Chronique de Concert
Suicidal Tendencies
On n'a pas vu la première partie, The Inspector Cluzo, trop occupés à chercher la panthère rose (à l'Espace Julien on appelle ça une bière). Menfin, vu leur Myspace ça confirme que les ST aiment les premières parties louches (cf les préservatifs ambulants de Six-Fours).
Le bar se vide, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. You can't bring me down retentit et déjà Suicidal Tendencies met les choses au clair : c'est du lourd (et je ne parle pas du gabarit des membres). Ça fait boum direct dans ta face ! ST c'est une source d'énergie inépuisable livrée par un Mike Muir insatiable et un backing de furieux.
Aucun autre groupe ne parvient à concilier à ce point flow hardcore, rythmique punk effrénée et refrain skatecore 100% californien. L'ensemble est allégrement saupoudré de touche so groovy, de quelques plans bien heavy et d'une louchette de hip-hop.
Les churs à tout va donnent une puissance folle à l'ensemble des morceaux, pour la plupart légendaires, du groupe. Les ST se donnent sans compter, ils ont plus de 20 ans de carrière derrière eux (et quelques changement de line-up certes) mais on a l'impression à chacun de leur show que c'est le meilleur concert de leur vie tellement ils se donnent et communiquent leur joie d'être sur scène.
Une bonne humeur et une accessibilité toujours aussi étonnante venant d'un tel groupe. Mention à l'anniversaire du guitariste, fêté en grande pompe, et au classique envahissement de scène en fin de set. Beau bordel assuré, dans le meilleur des esprits.
Bref, du Suicidal égal à eux-mêmes et en grande forme. Seuls bémols, certains pans un peu mollassons et des riffs heavy qui s'éternisent parfois un peu trop (les metalleux et co ont du apprécier, moi moins). Sortie de ça, ST délivre un groove puissant et tonitruant rarement égalé. On sera là pour la prochaine...
... Mais pas dis que ce soit à l'Espace Julien tant cette salle est insupportable. Le lieu est bon, mais entre l'accueil toujours détestable, les deux seuls chiottes (mixtes, même pas de pissotières) pour 800 personnes et un seul barmen (!!!) pour servir tout le monde, ça commence à faire beaucoup. Ok c'est pas nouveau, ça fait longtemps que ça dure et justement c'est ça qui est totalement anormal. C'est pareil à chaque concert et il serait grand temps que quelques choses se passent. J'ai paumé plus de 10 minutes de concert pour m'acheter une pauvre bière alors qu'il n'y avait pas vraiment de monde au bar. Va falloir qu'ils sortent du lourd pour que je revienne, en attendant je boycotte l'Espace. Notez que pour les toilettes, vu qu'au mieux on chope une bière dans toute la soirée (à condition de sacrifier la moitié du concert) on n'a pas spécialement besoin de trop aller aux waters.
Bon et pour, rigolons un peu. Sur le chemin du retour (à pieds et sous la pluie), alors qu'elle venait de manquer de nous étaler sur le goudron en plein passage piéton, la pauvre petite vieille dans la voiture s'est sentie obligée d'actionner la fermeture centralisée des portières de peur - j'imagine - qu'avec nos tronches patibulaires on lui brule sa voiture. Ah douce France.
Critique écrite le 30 octobre 2008 par Zhou
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