Accueil Chronique album : V/A (Serge Gainsbourg) - Monsieur Gainsbourg Revisited, par Philippe
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Critique d'album

V/A (Serge Gainsbourg) : "Monsieur Gainsbourg Revisited"

V/A (Serge Gainsbourg) :

Pop - Rock

Critique écrite le 06 avril 2006 par Philippe

Après une longue gestation, le projet de revisiter Gainsbourg en anglais vient enfin d'aboutir, reste à savoir pourquoi. Probablement pas pour des raisons financières (les ayant-droits du sieur Ginzburg ne sont pas connus pour être des rapaces), mais plutôt pour que la scène anglo-saxonne puisse enfin rendre les honneurs à celui qu'elle a tant pompé ! Evidemment ce type d'examen se passe avec des fortunes diverses, alors commençons par les réussites.
Ca commence pas mal avec Franz Ferdinand toutes guitares en avant, reprenant à sa sauce Sorry Angel (avec Jane elle-même aux choeurs), de même que The Rakes qui ne déshonorent pas le Poinçonneur les Lilas : reprendre une chanson avec son propre son - quand on en a un - c'est souvent payant. Mieux encore, au registre sexy qu'affectionnait le grand Serge, deux chansons auraient pu lui plaire : quand VV des Kills semble nous sussurer des cochonneries à l'oreille sur l'air trip-hop de la Chanson de slogans, ou encore, la déesse Marianne Faithfull qui nous donne de sa voix divine une version reggae vraiment chouette de Lola Rastaquère. Autre réussite majeure, la reprise par Michael Stipe de l'Hotel particulier (il est vrai une des meilleures de Melody Nelson), qui éclabousse l'ensemble de sa classe.
Dans la série reprise pas mal, Gonzales et Feist donnent une version originale, tantôt piano tantôt Gorillaz-style du Boomerang. Cat Power et une copine nous donnent une version goudou de l'hélas insurpassable Je t'aime moi non plus (personne ne gémit aussi bien que Jane, c'est un fait, c'est elle qui aurait du participer). Par contre, dans la série reprise dispensable : Jarvis Cocker chante Je suis venu te dire... en anglais (et c'est tout ce qu'il y a à en dire), Tricky exécute un Goodbye Emmanuelle correct mais scolaire, Placebo réchauffe sa pataude Balade pour MN vieille de 3 ans, Portishead flane en 'lalala' sur le Requiem d'Anna (au lieu de bosser sur l'album qu'on attend tous depuis dix ans). Plus pénible encore, Marc Almond martyrise on ne sait quoi et Brian Molko donne une version quasiment urticante du Requiem pour un C.... Pour finir, la gentille Carla Bruni chuchote avec son charmant timbre creux Ces Petits riens qui certes, ne retournera pas l'homme à la tête de chou dans sa tombe mais conclut l'affaire agréablement... Cela dit si vous voulez vraiment vous envoyer les neurones en l'air, réécoutez plutôt L'histoire de Melody Nelson avec un bon ampli !
(2006)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 06 avril 2006 par Philippe
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