Accueil Chronique album : Norah Jones - ... Little Broken Hearts, par Philippe
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Critique d'album

Norah Jones : "... Little Broken Hearts"

Norah Jones :

Pop - Rock

Critique écrite le 04 mai 2012 par Philippe

C'est curieux comme souvent, la toute première impression est la bonne. Autant on a su dès la dixième seconde qu'on aimerait pas le stéroïdien album de la baudruche Lana del Rey, autant on a encore plus vite compris qu'on aimerait le modeste ... Little Broken Hearts de Norah Jones autant que le très bel album solo-bricolo de Martina Topley-Bird, qui nous avait tapé dans l'oeil en 2010, et auquel celui-ci semble faire délicatement écho...
D'ailleurs depuis qu'on l'a vraiment découverte, bouleversante dans le sublime My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai, on a toujours su qu'un jour, on écouterait et on aimerait aussi la musique de Norah Jones ! Même si jusqu'à présent ses orchestrations et ses chansons de facture pop ou jazz un poil trop classiques, ne nous avaient pas tout à fait assez accroché l'oreille pour donner l'envie de les chroniquer... Ce qui n'est pas le cas ici, grâce au renfort d'une grande gigue afro, bien connue de nos services, Brian Burton a.k.a. Danger Mouse !
Dès le deuxième titre, Say Goodbye, la patte reconnaissable de la moitié de Gnarls Barkley (ou encore de Broken Bells... et d'un tas d'autres choses) se pose, avec son fameux son de basse "post-Morricone" et son orchestration vintage, où l'on entend notamment les orgues hors d'âge qu'il affectionne. La chanson-titre est également un modèle de trip-hop produit à l'ancienne, en studio et sans esbroufe inutile autre qu'une classe affolante : ici, on n'a pas convoqué de grands orchestres italiens comme pour le très chouette album-concept Rome (où Norah et Mr Mouse s'étaient rencontrés). Mais on repense quand même très fort à sa splendide ambiance cinématographique, notamment à la fin (All a Dream). After the Fall rappelle elle carrément l'Archive de l'époque Londinium, c'est dire le niveau...
Bon, faisons plus rapide : la seule façon de lister toutes les bonnes chansons, ritournelles pop ou trip-hop généralement écrites autour de petits coeurs en effet brisés (comme la poignante Take it Back), ce serait ici de recopier la playlist. Par exemple, au registre des amours déçues, She's 22 est simplissime et bouleversante ("Does she make you happy ?"), tandis que la magnifique Miriam annonce avec une délicatesse flippante (et toute Badalamentienne), l'homicide à venir d'une rivale ("I'll smile when I'll take your life").
L'ensemble de ... Little Broken Hearts est donc cohérent, souvent émouvant, et classieux de bout en bout. Et donc, autour de cette très belle rencontre de deux artistes d'exception, on reste tout de même avec une question sans réponse : quel homme a pu être assez stupide pour quitter la délicieuse Norah Jones et sa voix divine et douce comme une couette un dimanche matin ?
Et sait-il seulement à quel point nous lui sommes reconnaissants, pour le résultat musical qu'a généré ce chagrin d'amour ?
(2012)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 04 mai 2012 par Philippe
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