Chronique album : Björk (Bjork) - Volta, par Philippe

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Critique d'album

Björk (Bjork) : "Volta"

Pop - Rock

Critique écrite le 18 mai 2007 par Philippe

Qui a osé dire que Björk Guðmundsdóttir était ridicule dans cet accoutrement mi Orangina-mi Dodo ? Pas nous ! Chacun sait depuis longtemps qu'il vaut mieux ne pas se moquer : la muse islandaise et sa voix de corps unique, ont toujours une ou deux tendances créatives d'avance ! Après avoir somme toute écrit les trois plus beaux albums d'électro-pop des années 90, une jolieVespertine à la maison, une vingtaine de collaborations, et un coffet de 4 Live Box définitif et sublime en 2003, elle nous a plus récemment déconcerté avec des vocalises expérimentales dignes de Mike Patton (l'étrange Medulla nous a laissé un peu sur notre faim).
Revoici un album plus ouvert, une sorte de synthèse visant à réunifier les fans (un peu comme Radiohead et son Hail to the Thief), qui perd en originalité ce qu'il gagne en écoutabilité. Cela dit la très plaisante Earth Intruders rappelle en ouverture les origines (forcément) extra-terrestres de Björk, et Wanderlust son excentricité électro-orchestrale si reconnaissable - rien ne sera évident à la première écoute ! De belles collaborations, comme toujours, notamment deux jolis duos avec Antony Hegarty (qui a décidémment un sacré carnet de copines chanteuses).
Mais aussi une emballante Innocence avec Timbaland, titre aux beats dignes de Trent Reznor, pas mal de chansons belles et apaisées au son d'un orchestre discret (Pneumonia), parfois de luth chinois (I see who you are) ou de kora africaines, une sorte de clin d'oeil à l'époque Dancer in the Dark avec Vertebrae by vertebrae. Bref des titres joliment produits et travaillés, à défaut de joyaux exceptionnels. A signaler un pur pétage de plomb, la très excitante Declare Independance, montée vers l'hystérie qui finit en un électro-punk régressif à la Motörmark, qui ne manquera pas de rendre le public fou de joie !
Album mineur peut-être - il en faut, dans un parcours si exceptionnel, le plaisir de chanter et la transparence des sentiments de Björk sur Volta sont toujours évidents, et redevenus audibles. Et surtout l'album sera l'opportunité d'une tournée, on ne peut donc que se réjouir de conjurer enfin la malédiction : 15 ans que nous essayons de voir la fascinante Björk, et elle jouera aux Arènes de Nîmes (un moment très cher, mais potentiellement inoubliable) et en clôture de Rock en Seine (parmi une affiche des plus emballantes) cet été !
(2007)
PS post rock en Seine : Assez géniale en live, en effet !

Critique écrite le 18 mai 2007 par Philippe
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Björk : la fiche artiste