Chronique de Concert
La Grande Sophie
Pour fêter la sortie de son très réussi nouvel album "La Place du Fantôme" , La Grande Sophie nous recevez dans le cadre intime du Café de la Danse pour 3 soirs archi-complets depuis des semaines. Notre nico national et photographe du jour est un grand fan de l'artiste depuis le début vu le nombre de concerts qu'il a fait de la grande brune.
Personnellement, je n'avais jamais bien accroché à sa musique, certes de qualité mais son univers, ses textes un peu trop fleur bleue pour moi et son image guillerette ne me séduisaient guère jusqu'alors.
Depuis la Grande Sophie a vieilli , elle est devenu plus grave, plus adulte, se cache moins derrière ces personnages et assume de plus en plus ce qu'elle est et ça me plaît. J'ai commencé à être séduit avec son précédent album "Des Vagues et des Ruisseaux" datant de 2009 car c'est à ce moment-là qu'elle a entamé une remise en question qui s'avère à mon avis salutaire pour la suite de sa carrière.
Nous serons donc de la partie pour le dernier concert de la série en ce mercredi soir avant qu'elle ne démarre une grande tournée dans toute la France qui comprendra une nouvelle date à Paris le 29 Mai prochain dans cette magnifique salle du Trianon.
Il est un peu plus de 20 heures et à l'intérieur de la salle la chanteuse Robi est sur scène en guise d'apéro. La veille, c'était Lisa Portelli qui avait ouvert pour la Grande Sophie et le lundi c'était encore une autre chanteuse dont je ne me souviens plus du nom qui avait démarré la soirée.
La salle est blindée comme rarement ici et les personnes situaient devant la scène sont maintenant tous debout à l'arrivée de la belle colombe peu après 20h30. Très élégante et habillée de noir, elle est entourée de 4 musiciens, un batteur expérimenté, un bassiste au look seventies, un pianiste-claviériste et un guitariste-violoncelliste.
La lumière et le cadre offrent une belle ambiance intime bien aidée en cela par un démarrage en douceur. Une évidence, La Grande Sophie ne se cache plus, elle se met à nu d'entrée ce qui est courageux et révèle une personnalité attachante, sensible et surtout mélancolique.
Elle semble annoncer la fin d'une époque en disant au revoir à beaucoup de choses et ce temps qui passe, vite, très vite, trop vite.
La Grande Sophie ne se renie pas évidemment et après la douceur, elle va retrouver sa douce folie qui la caractérise tant. Elle se lâche de plus en plus et je vois une artiste heureuse d'être sur scène qui s'éclate avec un public qui mange dans sa main. Ce dernier est plutôt adulte avec autant d'hommes que de femmes mais incontestablement très fan de la chanteuse. Elle parle des amours perdues ou manquées (les fameux fantômes), des rêves d'enfance oubliés. Pas mal de titres du nouvel album seront interprétés et j'aime beaucoup les morceaux bien rythmés qui groovent merveilleusement. Il faut également souligner la performance de la session rythmique et notamment celle du bassiste au jeu lumineux.
La Grande Sophie sait se rendre douce puis plus rock en nous interprétant quelques titres de ses anciens albums. Elle nous fera chanter "L'amour ça pardonne pas", "Du Courage" en version acoustique et la salle entière chante à l'unisson. L'artiste seule avec sa voix et sa guitare nous offre encore un autre beau moment avec "Suzanne" et on prend la pleine mesure de sa voix à ce moment-là. Elle terminera sur 2 rappels et ce passage dans le public pour partager son émotion et son plaisir de le retrouver enfin.
Une heure trente de bonheur, de plaisir, de connivence qui rendra ce concert magique sous un fond de mélancolie. La chanteuse ose enfin affronter ses démons les plus intimes et le voyage qu'elle propose l'année de ces 42 ans n'en est que plus beau.
Remerciements: Coralie Kerbellec Polydor/ Universal Music
Crédits photos: Nicolas Rubinstein
Critique écrite le 27 mars 2012 par Lebonair
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