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Chronique de Concert

LINKIN PARK

BERCY PARIS 30 mai 2007

Critique écrite le par

KIEF SUR LE VIF

Je ne m'étais jamais retrouvée dans une foule aussi concentrée, une masse humaine aussi compacte ! Bercy était bourré à fêler les murs ! J'ignore combien on était, mais c'était véritablement impressionnant !
Noyée dans la fosse, j'aurais pu sentir le malaise de l'agoraphobie me serrer les narines, mais je me suis laissée porter par l'énergie incroyable d'un public français particulièrement actif et tendu sous l'intensité d'une raison commune. Merci, les gens....


Tout commence par une queue - pffff -, une queue démesurée devant la porte 27 : quand on arrive, elle fait plusieurs centaines de mètres, mais la foule docile car déterminée avance déjà à petit train. Plutôt rapide finalement. [Volume niveau 1; Ambiance conviviale passive niveau 1; Lumière : jour]
Au poste de garde, une sentinelle mastoque me fait barrage : "anything to declare?" (traduction libre). Dans mon sac, une bouteille de flotte, bien sûr. "Pad' bouchon!" et hop, pud'bouchon ! (bah oui, projectile potentiel)... et je fais quoi, moi, avec une bouteille pleine sans bouchon au milieu d'une foule en délire d'ici trois quarts d'heures ?... Ben... je sors le bouchon de sécu que j'ai dans ma poche, je ferme ma bouteille et la range dans mon sac... Je me suis faite avoir une fois. Quand je pénètre dans la fosse, la queue dehors est toujours aussi longue et dodue. Il est 20 heures et Bercy est plein aux trois quarts. [Volume niveau 2; Ambiance à-tâtons-je-trouve-mon-chemin-oups-pardon-monsieur! niveau 2 ; Lumière : néant]

La première partie crache son intro pendant qu'on continue à se faufiler : on est pas venu ici pour rester à trois bornes quand même; faut s'approcher un minimum tant que c'est possible. Le groupe, rock metallisant. Leur nom, 60 SECONDS TO MARS, est placardé sur la façade de Bercy sur un million et demi de pancartes, difficile à manquer. Un son qui se pose bien mais franchement - ils ne m'en voudront pas - j'étais pas concentrée. [Volume niveau 5; Ambiance infiltration niveau 3 ; Lumière : tamisée :)]

On s'arrête au niveau du deuxième palier : l'horizon est bouché. Avec mes 1m12, plus près, ce serait la doul'. Les martiens ont fini leur show, la lumière et les pub nous éclatent la gueule. Je me retourne : le lieu est plein, ça déborde. Le ton dans la foule est monté d'un cran. Puis, black out, les projos pètent sur la scène, poussée de masse vers l'avant , "Linkin Paaaaaaaaark!!!!" : c'est le top ! [Volume niveau 7; Ambiance fusionnelle je-veux-voir niveau 10 ; Lumière : braquée]

L'excitation retombe en trente secondes : c'est pas eux... Ces cons nous ont collé une deuxième couche de première partie ! Mais c'est qui, ces types???!!! Blindside : bouches en O, "connais pas". Ils font office de chauffeurs. Le mec au micro, entre deux titres, est un bavard, il remplie, il gagne du temps, il nous tease, merde !... "Dégaaaaage !!!!!" Ça dure trois plombes. Sérieux, je me demande si je ne me suis pas trompée de jour !

Puis nouvel entracte, lumière et atmosphère multi-électrique. Interminable. J'irais bien rejoindre la grappe de techniciens accrochée dans les cintres pour faire la poursuite. La foule est excédée, les holàs font des vagues, les pieds cognent le sol avec fureur, le public vagie ! Ils vont tout péter !!! Deux heures qu'on est là, à attendre le départ : il est 22 heures. "Ils vont vraiment venir???" Des nanas épuisées font des sittings de découragement en plein milieu. Je m'attends à entendre une annonce : "C'est avec un immense regret que nous vous annonçons que Linkin Park ne pourra pas se produire ce soir. Brad a mis les doigts dans la prise : adieu les frisettes, sa masse capillaire a doublé de volume..." L'image n'a pas le temps d'aboutir...

L'obscurité nous plombe les épaules d'un coup : cette fois, c'est la bonne, BDM !!!!! Bercy est en ébullition, au paroxysme du survoltage. La masse humaine, noire et hurlante, se soulève, elle vomit ses poumons !!! La puissance des amplis déferlent et me rentre par tous les pores de la peau, les vibrations me ratatinent le thorax!!! [Volume niveau 15; Ambiance 10000 volts niveau 50 ; Lumière : on s'en tape!]

Ils sont bien là, on y croyait plus ! On est aspiré, tatoué au son. Les têtes cadencent, les gens sautent dans un élan unique, des milliers de paires de bras levés scandent avec ferveur le tempo des basses, et surtout, 20000 gorges gueulent les lyrics de nos deux lascars sans discontinuer, elles couvrent presque le son des guitares ! Oui, ce public est fantastique et je ne me lasse pas d'en étudier les vagues et la fièvre. Il porte la scène à bout de bras : t'es content, Mike?! Enjoy, man...

A ma droite, ce que je prenais jusqu'à présent pour une brochette innocente d'étudiants bien proprets part en live direct, dès les premières notes. Avides de fêter le coup de bourre qu'ils viennent de se prendre en pleine poire par un pogo familial, ils se jètent sur la foule, bondissent et se crashent, ils se surexcitent en tas. C'est le genre actif fougueux gé-23ans-jboss-depuis-3-smaine-éjme-déchire-l'cervo-tous-les-week. Forcément, ça laisse des séquelles : tu montes un poil le volume et ça jute deux gouttes dans le calbut' parce que ça ne se sent plus de joie. Une dépense énergétique incontrôlée est une soupape de sécu vitale pour ces petits bidules. Bah..., ça fait partie du folklore... Smile.

Je vois très bien Hahn et Rob, perchés sur leur plateforme, et la tignasse de Brad qui se secoue. Phoenix est planqué dans un coin comme d'hab et Chester et Mike surgissent à droite à gauche entre deux têtes ! (1m12, j'te dis) Les standards de l'artillerie lourde défilent les uns après les autres et percutent de plein fouet. Tout le monde braille, la bouche en banane ! Les nouvelles ballades de MTM reçoivent un accueil mitigé. Normal...., faut peut-être les faire un peu rouler, celles-là.
"Chesteeeeer, j'te kiiiiiiiiiiief , hhhiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii...!!!!!! " Oui, ma belle, met un bémol sur l'aigu stp, ou bouge de 3m50, tu vas me péter un tympan...
Dieu que j'aime les gens...!
On en voit parfois opérer sagement un repli stratégique et regagner l'arrière avant l'épuisement total. Cette foule si compacte s'écarte étonnement et laisse passer un être hébété, translucide : ses jambes le portent à peine; il ressemble à un soldat qui revient du front et qui a vu le feu du canon de près. Je le suis du regard, il titube jusqu'à un mur et se laisse glisser par terre. Pas l'air bien. "Faut peut-être l'achever?" ... "Nan, deux sucres, un scandisc et ça repart..."

Pas sûre que Chester soit en grande forme, par contre. J'ai un peu l'impression que quelque chose cloche avec sa voix : on dirait qu'il appuie à fond pour imposer sa puissance vocale habituelle, lui qui domine généralement une armada de guitares fingers in the nose. Le public le couvre largement. Mais c'est peut-être mes oreilles qui déconnent; elles sont en surchauffe. Dans la dernière salve, il donne tout ce qu'il a : je ne pense pas qu'il pourrait enchaîner encore après avoir tout déchirer comme ça...

La fin est brutale, sans transition. La lumière criarde est à chier. C'est passé trop vite, c'est dingue ! Plus facile de sortir que de rentrer. On passe le poste de garde déserté de la porte 27... J'ai les oreilles qui bourdonnent.
That was bloody excellent... indeed. Thanks guys.
https://upside-down-bubble.spaces.live.com/

 Critique écrite le 07 juin 2007 par Sophie


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