Accueil Chronique album : Hollywood Vampires - Hollywood Vampires, par Philippe
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Critique d'album

Hollywood Vampires : "Hollywood Vampires"

Hollywood Vampires :

Pop - Rock

Critique écrite le 02 novembre 2015 par Philippe

Retour dans les années 1970 à Los Angeles : que pouvait-on bien faire de ses journées, quand on était une rock-star qui vivait indécemment bien de sa musique, entre deux tournées ou deux albums ? Eh bien, se bourrer la gueule (et sans doute aussi le pif) avec d'autres rock-stars, pardi ! C'est ainsi qu'Alice Cooper a fondé Hollywood Vampires, club honorifique de soiffards anglophones dont beaucoup d'anciens membres sirotent aujourd'hui plutôt le schnaps de pissenlit par la racine (John Lennon, Keith Moon, Harry Nilsson...). Cette fort jolie bande a certes contribué à asseoir (...bien avant qu'il soit devenu le rade officiel du hair metal des 90's et depuis, le living room officieux de Lemmy Kilmister lui-même...), la réputation du mythique Rainbow Bar & Grill, sur Sunset Boulevard... Où l'auteur de ces lignes avoue avoir voulu passer absolument en visitant L.A. en 2011, dans l'espoir resté hélas inabouti d'apercevoir Dieu, devant sa machine à sous habituelle...
Quoi qu'il en soit, même composé pour moitié de vampires, ce club se porte toujours au mieux, grâce à de nouveaux membres et/ou héritiers putatifs : c'est ainsi qu'Alice Cooper, lui-même mort-vivant notoire (rappelons qu'il se fait zigouiller 4 à 5 fois par concert depuis le siècle dernier, tout de même !) a pu enregistrer aujourd'hui ce bien joli album d'hommages, principalement avec quelques briscards inoxydables : Joe Perry (d'Aerosmith), Matt Sorum (ex-Guns'n'Roses), et le plus inattendu Johnny Depp (ex-très bon acteur, aujourd'hui disparu)... Ainsi qu'une collection impressionnante de featurings d'invités (de Slash à Bob Ezrin en passant par Dave Grohl) - invités souvent idéaux pour cautionner des reprises de leurs propres anciens groupes respectifs : Sir Paul Mc Cartney honore en effet lui-même son Come and Get It et Robby Krieger tient la guitare dans deux reprises tout à fait plaisantes des Doors (Five to One / Break on Through).
Cet album repasse donc à une moulinette généralement "Cooperesque" (de heavy metal limite auto-parodique, donc) mais pas que, des tubes des deux côtés de l'Atlantique, par définition déjà irrésistibles, notamment My Generation (ici encore, totalement jouissive), et un "délicat" combo interprété en duo avec le miauleur en chef d'AC/DC, Brian Johnson : Whole Lotta Love (où ils ont la bonne idée de ne pas s'attaquer au solo de guitare indépassable de Mr Page) et un mix School's Out / Another Brick in the Wall, aussi récréatif que son nom l'indique... Mais le groupe aborde aussi, et sans spécialement les metalliser, des tubes rock comme le Jeepster de Marc Bolan, la Manic Depression de Jimi Hendrix, ou encore la plus méconnue Cold Turkey de John Lennon. Au final, on lit en filigrane de la track-list, le nom de tous les disparus restés chers au coeur d'Alice Cooper, à commencer par le regretté Christopher Lee, qui interprète ici son dernier texte, l'introduction comico-gothique absolument nécessaire pour ouvrir un tel album...
Et en bonus, deux ou trois titres de heavy rock composés pour l'occasion et pas déplaisants du tout, comme l'introduction Raise The Dead (qui clarifie le propos, si besoin) et la balade clownesque My Dead Drunk Friends, hommage aux glorieux disparus du Jack Daniel's, qui le clôture. Alors évidemment, il est pratiquement sûr que les puristes vont encore une fois hurler qu'une reprise ne dépassant pas l'original n'a pas lieu d'être, et il est nettement moins sûr qu'on puisse voir un jour cette fine équipe arpenter les planches (encore que ?). En attendant, le joyeux cocktail que nous ont concocté ces Hollywood Vampires, breuvage assez alcoolisé mais tout à fait digeste, s'avale d'une traite et l'on se surprend à s'en resservir de grandes lampées plus souvent qu'à son tour...
(2015)
PS 2018 : Largement à la hauteur de nos espérances, et au delà du cool sur scène au Hellfest 2018 !
Vignette Philippe

 Critique écrite le 02 novembre 2015 par Philippe
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