Avis et critique du concert de Red Cardell + Madelyn Ann (Les Mardis de Plougasnou) le 13 juillet 2023, Pointe de Primel, Plougasnou, par Pirlouiiiit

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Chronique de Concert

Red Cardell + Madelyn Ann (Les Mardis de Plougasnou)

Pointe de Primel, Plougasnou 13 juillet 2023

Critique écrite le 19 juillet 2023 par Pirlouiiiit

Comme souvent nous allons passer une bonne partie de notre été en Bretagne, à manger des galettes à Terenez (celui de Plougasnou) plus exactement. Cette année nous avons prévu d'y monter (vers le Nord) le 22/07 mais comme la chorale Anguelos (dont fait partie Lucie) font une tournée de Bretagne nous avons décidé de déposer Cyril et Alice le week end du 14/07. Ce coup double explique que nous sommes donc de passage dans cette belle région pour un week end prolongé une semaine seulement avant d'y retourner pour de bon. Pas forcément idéal pour le porte-monnaie mais difficile de ne pas être là pour la date à Plougasnou, d'autant que nous nous occupons de l'étape (et donc du couchage des 30 choristes). Mais tout ça vous pourrez le lire dans la prochaine chronique.

La bonne surprise de ce séjour je l'ai eu quelques semaines avant lorsque Red Cardell a annoncé sur sa page fb qu'ils allaient jouer à la Pointe de Primel (de Plougasnou aussi). Je ne pouvais pas rêver mieux car Red Cardell est l'une de mes 2 madeleines de Proust bretonnes (avec Fanch Le Marrec) depuis que les Frères Morvan ont pris leur retraite et en plus sans doute le premier concert dont je me souviens sur le port du Diben. Après une journée à faire des courses, préparer les chambres, etc ... j'abandonne Svet, les enfants et Svet aidé d'une de mes tantes, peu de temps avant l'arrivée de la horde pour me rendre à la Pointe de Primel.

J'avais entendu parler de concert dans le grand espace naturel en face du camping de la pointe de primel mais jusque-là je n'étais jamais venu que pour monter à la maison du douanier. Après être passé devant les épaves de bateaux de la résistance, j'arrive en voiture, essaie de m'avancer le plus possible, dépasse le Gouter Breton, la Casa del Mar, le sublime trompe l'œil "Kit de Secours" de Leon Keer - voir par ici - et finis dans un des parkings un peu en retrait de la grande plage.

Pointe de Primel by Pirlouiiiit 13072023

Retour à pied, je passe la barrière gardée par un policier, et monte comme tout le monde ou presque à pieds vers le camping. Arrivé là-bas, une tente à gauche pour les saucisses et le frites, une tente à droite pour la bière et le cidre ... un peu plus loin le camion scène à la toile rayée verte et blanche et des tables et bancs déjà occupé et un stock sur le côté pour ceux qui voudraient en rajouter.

Le groupe qui ouvre la soirée est en train de se préparer au bord de la scène, il s'agit de Madelyn Ann quartet composé de Olivier Le Hir à la guitare, Brendan Costaire à la batterie, Gaëtan Fagot à la guitare et Madeline Anne au chant. Quelqu'un monte sur scène et nous rappelle qu'aujourd'hui on a beau être jeudi nous sommes là pour fêter l'ouverture des Mardis de Plougasnou qui accueilleront comme chaque année tous l'été des concerts sur la place de l'église.

Ce soir c'est forcément plus gros, d'autant qu'après les 2 concerts seront tirés le feu d'artifice du 14 juillet (même si nous sommes le 13). Après cette intro les 3 musiciens prennent place rapidement rejoints par la chanteuse cachée derrière des lunettes. Le cadre est superbe. La pointe de Primel et sa maison des douaniers en fond si on se place sur le côté droit de la scène.

Si Madelyn Ann est un groupe bretonnant comme ils disent, pour moi ça sonnera presque comme du russe au départ. En plus des 3 musiciens, une bande son vient ajouter des nappes de sons plutôt planant. Quand je vois la taille de la set list je me dis que j'ai le temps d'aller m'acheter çà boire et sans doute à manger aussi. Fort de mon experience au Pointu (voir chronique par ici) je me dis qu'un petit verre de cidre me fera le plus grand bien.

Du coup maintenant avec mon gobelet (consigné) et ma barquette (en plastique) je n'ai d'autre choix que de me caler sur une table. Je trouve une place un peu éloignée à côté d'un couple de lyonnais en vacances et d'un gars du coin. Si je ne vois pas la Madelyn aussi bien que tout à l'heure, en revanche je l'entends bien. Il y aura Dour une histoire de reflet de soi dans l'eau et de désaccord avec soi-même ... intro planante un peu new age qui tire vers le trip hop.

Din Eo sur les droits des femmes sur laquelle je trouve à la musique un petit côté Susheela Raman ... War vor (je crois) c'est-à-dire "en mer" où il est question d'attente de marin sur laquelle j'ai cette fois pensé à des choses comme Garbage ou Echobelly. Je suis donc loin quand la chanteuse enlève enfin ses lunettes "vous allez bien ? Y a pire comme endroit hein !". Je crois que Ganit (avec toi) pour tous les bretonnants. A table la discussion à laquelle je me retrouve gentiment mêlée bat son plein. On parle mentalités régionales, protection du littorale, recensement de la flore et la faune (ça s'arrange par rapport à il y a quelques années) ...

Avant d'attaquer Chom Ennon "Reste en moi" la chanteuse avoue qu'elle ne pourrait pas chanter cette chanson où il est question de garder l'empreinte de quelqu'un dans son corps, en français. On parle des premiers bateaux parties en Angleterre des côtes de plougasnou (ce qui lui vaut d'être ville médaillée de la résistance), des huitres de Sterec et d'ailleurs ...

Sur scène Roz ou l'histoire d'une fille qui ne sait pas choisir entre deux hommes qui eux s'en fichent, Tad qui veut dire "papa". Heureusement qu'elle nous raconte un peu de quoi parle les morceaux car contrairement au provençal par exemple où il m'arrive de choper des mots ou expression, là je ne comprends absolument rien. Dans l'album qu'ils vendront à la fin, ils ont pris la peine de mettre les paroles aussi en français.

A table alors que je remarque qu'il y a de plus en plus de monde devant la scène, nous parlons des langues bretonnes et du breton unifié à l'école, de la grippe aviaire qui a fait chuter le nombre de fous de bassan cett année, des 20000 couples de goélands soit 6 fois moins qu'il y a 20 ans, de l'impact du Covid sur la nature ... nous continuons au-delà de la fin du premier concert.

Quand je vois que Red Cardell est sur le point d'attaquer, je salue mes connaissances d'un soir dont je regrette de ne pas avoir demandé le nom ... mais quelque chose me dit que je risque de croiser le breton des trois un de ces mardis à venir ..

Bref 7ème chronique de Red Cardell et 8ème fois que je les vois. La toute première fois date d'avant Concertandco et même quelque chose comme 2 ans avant que je ne tombe par hasard su son ancêtre Rockinfo. Que dire que je n'ai pas déjà dit sur ce groupe que j'aime tant. Même si le line-up évolue un peu autour de Jean Pierre Riou, le chanteur guitariste du groupe, même si l'accordéon de Jean Michel Moal a été remplacé par le violon de Pierre Sangra, le son de Red Cardell reste reconnaissable instantanément

Avec Hibu Corbel à la batterie et Fred Lucas à la basse depuis 2018, le groupe propose une formule bien rock et toujours aussi celtique donc dansante. Avec une bonne vingtaine de disques en 31 années d'existence, Red Cardell n'a que l'embarras du choix pour nous faire danser. Rock, gavotte, reggae, plinn, .. en anglais comme en français ... quasiment pas de breton c'est vrai dans les textes tiens c'est vrai ; mais qu'importe je vois mal qui oserait le leur reprocher.

Les concerts de Red Cardell sont des espèces de continuum festif où la température ne fait que croitre au fur et à mesure que les gens se laissent embarqué par Jean Pierre. Pas forcément facile quand il fait encore jour et que la vue est si belle (et qu'il y a des personnes qui font les andouilles sur le toit de la maison des douaniers au loin) mais ils y arriveront comme à chaque fois.

Même le couple assis au premier rang au milieu de la foule finira par taper du pied en les écoutant. Des morceaux piochés dans le dernier Courir, mais aussi des incontournables tels que Montparnasse, Rock n roll comédie, les Gueux, Si 1000 choses ou encore Le petit bistrot et bien sûr Alone. Autant de morceaux où l'adresse technique et le plaisir d'être sur scène des 4 musiciens fait plus que des étincelles (allusion au feu d'artifice qui allait suivre)

Dans les choses qui m'ont marqué : la pédale wawa du violon, le naturel avec lequel Pierre passe du violon à la guitare, les danseuses et danseurs dans le public, le couple assis sur les 2 chaises comme je le disais plus haut, le fait que ça ne gênait personne, la guitare vide de Jean Pierre, les passages limite techno sur la fin, les moments ou Jean Pierre chauffe le public à blanc en répétant "c'est Red Carell bordel !" ...

Que de bons souvenirs que l'on doit aussi à Nicolas Rouvière qu'ils ne manqueront pas de remercier ainsi que Ludovic Le Bihan aux lumières si je ne dis pas de bêtise. Sitôt le concert fini, ce qui coïncidera avec la tombée de la nuit (23h ... on n'est pas à Marseille !), le feu d'artifice commencera, juste après que Jean Pierre ai pu préciser qu'ils s'occuperaient du merchandising juste après, le temps de ranger leur matos.

Joli feu, et vu tirée à une centaine de mètres et l'impression de fêter un peu en avance des vacances qui ne commenceront vraiment que dans une semaine me concernant. Sitôt le feu terminé j'achèterai Courir (le dernier en date) et Nerzh (celui avec le Bagad Kemper) pensant compléter ma collection avec que je viens de réaliser en rentrant à Marseille qu'il m'en manquait quelques autres encore ..., ainsi qu'un t-shirt Courir histoire de me donner le courage de m'y remettre.

Après avoir salué le groupe et leur avoir souhaité bonne continuation je retrouverai Sylvain qui faute d'être équipé de bouchons se tenait un peu à l'écart (c'est vrai que c'était quand même un poil fort) avant de filer vers le parking et brancher mon téléphone qui était à plat et voir où en était la soirée à Kerdies avec la trentaine de choristes repus. En partant je renote la date du 22/07 pour le fest-noz sur le port du Diben, pile quand on revient. Par contre je ne m'arrête pas devant le groupe qui joue devant le Casa del Mar ... faut pas exagérer !