Accueil Chronique de concert Tryo + Kiss And Drive
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Chronique de Concert

Tryo + Kiss And Drive

Tryo + Kiss And Drive en concert

Zénith de Dijon 24 Novembre 2012

Critique écrite le par



Arrivée au Zenith de Dijon, 20 heures pétantes et la première partie de Tryo commence... Avec un nom qui laisse rêveur : Kiss And Drive ! Le tout mené par une drôle de chanteuse, qui parle français avec un charmant petit accent italien et nous explique, dans les cinq premières minutes, qu'elle est homo et qu'elle a préféré quitter son poste au parlement européen pour vivre pleinement sa passion pour la musique. Et bien que dire, sinon que : pourquoi pas ? Et voyons ce que cela peut donner...



Ce qui est sûr, c'est qu'elle nous offre une musique ludique et très imaginative, avec son look hyper flachy (lunettes que je peux voir du fond de la fosse... ) et collants verts fluo !), nous promettant même un moment de haut érotisme sur fond de culture Dance Floor. Tout un programme n'est-ce pas ?

Bref, une reprise très glamour au parfum Jazzy de In Your Eyes (de Kylie Minogue), avec volutes psychédéliques lumineuses sur le rideau blanc qui cache l'arrière scène. Elle se balade ainsi d'un bout à l'autre, sous de grands abat-jours qui distillent des lumières jaunes et rouges, avant d'enchaîner sur "Une leçon d'amour". Elle nous raconte alors sa vie, en riant de ce "Coming Out" devant 7 000 personnes (un peu beaucoup non ? La salle n'est pas forcément comble ... Mais l'idée n'est pas mal, il est vrai !)



La guitare apporte une pointe country à ses chansons. Les lumières sont girly. Elle joue du looper pour faire ses propres chœurs et l'instant d'après, passe aux drums dont elle joue au marteau de feutre. Il est indéniable que l'intensité soit au rendez-vous de ce répertoire tout en anglais, qui jongle entre Folk, Blues et Electro. Quand aux modulations de sa voix, elle sont plutôt subtiles et travaillées.

De plus, elle n'hésite pas à laisser libre court à un humour décalé, avec un répertoire pas mal basé sur les effets dévastateurs de l'amour sur notre humeur... Des chansons pourtant joyeuses, aux rythmes enlevés et sachant jouer sur toutes sortes de sonorités.



Elle continue aussi ses histoires sans queue ni tête entre les morceaux... Oui à Noël, mais non à la "marchandification". Ok. Ça se défend. Mais ce qui est plus étonnant c'est que ce discours sert d'introduction à une chanson sur les chiens ! (Why not ?!!) "Alors, sans vous abîmer la voix pour Tryo, voilà ce qu'il faut faire ..." Jeux de looper et cris de quadrupèdes pour ponctuer cette mélodie légère, un peu calquée sur le Bichon de Julien Doré pour le style : cris, onomatopées, trombone et grosse caisse. Le tout mélangé à toutes ses voix et à celles du public, qui a été réquisitionné en renfort. Elle saute partout en invectivant la salle du bout de son marteau.

Le tout va se terminer sur une spécialité locale que, personnellement je découvre : un petit ban bourguignon, qui sera très réussi ce soir (et je ne fais que retranscrire l'avis des experts avec lesquels je partage cette belle soirée ... Ils se reconnaîtront !)

Au final, ce sera donc une première partie très sympa, menée de main de maître par un drôle de petit bout de femme ... A suivre ...

Elisabetta Spada : Chant, Guitare & Ukulélé
Raphael Dodemont : Piano & Xylophone
Daniel Vincke : Batterie

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Après le départ de Kiss And Drive, je regarde la scène et la salle, et je me doute bien que les joyeux drilles de Tryo nous ont préparé quelques petites surprises... Un grand rideau blanc nous cache l'arrière scène et un drôle d'échafaudage trône au centre de la fosse. Sachant également qu'ils sont plutôt adeptes des sets de bien deux heures... Suspens...

Ça commence même carrément au centre de la fosse, sur leur mini scène mobile, tout près de nous (je le savais !). Tout est super bien installé et la formule est excellente, avec un piano au milieu et tout le monde autour (ou dessus !), armé de guitare, basse et cajón. La soirée peut donc commencer, devant un public qui les montre du doigt comme s'ils avaient vu le père Noël arriver en traîneau en plein milieu de ce Zénith de Dijon !



Le flot inimitable de leurs savoureux textes démarre et le public en reprend déjà les paroles. Ils pensent à tout le monde et se servent à merveille de leur drôle de tourelle. Ils grimpent tous sur le piano et à la moindre invective, la salle part au quart de tour, plus que fan de cette petite session semi acoustique.

"Comment ça va les gens ? Ravis de vous retrouver !" Et c'est plus que réciproque. Tout ce petit monde continu de tourner autour du piano... "Bon, vous êtes en forme. C'est bon ça !" Les échanges décousus commencent avec le public : Ils veulent du Bourgogne et pas de l'eau (ce qui est la moindre des choses avec un tourneur bourguignon !), demandent si nous sommes un public de droite ou de gauche déçu et partent dans une sorte de test sonore, en citant tous les hommes et femmes politiques possibles, en les associant avec tout ce qui leur passe par la tête. Les cris réactifs doivent ponctuer le texte et la musique monte en puissance pour un "Cocktail Fatal" !!



Le bourgogne (qui s'était fait attendre) arrive et Manu annonce qu'il est en ligne directe avec la Salle de bain de Marine ! Pains au chocolats et François Copé, faux départ sur Les Lacs Du Connemara de Sardou hué comme il faut... On a droit à tout ! Le public chante. Ils sont morts de rire et nous lance "On est là pour un moment !" Alors, Marine commence son bain devant une salle éclairée. Ambiance Bœuf "rien que pour nous". On embarque les instruments et Hop !

Avant de regagner la scène principale avec leur super estafette à roulette, ils tiennent à rendre hommage à celle qui les a découverts, Patricia Bonnetaud (et qui les a quitté trop tôt en Février dernier). Ladilafé se partage ainsi, en traversant le public de la fosse. Le spectacle va donc s'enchainer devant le grand rideau blanc qui n'est pas encore tombé, sur un nouvel échafaudage, mais fixe celui là. Très belle attention pour nous dans cette salle avec une très large fosse, au fond de laquelle on n'aurait pas vu grand chose sans cette savante mise en scène. Tout le monde chante, frappe dans ses mains et Tryo met totalement le feu au Zenith. Les lumières balayent tout et pourtant on en est encore qu'au début !!



Le rideau continue de jouer les écrans géants de lumière et le violon tzigane embarque un public aux anges, venu en famille pour beaucoup, avec quelques bouts de chou sur les épaules de leurs papas. Sur scène, ça s'amuse tout autant que dans la salle. Ils font et racontent n'importe quoi. On rigole avec Catman. Tout est excuse pour déconner (surtout les intros), sans oublier les jeux avec cette scène toute en étages qui sert à la perfection leur musique hyper festive et ludique. Ils changent sans cesse de place, d'instruments et nous propose même une petite séance de Beat-Box.

On ne les aperçoit plus qu'en ombres chinoises à présent, comme s'ils se baladaient sur des toits... Le rideau tombe enfin et on découvre Mali tranquillement installé sur une petite maison de lutin, au milieu d'une scène encore plus rigolote, avec coins et recoins, étages et maisonnettes. Ils pourraient arrêter le show sans problème, tant le public fait le job au son du violon. C'est une salle énorme et pourtant, toute la poésie du monde est là ce soir.



"Est-ce que vous êtes chauds Dijon ?" Je crois que la réponse est clairement "Oui" ! L'association des anciens et des nouveaux morceaux est très bien équilibrée, alors forcément le public s'y retrouve.

On embarque ensuite pour la Jamaïque (pays des plus homophobes du monde nous dit on), pour une plaidoirie pour le mariage pour tous et la défense des droits des homos. Couleur jumbé et percussions. Chœurs de grosses voix et faisceaux lumineux qui tombent des cintres... C'est juste magnifique. Avec un sens de la mise en scène zéro faute. Ils sont là, assis en hauteur, jambes pendantes et commencent à chanter les Aristochats à trois voix, encore mieux qu'à Broadway s'il vous plait ! On s'amuse toujours autant et même encore plus au moment de la reprise façon Gospel/Ragga, tout au bout de l'avant scène.



Mais après ce joli moment de poésie, c'est Mr. Catman qui reprend possession de l'espace son, éclairant la salle avec le reflet d'un vinyle pour lancer un grand 1.2.3. Soleil géant (choré avec lunettes blanches s'il vous plait) et annonçant : "Amis de Dijon, nous allons t'emmener ailleurs... Dans le monde de la nuit" et de sa musique techno. Tout le monde se la joue. Deux mini-scènes sur roulettes transformées en véritables Lap-Dance mobiles se baladent à travers la fosse. Tout le monde se met à danser comme des fous !

Puis les esprits se calment. Nouveau morceau, nouvel univers. Avec 3 violons, commence Le Temps, véritable parenthèse enchantée. On les croirait dans une boule à neige, ainsi installée sur les pans de leurs toit. C'est véritablement magique et ils ne peuvent s'empêcher de faire reprendre Ladilafé en chœur à une salle toute allumée (toujours pour Patricia), tous assis sur le pan d'une même maisonnette, armés de leurs guitares. Le public s'en lève même, en frappant des mains. Et pour continuer dans les spéciales dédicaces, on fait un petit salut spécial à Bibou (Sébastien Pujol à la ville) qui est passé du feu de la rampe à la table de mixage... Vraiment personne ne sera oublié ce soir !



Le set marathon ne va pas s'arrêter là pour autant. Tout le monde retourne sur les toits, sous les étoiles et un rayon de lune... Serre-moi, tout en poésie, accompagné d'un magnifique solo de guitare, qui va se terminer avec le public sur quelques notes de Je Me Suis Fait Tout Petit (Georges Brassens) a capella.

Mais que serait un concert de Tryo sans son quart d'heure de délire ? Un réveil sonne et tout le monde a compris que Christophe est Désolé Pour Hier Soir ! Le public lui répond tout autant que ses potes et on part tout schuss sur du hors piste : petit laïus sur Dijon et plainte au sujet de Nadine Morano (qui n'a rien à voir avec l'histoire, mais qui aura été le running gag de la soirée). Puis il fait chier une fille avec son portable et veux appeler son fiancé... Mais pas de réseau ! Alors il en chope un autre et, à la place du fiancé, ce sera la maman ! Elle habite pas loin et comme elle est hyper cool, le cri de guerre sera : "Tous à Chalon chez Maude !" La jeune fille montera même sur scène pour la ch'tite photo souvenir pour maman. Bref, une fin toute en folie et en fantaisie. Dernier mini-délire techno et une salle entière debout !



Pour les faire revenir sur scène, le public dijonnais n'hésite pas à lancer un nouveau ban bourguignon. Alors retour de la percu pour un Peuple D'Occident revisité Live, avec une très grande richesse musicale.

Dernier petit ban pour la route... Ils reviennent saluer, nous prendre en photo, applaudir tous leurs compagnons de jeu et chanter L'Hymne De Nos Campagnes, avec une salle qu'on entend autant qu'eux ! Ils retournent même sur leur petite scène baladeuse pour un dernier Medley "Parce qu'ici, c'est un peu notre fief !" Une fin de set toute en harmonie avec la soirée toute entière : Vive, festive, sautillante et surprenante !

Christophe Petit aka Mali : Chant, Guitare & Piano
Cyril Célestin aka Guizmo : Chant, Guitare & Ukulélé
Benjamin Violet aka Bejmaij : Violon, Guitare & Basse
Emmanuel Eveno aka Manu : Chant & Basse
David Taieb aka DJ Shalom aka Catman : Machines & Basse
Daniel Bravo aka Daniélito : Percussions & Violon

Setlist
1 - Yakamonéyé
2 - Pas Banal
3 - Marine Est Là
4 - Ladilafé
5 - Sortez-Les
6 - Les Anciens
7 - Nous Génération
8 - Boulawa
9 - Toi et Moi
10 - Un Jugement Sans Appel
11 - Brian Williamson
12 - Aristochat
13 - DJ Shalom Danse
14 - Le Temps
15 - Ladilafé
16 - Ce Que L'on S'aime
17 - Serre-moi
18 - Désolé Pour Hier Soir
19 - Greenwashing
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20 - Peuple D'Occident
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21 - L'Hymne De Nos Campagnes
22 - Medley : La Main Verte / France Télécom / Un Homme Qui Aime Les Femmes / Pour Un Flirt Avec La Crise / C'est Du Roots
23 - J'ai Trouvé Des Amis


Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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