Chronique de Concert
Camélia Jordana + Siem Folknomade


Pour la première partie c'est la Marseillaise Siêm Folknomade et sa voix grave et sa musique minimaliste qui m'a un peu fait penser à Oum (en plus sombre) ou Emel Mathlouti. Un peu de mal à accrocher aux premiers titres mais bien aimé les suivants, "Diamond" et "Black Sheep" entre autres, plus rythmés et davantage accessibles.

Mis à part une petite introduction où elle dit être contente d'être là et pour raconter ses histoires, toutes les transitions sont en Arabe ce qui prive une partie du public d'apprécier la subtilité de ses textes. Reste l'émotion et la qualité de ses musiciens bien connus des scènes marseillaises, avec Christophe Isselée entendu chez Vibrion entre autres, et Labo Klandestino, qui joue parfois avec La Methode. Un concert relativement court mais une introduction pertinente pour cette soirée très plaisante.

Camélia Jordana
Pas vraiment surpris que le concert de Camélia Jordana ne soit pas dans la grande salle comme prévu car ses deux derniers LP sont plus des succès critiques que publics. Une image brouillée pour la jeune Varoise d'origine, un César (pour "Le Brio") après plusieurs seconds rôles dans des films d'auteur, et une victoire de la musique pour l'album "Lost" assez déroutant, loin des usines à tubes d'Angèle ou Aya Nakamura, sortis au même moment.

Peu de monde mais ce n'est pas plus mal pour la découvrir enfin en live à Marseille, devant un public chaleureux et bienveillant, et pas mal de proches de la chanteuse dans la salle. Un large sourire et des mimiques pas très (nouvelle) star lors de certaines réaction de certains fans, un selfie amusant avec des filles très jeunes au premier rang, l'ambiance est décontractée et les anecdotes familiales ne manquent pas.

Tout de blanc vêtue, elle est accompagnée de Laurent Bardainne (Poni Hoax, Limousine) aux machines, d'un batteur et deux choristes dont l'apport est indéniable pour les morceaux plus soul, limite gospel lors de certains passages a cappella. Deux reprises au programme, une relecture du "Rich Girl" façon Gwen Stefani et du beau "Self Control" de Frank Ocean dont elle ne tarit pas d'éloges ("un bijou").

A part "J'aime l'orage" de l'album précédent et rien du premier (dommage pour "Moi c'est" la pépite signée Mathieu Boogaerts), et un inédit en gestation, le reste du concert est tiré du EP et de l'album "Lost" chanté en trois langues, français, anglais et arabe. Un mix de r'n'b, de trip hop et d'electro pop pas toujours très digeste mais plus original que beaucoup de disques en major.

Avec quelques belles réussites ("Dhaouw", "Gangster", "Pas le temps"...) proches dans les meilleurs moments des Neneh Cherry, Ibeyi ou de l'oubliée Melaaz à laquelle on pense sur certaines intonations. Et quelques moments plus graves sur les émeutes de Baltimore ("Freddie Gray") ou le final "Fi3lemi" inspiré du 13 Novembre.
L'ovation est en tout cas proportionnelle à la générosité de cette artiste précoce mais encore pleine de promesses.
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Critique écrite le 12 novembre 2019 par Sami
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