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Interview de Joseph Arthur à l'occasion de son concert à Marseille

Interview de <i>Joseph Arthur</i> à l'occasion de son concert à Marseille en concert

Marseille 4 Décembre 2008

Interview réalisée le 22 décembre 2008 par Jacques 2 Chabannes




" Invité " à ouvrir pour l'incontournable Tracy Chapman , au cours de sa vaste tournée Européenne - un partenariat interrompu depuis... - le " compositeur-artiste-peintre-membre (hyper)actif-des-Lonely Astronauts ", plus connu sous le nom de Joseph Arthur , s'en vient poser ses arpèges délicats, ses cordes vocales de concours, ses compositions extraites du très accompli Temporary People aux pieds du Dôme encore assoupi. Rencontre et bla-bla, menés de concert, au sortir d'un rapide soundcheck ; entre attente fébrile du show à venir, et petit encas sous obédience " sandwich-boisson gazeuse "...

Tu as pris pour habitude de changer sans cesse de forme, de projet, et de passer sans arrêt d'une formule à une autre sur scène : comme en ce moment, où tu ouvres pour Tracy Chapman , entre deux tournées acoustiques effectuées en solo, et une accomplie aux côtes de ton groupe de rock préféré The Lonely Astronauts ... Ceci, bien sûr, après ces longues années passées en solo : durant lesquelles tu t'accompagnais de boucles, samples, et bruits divers construits en direct, au fur et à mesure...

JA : ... C'est dans cette même formule que j'avais commencé à tourner en ouverture de Tracy Chapman , au début, mais... Ça ne collait pas vraiment avec le public, et puis... Ça posait des problèmes techniques, comme tu as pu le voir tout à l'heure, lors du soundcheck (une chanson en tout et pour tout !) le temps imparti est parfois... Court !

C'est une volonté délibérée, cette façon de changer sans arrêt, ou bien... C'est juste une question d'agenda, de calendrier promotionnel, de business, quoi, en somme...

JA : Je pense que l'on devrait changer fréquemment et être ouverts à de très diverses formes d'expression, parce que, je ne sais pas... Je pense que c'est intéressant de ne pas se fixer, de ne pas se limiter à une seule identité. D'une certaine façon, pas mal de gens travaillent à n'être qu'une seule chose, ne suivent qu'une seule direction et se bornent à le faire, à le refaire, encore et encore... Mais, pour moi, ce n'est pas du tout le chemin que je me suis tracé, ce qui est sans doute, d'une certaine façon, plus difficile...

Ça n'est pas difficile, dis-moi, de passer, comme ça, d'une formule à l'autre, d'une façon de faire à une autre, d'un répertoire à un autre ?

JA : Il suffit juste d'être dedans, où que vous soyez, au moment où il le faut. Cela ne me pose pas de problèmes, tu sais, de sauter ainsi d'une chose à l'autre, ça dépend juste de la réponse du public. La musique est une chose spirituelle, une transmission, un échange d'énergie, ou de transformation de celle-ci : que ce soit en solo ou en groupe, cela dépend essentiellement de l'énergie que te donne le public et de celle que tu lui donnes en retour ; vous vous répondez tous deux en permanence... Quand tu es seul, tu y es encore plus soumis qu'en groupe.

La première fois que je t'ai vu, avec The Lonely Astronauts (à la Maroquinerie, à Paris) j'ai été surpris de te voir ainsi sauter et bouger en tous sens, comme un possédé du CAC 40...

JA : Quand tu es seul sur scène, tu n'as pas toute latitude pour bouger, quelle que soit ta performance en solo, d'ailleurs, sauf si tu fais du stand-up, là, là, tu peux te permettre de te balader à ta guise sur scène, mais... Quand tu as ta guitare, ou, tiens, quand je tournais avec mes pédales, mes boucles, mes samples : je devais faire tellement de choses, que, c'était forcément plus introverti, plus intérieur... Avec The Lonely Astronauts , c'est plus rock'n'roll, plus une célébration du genre, qu'autre chose...

Temporary People vient de sortir (chez Fargo , en France !). Il est généralement dépeint comme un album de rock proche des Stones, de rock très 70's, je le trouve plutôt très " Dylanesque ", ou proche de The Band , en fait... En tout cas, très différent du dernier Let's Just Be - très rêche, tout en énergie, en aspérités - ou de son prédécesseur Nuclear Daydream : c'était une volonté de ta part, avant d'entrer en studio ?

JA : Tu sais... Il s'est passé tout un tas de choses très différentes, en fait, car l'enregistrement à couru sur près d'une année, il est donc passé par différents états et émotions... C'est juste du Rock'n'roll qui tend à survivre, à subsister, en termes de spiritualité, de créativité, de matérialité, financièrement parlant... De survivance sexuelle, également... Ça ferait d'ailleurs un beau titre, pour un album, ça, Sexual Survival ... (Il s'interrompt quelques secondes, conquis, comblé par cette éventualité)... Le tout, en fait, c'est de toucher, d'arriver à toucher les gens avec cette musique, ce rock authentique que nous jouons. Et puis, je suis toujours ressorti d'un enregistrement avec une foule de choses nées en réaction, ou même, carrément opposées, à un certain niveau, à tout ce que j'avais initialement prévu à la base... Je pense que c'est une absence de prévisions, de plans, qui participe à l'élaboration de mes albums, enfin, un peu des deux...

Sur scène avec eux, tu sembles te fondre complètement dans une énergie, faire partie d'un gang, d'oublier un peu ton identité : celle du songwriter Joseph Arthur , du leader évident que tu pourrais être...

JA : Je ne sais pas... Oui, tu as peut-être raison, c'est vrai qu'on fonctionne bien, ensemble... Mais, à vrai dire, je ne résonne pas en ces termes...

Tu viens d'écrire Change Has Come , une chanson célébrant la récente victoire de Barack Obama . Tu avais précédemment écris Last Train To Ithaca en réaction à l'ouragan Katrina , Build Back Up , après l'effondrement des Twin Towers , et le magnifique All Of Our Hands , peu après l'invasion de l'Irak. C'est quelque chose de particulier, en termes d'écriture, vis-à-vis de l'attente logique du public, en la matière...

JA : Je ne sais pas... Ce ne m'est jamais arrivé que... Peut-être cinq, ou six fois, en tout ! C'est intéressant, mais, je peux compter sur les doigts d'une main les fois où je l'ai fait, alors que j'ai écrit près d'un millier de chansons ! J'écris donc rarement en réponse à un événement, mais je réalise pourtant, en en parlant, que cette chanson Change Has Come , est un véritable sommet d'optimisme... Mais, bon, après avoir traversé ces huit dernières années (de présidence Bush !) être au sommet, au top de l'optimisme, voire, au-delà, n'est pas forcément une mauvaise chose. Nous aurons bien le temps de redevenir cyniques plus tard, de nouveau...

Tu as publiquement pris position en faveur d'Obama : joué pour lui - comme pour John Kerry , il y a quatre années de cela - qu'est-ce tu attends de cette élection, de sa prochaine arrivée au pouvoir...

JA : C'est un souffle nouveau, énorme, contre le racisme, et c'est déjà chouette. Je pense qu'il a déjà fait beaucoup pour nous, en tant que personnes, que peuple ! Je pourrais déjà me satisfaire de cela. Tu sais, cela a été dur d'être Américain au cours de ces huit dernières années. Vraiment dur : de voir son propre pays ainsi dévasté de l'intérieur... Ne pas se sentir fier de son pays, je ne l'ai expérimenté que trop, et vécu en ce sens. Voir ce sentiment de fierté revenir à la surface, c'est magnifique. C'est le premier homme politique en lequel je crois vraiment, alors, nous verrons bien... Espérons juste qu'il ne nous décevra pas ! C'est en tout cas bon de ressentir cet optimisme, il n'y a rien de mal à cela, enfin, pour le moment...

Pour en revenir à la musique : le 45 tours All Of Our Hands , était, ET reste, quelque chose d'unique, de très beau : le texte est magnifique, il coule, il avance... Il semble sortir tout droit d'un monde très précis, en la matière, le... Tien !

JA : Merci ! All Of Our Hands , comme certaines de mes chansons, certaines seulement, est vraiment basée sur les paroles, littéralement construite autour... C'est comme un univers intérieur, un dialogue intérieur, quelque chose qui sort comme ça, très vite, de façon continue, très naturelle. Comme avec All The Old Heroes , dernièrement : ce sont des chansons que je modifie très, très peu, tout est écrit d'un seul jet, ou presque, elles changent très peu par la suite !





Depuis le début de ta carrière aux côtés de Peter Gabriel , il y a douze années et quelques, de cela, tu as multiplié les sorties : 7 albums et 10 EP's, des bandes originales de films, des hommages, des compilations de soutien à diverses causes, une bande-son pour ton propre livre d'art We Almost Made It , des " live " truffés d'inédits,... Tu pousses également des versions alternatives et des inédits sur tes divers sites : c'est parfois cauchemardesque, pour le fan, pour ton public, d'arriver, juste, à te suivre... Tu sembles toujours avoir deux ou trois coups d'avance...

JA : Je le réalise en ce moment, par rapport à diverses réactions, négatives, en un sens... Du genre, " il a trop de choses qui sortent en même temps, il faudrait arrêter, ou ralentir "...

Tu viens une nouvelle fois de sortir quatre EP's, en parallèle à la sortie de l'album Temporary People , tu n'as pas peur de nous submerger, en nous mettant ainsi à contribution, même, si je me réjouis, moi, de cette façon de faire...

JA : Je trouve ces réactions étranges, parce que, je trouve ça génial, moi, de pouvoir être libre de le faire, de sortir des choses nouvelles tout le temps. Mais, bon, c'est du domaine de la nature humaine, que de se plaindre constamment de ce qui se passe, ou de vouloir l'inverse de ce qu'elle a... C'est intéressant de voir, que, alors que vous voulez juste vous montrer généreux et leur donner beaucoup, les réactions négatives s'enchaînent, jusqu'à vous demander de ne plus le faire ! ! ! Je trouve cela malsain, d'une certaine façon. Car, c'est plus l'apanage du business, du marché du disque, d'ordinaire... Dont je me sens très éloigné, hors des règles, des lignes... Bref, je peux comprendre que l'approche des gens du milieu du business y soit opposée, différente, mais que les fans, eux-mêmes, demandent à ce que je reste dans les clous du marché... Que je travaille et publie de manière plus traditionnelle... Me fait m'interroger sur la façon dont je devrais gérer mon temps désormais !

... C'est à dire...

JA : ... Du fait que je devrais moins faire de musique, ou juste sortir de moins en moins d'albums. Peut-être, que, le temps est venu pour moi de disparaître pendant quelques temps : ainsi, les gens recommenceront à me demander quand je sortirais de nouveau quelque chose... Peut-être pas toi, ok... Mais beaucoup me le disent quand même, depuis le début de l'année, à chaque fois que je fais une interview... Ce sont les mêmes plaintes à propos de ce présumé trop-plein de sorties. C'est décourageant, car, je pense qu'aucun de mes disques n'est mauvais ! Les quatre EP's sont carrés, solides, et puis, je l'avais déjà fait avec la série des
Junkyard Hearts , en marge de la sortie de l'album Redemption's Son , et personne n'avait semblé s'en plaindre alors. Je ne comprends pas pourquoi c'est devenu, CE que c'est devenu, cette fois...

Peut-être que c'est juste difficile, en fait, de devoir tout intégrer aussi vite...

JA : Toutes ces sorties, cette suite de EP's... C'est juste, parce que, j'ai tellement de morceaux sous le coude, encore aujourd'hui... Que j'aimerais que mes fans les possèdent. D'où cette idée de les compiler sur des EP's. Je ne cherche pas à faire de la rétention, mais, encore une fois, les retours sont tellement négatifs, venant même de mes fans, parlant de ce trop plein... Je suppose qu'en tant qu'artiste, on se doit de s'accrocher à ses créations et de ne surtout pas les sortir, d'attendre, de sortir un album tous les deux ans, pas plus, que... C'est ce que les fans veulent, je t'assure... Je pense que ces réactions veulent me dire, " ne les sors plus ! ", alors, je vais arrêter de sortir mes chansons, si, si ! Définitivement !

Je ne vois pas où est le problème, c'est ton art, ta musique, ta façon de vivre, ta vie, un point c'est tout, c'est quand même à toi de décider, non ?

JA : Tu as raison ! Je ne pourrais pas m'en empêcher, de toutes façons... Même si j'y pense en ce moment !

Cet été a eu lieu, à Montréal, l'avant-première du film documentaire You Are Free , qui mélange habilement, extraits d'interviews et morceaux " live ", tirés d'un concert donné au Troubadour > de Los Angeles, au cours de la tournée Our Shadows Will Remains ... Je suppose que cela ne verra jamais le jour, donc, si tu arrêtes désormais toute nouvelle sortie...

JA : Je ne sais pas... Je suppose qu'un DVD, c'est différent, que j'ai peut-être le droit de le sortir, si c'est un DVD, non ? Qu'est-ce que t'en pense ?

Il y a quelques semaines de cela, tu as demandé aux fans - via ton site : josepharthur.com - de proposer une liste des meilleures versions " live " jamais donnée, de morceaux restés encore inédits sur disque, à ce jour... Ce projet aussi, donc, ne devrait pas voir le jour, si on se base sur ta volonté de ne plus rien sortir...

JA : Tu as raison... J'arrête tout, définitivement ! Pour en revenir à cette proposition, je pensais que cela allait les tenter, mais bon, pas du tout... Rien de bien précis, au bout du compte. Certains m'ont même écris pour me dire " fais-le toi ! C'est toi qui devrais savoir ce qu'il faut nous proposer, ou pas ! ".

Et tu n'as, ni le temps, ni l'envie, de le faire... N'est-ce pas ?

JA : Exactement ! De toutes façons, je n'écoute jamais mes enregistrements passés, jamais ! Sauf au moment où je les enregistre, bien sûr ! Là, à ce moment-là, en studio, j'y suis plongé en permanence... Mes concerts non plus, je ne les réécoute pas, c'est du passé. C'était juste une façon pour moi, de re-découvrir des choses que j'avais oubliées, qui n'existent donc pas, pour le moment... Je suis toujours, en permanence, tourné vers le futur, ou le présent, vers ce que je suis en train de faire, c'est tout ! Je n'ai, de toutes façons, pas le temps de me plonger dans ce genre de choses, moi-même, c'est clair...

La première fois que je t'ai rencontré à Marseille (au Poste À Galène ) c'était en 1997...

JA : ... Onze années, déjà, wouah... (Pensif !).

... Tu m'avais parlé, à l'époque, donc, de ton désir de mêler, de " mixer ", à la fois, musique ET art... Tu as, depuis, peint sur scène au cours de tes concerts, sorti le magnifique livre (+ bande originale) We Almost Made It , ouvert ta propre galerie d'art (le MOMAR >) vendu diverses lithographies en marge de tes albums, sans compter les t-shirts, les pochettes, bref... Est-tu content de ce que tu as fait à ce sujet... As-tu accompli ce que tu avais en tête alors, à cette époque... Ou est-ce que cela reste toujours en " cours de ", en " travaux "...

JA : Je ne sais pas ! C'est en tout cas une bonne question. Je ne saurais dire si j'ai réussi, si j'ai accompli ce que j'avais en tête alors... Mais, je suis fier du livre We Almost Made It , j'aime également beaucoup l'album qui l'accompagne... Mais, quand j'y pense, j'aimerais pousser les choses encore plus loin, c'est intéressant, vraiment, et... J'ai une bonne idée, tiens... Tu viens de me donner une bonne idée, vraiment...Si, si ! Vraiment...

Je suis désolé, il ne faut pas ! Tu ne dois plus rien sortir, tu t'en souviens ?

JA : C'est vrai ! Plus de disques, plus d'idées... C'est vrai ! Mais la vérité, c'est que... Je vais quand même continuer à le faire, malgré tout, c'est tout ! De toutes façons, peindre et faire de la musique ont toujours été intimement liées dans ma vie, de tous temps... Elles font partie intégrante de ma vie, c'est tout ! Quant à savoir si j'ai réussi à accomplir ce que j'avais en tête alors, je ne sais pas si je peux le dire aujourd'hui... C'est toute ma vie !

Ceci étant précisé, place désormais au concert... D'incisives et canines sur-motivées (visiblement en manque) s'abattant avec une rare voracité, sur un coin de sandwich jusque-là toujours inviolé, intact...


A lire également, une chronique du concert de Joseph Arthur à Marseille...


Sites internet : www.myspace.com/josepharthur, www.josepharthur.com.

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