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Chronique de Concert

André Rieu

André Rieu en concert

Le Dôme - Marseille 16 novembre 2009

Critique écrite le par

Bon Maman, j'avoue que là t'as fait fort en me trainant dans un Dôme complet pour voir le violoniste le plus célèbre du public profane, André Rieu himself ! Pourtant tu m'en as fait voir des concerts de variétoche ou de "croulants" ! Mais pour Rieu, j'avoue que j'y suis allé plus qu'à reculons ! C'est d'ailleurs la moyenne d'age la plus élevée que j'ai jamais vu dans une salle ! En comparaison, pour Mireille Mathieu ou Sheila, c'était le collège !

Moi qui ne prise guère le classique, ni l'opéra, ni les valses... euh... on peut se dire que j'ai vécu l'enfer pendant 2h30, 15 minutes d'entracte incluses ! Eh ben pas tant que ca en fait... Bon, c'était un peu long parfois hein... Mais j'ai eu la chance que le Maestro ait voulu faire de ce tour, ses 30 ans de carrière scénique, un show un peu à l'américaine.
Donc là où ma mère avait vu un set presque exclusivement composé de valses et opérettes, il y a quelques années, et où j'aurai pu mourir de désespoir certainement, à contrario ce soir les valses étaient en minorité !

Mais avant cela, en toute objectivité, il me faut rendre hommage à cet orchestre impeccable, digne des plus grands connus. Pas un pet de traviole, un professionnalisme irréprochable, et pourtant une bonne humeur et du fun sincères. Détente et sérieux en même temps, c'est très agréable à voir.
Pareil pour Rieu, qui a beaucoup parlé entre les titres, dans un très bon français global. Plein d'humilité, aucune grosse tronche malgré sa réputation et son succès, complice avec ses musiciens, carrément déconneur par moment. L'osmose avec son orchestre est totale, ca se voit qu'ils tournent tous ensemble depuis des années à travers le monde.

Par exemple, juste après l'entracte, seuls les musiciens masculins reviennent. Ils entament un morceau, puis les filles arrivent, toutes costumées en habit traditionnel hollandais, sabots inclus ! Et de partir dans une danse locale, avec "claquettes" desdits sabots, et danse folklorique. Déjà c'est fun. Mais ensuite, quand les filles repartent en coulisses se rhabiller en jolies robes romantiques qu'elles portaient au début, Rieu annonce qu'ils sont enfin seuls, et voilà les zicos qui, sous fond sonore de la section cuivre surtout, nous sortent la Heineken, les bouteilles de vodka, les choppes, les pieds sur les chaises, la distribution de shots au public... A la bonne franquette quoi !
Ça illustre la complicité et la bonne humeur de toute la troupe. Comme pour le final où les coupes de champagne circulent...tout en restant carrés musicalement.
Chapeau à l'Ensemble et à son chef d'orchestre.

Un chef d'orchestre parfait en la personne d'André Rieu. Car dans ce show à l'américaine, sans mentir, il n'a joué du violon que la moitié du temps, pas plus. Et encore, en soliste pur, qu'on entend distinctement du reste, ca doit se chiffrer à quatre morceaux réellement. Un peu étrange pour un soliste aussi réputé, mais franchement, ca ne m'a pas trop gêné, car oui c'est un virtuose, rien à redire la dessus, mais deux heures de violon solo, ca m'aurait un peu emmerdé je pense.
Hors ce soir, le sieur était accompagné selon les moments de trois ténors assez époustouflants, ainsi que de trois chanteuses lyriques assez phénoménales...
Pour des instants d'opéra, mais aussi pour des titres modernes, qui ont évidemment relancé mon intérêt pour le live. Franchement, l'hommage à Michael Jackson fut un des points culminants du show pour moi. Une diva brésilienne magistrale a interprété sa "Earth song", et putain, ca balançait sa mémé ! Avec l'ensemble orchestral derrière, et sa voix lyriquement surpuissante, c'était vraiment beau.
L'autre grand moment moderne, ce fut le mythique "Memory", de la comédie musicale "Cats", que j'ai eu la chance de voir à Londres il y a plus de dix ans. Cette chanson me file le frisson, et même si la version de ce soir, via une chanteuse lyrique australienne ultra douée m'en a filé, des frissons, elle ne surpasse pas l'originale, unique. M'enfin, la standing ovation qui a suivi cette interprétation était largement méritée...

Il y eut aussi le thème principal de la comédie musicale "My fair lady", le sensuel "Besame mucho" chanté tout aussi lyriquement par la troisième diva, puis dans le long medley final, de l'opérette ("Mexico", "Viva Espana"...)... bref du contemporain, allié à des pièces d'opéra tels un aria de la "Tosca" de Puccini, le superbe "Alle menschen werden Brüder" de Beethoven (putain il en impose celui là avec 6 ténors et un orchestre de quarante personnes !!) et d'autres que je ne connaissais pas, des instrumentaux de Nabucco, du célèbre "Toréador", de je sais plus quoi encore... sans oublier les valses les plus fameuses, avec quelques couples bien âgés qui ont fini par esquisser quelques pas, suivant enfin un couple très âgé qui dés la première partie ont valsé entre les rangs, une bien jolie image... Symbolisant un public ravi, bruyant dans le bon sens du terme (sauf au début, où ca avait l'air de se friter dans le haut coin droit, interrompant même les discours de Rieu, qui a tourné cela à son avantage, dans la décontraction), vraiment heureux de partager "la chose la plus importante dans la vie: la Musique", dixit le Maestro lui même :) D'ailleurs la foule ne voulait pas le laisser partir, et il a fallu qu'il joue une berceuse et que les lumières s'éteignent sur fond de nuit étoilée, pour que les gens se fassent enfin une raison. Et encore !
Mais une foule qui sait aussi écouter religieusement, comme lors du "Memory" dont j'ai déjà parlé, mais également pendant l'interprétation assez poignante d'un morceau que pas grand monde avait l'air de connaitre, "A dream on Volga" de Balakirev je crois, au violon très triste et accompagnement minimaliste du piano.

Alors ca va Maman, ce n'était pas la souffrance tant crainte, et même si une fois ce sera bien (faut peut être pas pousser les nombreuses mémés présentes ce soir dans les orties !), j'ai pris un certain plaisir à connaitre le grandement humble André Rieu, tout comme son ensemble orchestral et ses ténors, chacun fantastiques dans leurs domaines.

Le mot de la fin revenant au "Muppet show" assis derrière nous, lorsque Rieu demande aux spectateurs s'ils savent où se trouve sa ville natale de Maastricht, et que Radoteuse une sort :"oui c'est en Angleterre je crois", ce à quoi radoteuse deux lui répond :"mais non, c'est en Allemagne !".... Je me suis quand même senti obligé de leur préciser que c'était en Hollande, l'autre pays du Violon.

> Réponse le 19 novembre 2009, par D. Gaultier

C'était sublime ! ! Je ne peux employer que des superlatifs. Cependant j'aurai aimé trouvé que soit vendu le programme, afin de revoir le noms des ténors et des divas... Quel enchantement !!!   Réagir

> Réponse le 19 novembre 2009, par Vand

Vous trouverez certainement ce genre de renseignements sur son site officiel, ou sur le CD Live de la tournée, qui sortira à coup sûr ;)  Réagir


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