Chronique de Concert
The Dizzy Brains
On aura de la place, le public est clairsemé et arrive petit à petit, sans doute en raison des deux premières parties, qui renvoient les Dizzy Brains pas avant 23h. Ce qui nous laissera le temps de boire quelques autres bières...
C'est bien les premières parties, on fait parfois de bonnes découvertes. Ce soir on double la mise avec Cocoboer et The Tense of Fools. Des français, comme leur nom ne l'indique pas. Le 1er groupe qui passe (The Tense of Fools) en est une, de bonne surprise. Les influences sont clairement à rechercher du côté des 70's - Led Zep n'est jamais très loin - mais ce n'est pas désagréable. Guitare, basse, batterie, saxo et chant. Formule classique, qui fait son effet. Un grand bravo aussi pour le son, clair sur toute la ligne, qui claque, superbe ce soir. Le Makeda perpétue la tradition du Poste à Galène et c'est super appréciable.
On ne peut malheureusement pas en dire autant du groupe suivant. Chant en français inaudible malgré un chanteur qui se donne comme s'il était aux Eurokéennes. On comprendra plus tard que c'était la mise en musique d'un poème de Baudelaire. Bon. Les garçons sont énervés et - dixit Laurent - "énervants". Une voix nasillarde à la Mano Solo, la posture d'un Cantat sur le retour, ça fait beaucoup pour les clichés du rock français. Il n'est pas fan, je ne suis pas aussi catégorique.
Une chose est sûre, le contraste est saisissant quand les Dizzy Brains montent sur scène. Ces gars là ont une prestance naturelle qui en impose. Pas besoin de jouer quoi que ce soit. Ils sont le rock'n'roll. Eddy, le chanteur harangue le public, provoque. Il veut faire réagir et réussit son coup. Tout le monde plonge très vite dans l'ambiance de Out of the cage, l'album qu'ils défendent à l'occasion de ce Shut Up Tour.
Un shut up adressé aux médias, parmi d'autres messages qui seront passés durant la soirée.Un "Vous aimez le punk rock ?" résonne dans les amplis. Heu, oui. On est servi. Les morceaux de l'album sont joués à vitesse grand V. C'est carré mais pas bourrin. Le batteur est une véritable machine, une ossature avec le bassiste sur laquelle le groupe peut s'appuyer tranquillement. J'ai l'impression que le concert passe à toute allure, pas le temps de respirer.
Et puis bientôt un morceau assez étrange, un mélange de blues, parfaitement maîtrisé - les garçons connaissent leur classique - marié à une rythmique chaloupée. Un truc des îles quoi. Le mélange est détonnant, passe super bien et déclenche les premiers mouvements devant la scène. Un public bon enfant, je peux me lancer à mon tout dans le pogo qui vient conclure les derniers morceaux. Essoré.
Eddy se déhanche. Ca fait un moment qu'il est torse nu. Il y a du Iggy, quand il se jette par terre et reste allongé un bon moment sourire extatique aux lèvres. Du James Brown aussi, dans cette posture sur son pied de micro, veste roulé sur le cou au moment du rappel.
Et en rappel, justement les 4 viennent rappeler à notre bon souvenir que leurs influences sont aussi à chercher du côté des sixties et yéyé français avec une super reprise des cactus qui finit de nous prouver à quel point qu'ils maîtrisent leur sujet.Ce soir il fallait en être, j'ai répondu à l'appel, pas de regrets.
Chronique : Philippe K.
Photos : Laurent B
Critique écrite le 01 octobre 2019 par Lb Photographie
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