceaux en se mettant d'un coup debout et en oublierait presque de faire le couillon entre les morceaux. Quand il prendra la parole ce sera surtout pour évoquer les débuts de Kanjar'Oc à Bort de Bouc et les nombreux amis présents ce soir pour ce rendez-vous historique. Bien que musicalement assez éloigné de Kanjar'Oc, De la Crau recevra ce soit un accueil à la fois chaleureux et attentif.
A la pause nous étions partis pour aller boire un coup mais nous tomberont sur tellement de connaissances dont Nielo revenus pour l'occas' des Etats-Unis om il habite depuis un moment maintenant ou Humantronic revenu de Berlin depuis quelques mois visiblement, que lorsque les lumières s'éteindront et que nous ferons demi tout nous n'avions atteint que la moitié de la salle.
Au moment où les Kanaj'oc débarque sur scène c'est instantanément la folie. Comme tout le monde je me prendrai leur entrée en pleine figure : de l'extérieur vers l'intérieur : les deux guitaristes, les deux percussions, les deux cuivres torses nus d'entrée, le bassiste et le chanteur. Le ton est donné dès la première prise de parole du chanteur : " "Comment ça va les amis ?" " Cela fait 10 ans qu'on ne vous a pas vu, on a 10 ans à rattraper ce soir" .. "ce soir on va vous inonder de soleil".
C'est marrant parce qu'au final, même si cela faisait partie des incontournable de l'époque, je n'avais vu Kanja'oc que 2 fois : à un showcase au Balthazar pour la sortie de leur album avec le santon en 1999 et quelques années après pour un concert mémorable au dock des suds un an après. Par contre j'ai depuis croisé plusieurs des membres du groupes au sein de nombreux formations telles que Vibrion, Pink No Color, Where's Captain Kirk ?, Oai Star, Mouss T e lei Joventz, ... ou à la sortie de l'école même.
Ce soir Chaps (chant), Buzz (guitare), Choukry (guitare), Juario (basse), Steph (percussions), Fouge (batterie), Bibi (trombone) et Dédou (trompette) semblent avoir retrouvé leurs 20 ans. Je ne sais pas combien de temps ils ont répété pour ce concert mais c'est sacrément en place. Les sauts, les chorégraphies, le jeu de scène dans son ensemble.
Ils ont tous les yeux qui pétillent et une banane jusque-là. Il faut dire qu'ils jouent devant leurs amis mais aussi devant leurs enfants pour certains. Enfants qui malgré leur jeune âge ont là l'occasion de se rendre compte de quoi ont fait partie leurs papas. C'est beau et touchant. Musicalement je pense à Dai Pivo voire à Super Kemia.
Les morceaux s'enchainent et ne se ressemblent pas, si ce n'est qu'ils sont tous hyper dansants. Je guette malgré moi les signes de fatigue ou du temps ... en regardant le léger début de bourrelet des torses nus je sens le mien alors que je suis accroupi en train de les prendre en photo. Je suis sorti de ses réflexions anatomico-temporelles par un sms de mes parents finalement là plus tôt que prévu.
Je suis obligé de m'échapper en vitesse, croise Sam sur le chemin de la sortie et c'est seulement à ce moment-là en en discutant avec lui que je réalise que Marignane n'est pas du tout à côté de Istres et que mes parents vont devoir poireauter un moment là-bas. Oups ... nous raterons donc la fin, notamment la reprise de Leda Atomica Marseille Bouche de Vieille sur laquelle Samuel Karpienia aka Muelo (guitariste de Kanja'Oc de 989 à 1994) et Daniel Gaglione aka Nielo (Basse de 1990 à 1995) viendront les rejoindre sur scène.
Un peu l'impression d'être parti juste avant le gâteau mais en tout cas ravi d'avoir pu venir à un bout de ce sacrement bel anniversaire.
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Critique écrite le 08 décembre 2019 par Pirlouiiiit
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Donc je me pointe avec l'esperance d'une bonne soirée...
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