Chronique de Concert
Dionysos
En 15 ans d'existence, les Dionysos se sont construits une réputation scénique solide et méritée. Ce mercredi 10 Octobre 2012, pour le sixième Olympia de son existence, le groupe de Valence s'est employé à asseoir cette renommée.
Le groupe entre en scène à 21 heures pile dans une salle quasi-pleine et surchauffée - autant que peut l'être une salle constituée de lycéennes et de trentenaires propres sur eux -, ils attaquent immédiatement sur un titre énergique qui ravira ce parterre de fidèles. Pas d'accrocs dans le show, les effets sont millimétrés, les musiciens sont en place. Le gros point fort du spectacle - nom plus approprié que concert - : les décors, tout est à l'image de l'imaginaire dingue du chanteur, écrivain, showman, gendre idéal (un poil agaçant d'ailleurs) Mathias. Oiseau géant affublé d'un haut de forme, choristes types french cancan, costumes pour tous les musiciens, on est plongés dans une ambiance qui fait songer à une version Terry Gilliamesque du Paris des années folles.
Le groupe alterne, avec intelligence, titres rock et ballades, extraits de leurs dernier opus, et tubes (Song for a Jedi, Mc Enroe). Le frontman est impeccable, il sert son groupe agréablement et ne manque pas de revigorer la foule en lui sautant dessus, artifice qui semble faire mouche à chaque fois qu'il est utilisé. Pourtant certains gimmicks utilisés jusqu'à saturation agacent, le coup classique du groupe qui cesse de jouer pour laisser le lead guitarist jouer le riff principal, est à lui seul utilisé une bonne dizaine de fois dans le concert. Autre point irritant, la manière de s'adresser au public entre chaque chanson. Cet élément normalement agréable, ennuie car les speechs / blagues semblent forcés. L'aspect théâtral sciemment désiré par les membres du groupes pèche alors, en ce qu'il casse plus le rythme qu'il n'aère le show. La spontanéité fait défaut, certes, mais les fans sont ravis. Le show prendra fin au bout d'une heure et demie à peine. Il est 23 heures,tout ce beau monde abreuvé de pintes à 8 euros rentre chez lui.
Dionysos a fait le boulot, les fans apprécieront, les autres (votre serviteur) reconnaîtront le jeu de scène poli (trop) et efficace.
Critique écrite le 20 octobre 2012 par M. Burnain
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