Accueil Chronique album : D M Stith - Heavy Ghost, par Philippe
Vendredi 29 mars 2024 : 6534 concerts, 27064 chroniques de concert, 5409 critiques d'album.

Critique d'album

D M Stith : "Heavy Ghost"

D M Stith :

Autres / sufj'antony-folk

Critique écrite le 26 mars 2009 par Philippe

Admirable découverte que celle de DM Stith, que l'on doit, sauf erreur, à la précieuse Oreille de Moscou - émission dont l'auteur sévit ici sous le finaud pseudonyme de Western Manooch... DM Stith donc, songwriter chantant avec un timbre furieusement attachant, situé quelque part entre Charlie Winston et Antony Hegarty, et des accompagnements doux et luxuriants, qui évoquent le plus souvent des paysages désolés et néanmoins époustouflants (Pity dance).
Par moments, on pense à du TV on the Radio unplugged (Creekmouth), tant les mélodies sont constamment surprenantes et déviantes, et ceci curieusement au milieu des chansons (voir la d'abord mélodieuse, puis lugubre Bmb).
Peu référencé sur le web à part pour son écurie, Asthmatic Kitty from Michigan, qui héberge entre autres My Brightest Diamond et, on s'en serait douté à vrai dire, le précieux Sufjan Stevens... Avec qui la parenté est souvent flagrante mais sans jamais faire dans le plagiat (la jolie Morning glory cloud ou les choeurs de Pigs), cette dernière ayant par ailleurs une mélodie légèrement Elfmanienne. Tout comme plusieurs passages qui évoquent immanquablement l'univers peuplé de freaks de Tim Burton et de son compositeur fétiche (superbe Fire of Birds)...
Certes le monde du chanteur (à l'expression de clown blanc soucieux) ne respire pas tout le temps la joie de vivre, parcouru qu'il est de "lourds fantômes", admirablement évoqués par exemple par le piano et les choeurs minimalistes de Gms. Et pourtant quelques éclaircies incertaines mais bienvenues remettent un peu de baume au coeur (Thanksgiving moon ou Fire of birds, encore). Un réconfort subtil vient alors réchauffer le coeur de l'auditeur, épuisé nerveusement par un jour ouvrable merdique comme tant d'autres... La conclusion de Braid of voices peut à elle seule justifier un retour de philanthropie et d'optimisme, à condition toutefois de ne pas s'endormir dessue - au risque de faire un affreux cauchemar sur les sinistres archets de Wig...
Alors pour conclure, au vu de l'imposant groupe qui doit nécessairement l'accompagner sur scène, à savoir un orchestre de chambre et une dizaine de choristes (au bas mot, 15 à 20 personnes), et de sa notoriété encore limitée, gageons que c'est encore dans les festivals d'été qu'on a le plus de chance de croiser la route de D M Stith, et croisons les doigts ! Il nous faudra de toutes façons bien quelques mois pour nous approprier pleinement ce disque, d'une richesse a priori assez vertigineuse...
(Asthmatic Kitty, 2009)
PS 2010 : DM Stith a produit l'excellentissime cru 2010 de Sufjan Stevens, the Age of Adz !
Vignette Philippe

 Critique écrite le 26 mars 2009 par Philippe
 Envoyer un message à Philippe