Accueil Chronique album : The Strokes - The New Abnormal, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

The Strokes : "The New Abnormal"

The Strokes :

Pop - Rock

Critique écrite le 10 avril 2020 par Pierre Andrieu

Au bout du rouleau les Strokes avec leur très mélancolique nouvel album produit par Rick Rubin et présenté sous pochette "empruntée" à Jean-Michel Basquiat, "The New Abnormal" ? En panne inspiration au point de publier en 2020 une reprise - bien nommée "Bad Decisions" - de monsieur " fake punk à moue méprisante ", Billy Idol ? Totalement sur la même longueur d'onde triste que l'époque de confinement mondialisé à laquelle leur disque sort Julian Casablancas, Albert Hammond Jr., Nick Valensi, Nikolai Fraiture et Fabrizio Moretti ? Lessivés par le succès, les drogues, les femmes, les luttes d'égos, l'appétence coupable pour les synthétiseurs clinquants des années 80 et les coupes de cheveux cheloues de Julian ? Même s'ils ont toujours été particulièrement têtes à claques avec leurs problèmes de riches (c'est pas facile tous les jours de se faire une place dans le monde en étant des fils à papa new yorkais !), depuis leurs débuts les Strokes nous ont tellement abreuvés en hits intemporels intelligemment inspirés par Lou Reed, le Velvet Underground et Television que l'on est prêt à leur accorder une faveur : écouter attentivement leur dernière œuvre en date, alors qu'on pensait qu'ils avaient définitivement lâché l'affaire. Comme le laissaient présager leurs tronches de déterrés mal liftés et affublés de pathétiques vêtements de djeuns sur leurs récentes photos de groupe, l'album "The New Abnormal" révèle une grosse fatigue doublée d'une lassitude flagrante chez les cinq légendaires branleurs, ce n'est pas un disque pour faire le fier à bras sur la piste de danse d'un club rock, ou alors en claudiquant. Mais Julian, Nikolai, Albert, Fabrizio et Nick ne sont pas pour autant devenus d'ignobles bourricots sans idées, de lamentables tacherons de studio, ils savent toujours trousser des titres qui claquent comme "Bad Decisions" (même si les crédits du morceau mentionnent Billy Idol et Tony James, les auteurs de son inspiration, le " fameux " "Dancing with Myself"), "Brooklyn Bridge to Chorus" (malgré ses ignobles synthés évoquant le pire des eighties), "The Adults Are Talking" (sorte de Strokes classique produit façon années 80 classieuses), "Ode to the Mets" (idéal pour chialer enfermé chez soi en pensant à un futur printemps au grand air) ou encore "At the Door" (100% synthétique, 100% spleen, mais également 100% émouvant). La liste des titres forts n'est pas exhaustive, le disque, s'il est très concis et pas très joyeux, n'étant pas dépourvu de panache : les cinq New-Yorkais savent utiliser leur formule magique tout en poussant plus loin des choses déjà un peu esquissées (synthés, falsetto etc.) qui tranchent avec leur son initial. Et ce même en pompant parfois certains collègues (comme les Psychedelic Furs sur "Eternal Summer") sans se cacher. Bref, comme le laissait supposer le titre de leur inoxydable tube "The End Has No End", la tournée d'adieu des Strokes risque de durer encore un bon bout de temps...





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10 avril 2020 (Cult Records - RCA Records - Sony Music)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 10 avril 2020 par Pierre Andrieu
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