Accueil Chronique album : Elton John - The Diving Board, par Patrick Foulhoux
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Critique d'album

Elton John : "The Diving Board"

Elton John :

Pop - Rock

Critique écrite le 27 octobre 2013 par Patrick Foulhoux

Il serait facile de railler l'icône décatie qu'est devenu Sir Elton John. Il y a longtemps qu'il a outrepassé les bornes des limites et même la communauté gay ne lui dit pas merci. Pour ce qui est du rock, il est radié des effectifs depuis belle lurette. La vieille tantouse n'est plus qu'un bouffon de la reine. Le foot lui étant plus redevable que la musique. Seulement voilà, le quatrième âge mental approchant, lancé dans la dernière ligne droite, réveil des sens ou remords de conscience (?), Reginald Kenneth Dwight fait son coming-out avec un album magnifique n'en déplaise aux grincheux qui n'ont surtout pas écouté le disque par vanité. Ce que je m'apprêtais à faire je dois bien l'avouer, avant d'être alerté par un homme de confiance. Je m'expose à toutes les railleries en me faisant l'avocat de ce disque, mais je m'en branle force 4. Le punk m'a appris l'ouverture d'esprit, entre autres choses. Et la tolérance. Mais ça, dans une secte comme le rock, figée par des égos hors-gabarit et un conservatisme tendance réac, c'est déconseillé, voire proscrit au risque de passer pour le plus commun des mortels. Hé, le thon jaune, qu'est-ce qu'y-t-a pris dis donc ? Syndrome American Recordings de Johnny Cash ? Tel Roky Erickson ? Ou d'autres. Comme un retour aux sources avant la relève de la garde, à l'essence même de la chanson, à la mélodie, à cet air entêtant qui marque les esprits, Elton John abandonne la vulgarité pour l'élégance. Paraîtrait qu'avec The Union de 2010, en collaboration avec Leon Russell, il s'était déjà racheté une conduite selon des milieux autorisés. Il débute avec "Oceans Away" accompagné de son seul piano. Le ton est donné à un Diving Board qui mélange ses fluides corporels aux Fragments of a Rainy Season de John Cale. Notamment sur le triptyque instrumental "Dream" et particulièrement sur le troisième volet. La superproduction a été confiée à T-Bone Burnett pour de délicates ballades pop-blues portant des textes évoquant les vieux démons de Tonton Jaune. "Oscar Wilde Gets Out"... Ben tiens... Parmi les musiciens accompagnateurs, on retrouve Raphael Saadiq à la basse sur une bonne partie de l'album. J'imagine qu'il s'agit bien du rémora de Prince, doit pas y en avoir trente-six mille portant ce nom. Avec The Diving Board, Elton John revient à ce qu'il fait le mieux. Mais que s'est-il perdu en conneries diverses pendant de longues décennies ? Un disque magistral qui sera en bonne place à l'heure des bilans comptables de fin d'année.



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Septembre 2013 (Mercury Records)

 Critique écrite le 27 octobre 2013 par Patrick Foulhoux