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Chronique de concert Les Mouss+ Guillerm / Le Boulc'h + Guizoyarn / Le Bars + Le Roux / David + Berthou / Molard / Pérennès + Les Frères Morvan + Dayot / Defernez + Annie Ebrel & Noluen Le Buhé + Les Frères Creff + Clec'h / Oges (Fest-Noz de Carnoët)
Mercredi 24 avril 2024 : 6287 concerts, 27084 chroniques de concert, 5411 critiques d'album.
Chronique de Concert
Les Mouss+ Guillerm / Le Boulc'h + Guizoyarn / Le Bars + Le Roux / David + Berthou / Molard / Pérennès + Les Frères Morvan + Dayot / Defernez + Annie Ebrel & Noluen Le Buhé + Les Frères Creff + Clec'h / Oges (Fest-Noz de Carnoët)
Chaque été où nous avons la chance de passer du temps en Bretagne je me jète sur Tamm Kreiz l'Agenda des fest-noz et fest-deiz, pour voir où et quand passent les Frères Morvan. Etant arrivé une semaine trop tard pour les voir en même temps que les enfants du côté de Morlaix, nous avons donc d'enchainé après le samedi et le dimanche passés au Festival du Chant de Marin à Paimpol (où les Frères Morvan étaient programmés le vendredi), avec le Fest-Noz du Cosquer à Carnoët. Chose amusante nous étions déjà venu à ce même Fest-noz 3 ans plus tôt avec une affiche assez proche de celle de cette année !
Match revanche donc, et même si il a l'air de faire plus chaud que la dernière fois, cette fois nous sommes équipés en pantalons longs et pull, et en plus nous dormons dans le coin. Après une après midi passé entre Guerlesquin, la Vallée des Saints et presque St Nicomède nous arrivons à l'heure annoncée : 18h. Arrivés devant le champ / parking, une seule voiture est là, mais les mètres de rubalise confirment qu'il attendent bien du monde. 6 euros pour les adultes, 0 pour les enfants nous sommes parmi les premiers spectateurs. C'était marqué sur les affiches (en plus de "sur plancher" et "(abri si pluie)") le lieu a un tout petit peu changé puisque le Fest-noz n'a plus lieu dans la cours de la ferme du cosquer mais juste derrière, sous le grand chapiteau en bois.
Chose amusante j'ai mis mon t-shirt Massy Inc qui est exactement du même violet que celui des bénévoles de la soirée. Du coup à plusieurs reprises on viendra me dire bonjour pensant que je fais partie de l'organisation. Du coup je ferai plus facilement connaissance avec Stevenn un des organisateurs que j'avais déjà photographié il y a 3 ans. Je participerai un peu à la conversation tant qu'il s'agit de parler du temps ("un temps à sécher du linge") ou de musique (moins lorsqu'il s'agissait de commentaires techniques sur les spots ou de collection de tracteurs) et en apprendrai un peu plus sur le coin et les artistes de ce soir. L'ordre de passage n'est pas encore complètement arrêté mais ce sera une alternance de sonneurs et de chanteurs.
En attendant que tout se mette en place je me balade, regarder la fresque en fond de scène, fais des essais de fond (mur en pierre vs. porte en bois au cas où cette fois j'ose demander aux Frères Morvan si je peux les prendre en photo hors scène. Ici ils jouent pratiquement à domicile. Le bar ouvre, nous prenons un cidre (pas trop fermier ce qui est parfait pour moi). Sur scène les frères Le Creff font leur balances en formule trio avec un guitariste que j'ai l'impression d'avoir déjà vu quelque-part et probablement photographié. Vers 19h30 j'aperçois Yvon et Henri qui arrivent, disent bonjour à quelques amis et se dirigent au bar pour un petit shot de chouchen. Je vais voir Stevenn et lui demande si il pense que je peux les embêter avec quelques photos, du coup ni une ni deux il m'emmène pour me présenter et demander.
C'est ainsi qu'après plusieurs soirées à leur tourner autour que ce soit ici ou à Paimpol ou à Taulé j'ai pu leur parler calmement, les prendre en photo devant le mur de pierre (exercice auquel il se sont prêtés avec toute la gentillesse du monde "on prendra le temps qu'il faudra"), échangé un peu avec eux, et Lucie s'est même fait dédicacer le disque que nous avions acheté l'avant veille à Paimpol. Alors certes je n'ai pas vraiment été directif dans la pause ni très technique dans la prise, mais j'ai pu leur faire part de toute mon admiration. Après cela je les laisseraient avec leurs potes et retournerai vers la scène où Les Mouss' (comme ils seront appelés sur le rider) ont commencé à joué.
Je les reconnais tout de suite : il s'agit des mêmes accordéonistes qu'il y a 3 ans. Il manque le guitariste (qui était plus grand) mais dès le deuxième morceau ils seront rejoints par une harpiste un peu plus jeune (qui elle n'était pas sur scène il y a 3 ans). Le pauvre rencontrera quelques problèmes dans la sonorisation de son instruments mais c'est donc eux qui ouvriront la soirée sous le regard bienveillant des 3 frères morvan sur la fresque ... de eux aux frères morvan en passant par les 8 autres formations de la soirée, une bonne illustration de la transmission et l'ouverture de la culture bretonne.
Ils finiront leur passage pendant que nous sommes sous la tente en train de manger, et cèderont la place au premier duo de chanteurs : Le Boulc'h / Guillerm composé de Iffig Guillerm à gauche (quand on regarde la scène) et Jean-Yves Boulc'h à droite. Ils déclencheront la premier vraie ronde composée d'une grosse vingtaine de personne. N'ayant pas suivi les cours d'initiations aux danses bretonnes proposées à Plougasnou impossible de vous dire plus qu'il s'agissait d'une danse où les gens se tiennent par les avant bras et sautille de temps en temps (cf ).
Puis ce sera au tour du premier duo de sonneurs : Guizouarn / Le Bars. Composé de Claude Guizouarn à la bombarde et de Fabien Le Bars au biniou, j'en prends plein les oreilles et sors mes bouchons (si je veux rester au pied de la scène confortablement c'est préférable. Les gens dansant par paire et Lucie étant seule je l'accompagne. Et là d'un coup changement dans le rythme apparemment puisque tout le monde se met en ronde. Je me retrouve coincé entre Lucie à ma gauche et un monsieur qui lui sait ce qu'il fait. Le morceau me paraitra interminable et je sortirai de là en sueur avec un début de crampes aux deux mollet d'avoir sautiller sur la pointe des pieds tout ce temps. C'est que c'est plus physique qu'il n'y parait.
Un peu après 21h il cèdent la place aux duo Le Roux / David , composé donc de Jacques David et Sylvain Le Roux tous deuxième spécialisés dans le Chant Haute-Cornouaille, Chant Léonnard, Chant Basse-Bretagne, Chant Trégor, et Chant Fanch-Gavotte (comme me l'apprend le site Tamm-Kreiz). Ils passeront tout leur set en se tenant par les épaules, frappant fort du pied pour garder la cadence et en invitant "tout le monde à la danse". Et ça marche puisque la ronde fait désormais tout le tour du plancher, voire commence à déborder. Ils enchainent des morceaux plutôt courts dont je ne comprends pas un traitre mot (sur l'un des morceau j'ai cru entendre le mot "bamboula" qui m'a un peu surpris)
Puis ce sera le tour du trio (de sonneurs) Berthou / Molard / Pérennès dont Stevenn me disait le plus grand bien en tout début de soirée. Composé de Yves Berthou à la bombarde et de Patrick Molard et Françoi Pérennès aux binious, "y a du niveau !". Pas sûr que j'ai l'oreille assez fine pour apprécier leur prestation à sa juste valeur mai dans le public le plancher est comble avec plusieurs anneaux concentriques et des applaudissements très fournis à la fin des morceaux. Comme les autres ils joueront une vingtaime de minutes et ne s'adresseront pas autrement que par leurs instruments au public.
Après eux ce sera le tour des Frères Morvan. Même si après Paimpol 2011, Taulé 2013, Paimpol 2013, et PAimpol 2015, cela fait donc la 5ème fois que je les ai vu, et même si bien qu'ayant écouté le double disque plusieurs jours (à chaque fois que je prenais la voiture) sans pour autant être vraiment capable de distinguer les morceaux entre eux (en dehors de 2-3 d'entre eux), c'est avec une excitation et une fascination non dissimulée que je les regarde monter sur scène.
Vêtus à l'identique, Yvon à gauche, Henri à droite, les mains dans les poches la plupart du temps ou cramponnées aux pieds de micro. Comme les autres chanteurs de ce soir ils se répondent c'est le principe du Kan Ha Diskan (ou "chant et contre-chant"). Là encore pas besoin de comprendre les paroles pour apprécier (même si ça doit apporter un plus) et se laisser embarquer (ce que font Cyril, Lucie et Svet depuis que Alice s'est endormie). Blin, danse à deux. La coupure de son pendant un des morceau les contraindra à s'arrêter (pas tout de suite) mais ne perturbera pas plus que cela ni les chanteurs ni les danseurs.
Et au retour du son tout le monde repartira de plus belle. Pas de Joli coucou pour ce premier set et surtout personne pour le leur demander dans le public ! Etant donné que c'est un peu leur "tube" c'est assez fréquent que des gens dans le public le leur demande dès le début de leur set ce qui doit être aussi agacant (comme demander Creep à Radiohead ou Tomber la Chemise à Zebda). Pendant la coupure je retombe sur la dame qui m'avait renseigné sur l'identité de Clec'h et Oges il y a 3 ans et récupère son mail pour lui envoyé une photo de la fresque des Frères Morvan en fond de scène.
Après la grande variété de danses abordées ce sera au tour du duo Dayoet / Defernez à savoir Gwen Dayot à la bombarde et Job Défernez au biniou. Je serais curieux de savoir le nombre décibels qu'on mesurerais directement sur scène (c'est peut être une des raisons de ces sets un peu courts où ils se relaient). Pas de baisse de régime ni sur scène ni dans le public qui continue à tourner, serpenter, sautiller, et ce ne sont pas les quelques larsens en milieu de set qui viendront freiner tout cela ... Les petits doigts de Cyril, Lucie et Svet sont soumis à rude épreuve, mais vus les sourires sur leurs visages ça n'a pas l'air d'être un problème.
Ce sera ensuite le tour de duo de chanteuses Ebrel / Le Buhé déjà vu il y a 3 ans. Je vois sur internet que cela va faire maintenant 27 ans que le duo composé de Annie Ebrel et Nolùen Le Buhé chante en kan ha diskan pour faire danser (elles ont du commencé très tôt !). Et c'est assez facile de danser car leur chant est particulièrement sautillant. En breton comme les autres . Je suis étonné de voir qu'il y a toujours autant d'enfants dans le public, même ceux qui étaient là au tout début comme nous (ils ont du faire la sieste c'est pas possible, car les notres commencent à donner des signes de fatigues).
Un peu après 23h, le dernier groupe de sonneurs de ce premier passage (car comme l'année dernière tout le monde passe deux fois ce qui renforce le côté "pas de tête d'affiche" de ces fêtes) est composé des frères Le Creff à savoir Erwann à l'accordéon et Julien à la bombarde. Alors que je commence à fatiguer (moi aussi j'aurais du faire une sieste) ils nous encouragent à coup de "yep yep yep !". Je suis aller reprendre 2 cidres mais apès la bonne bière Les mille Singes plutôt douce de tout à l'heure (en provenance de la micro-brasserie Les Fous) le cidre fermier est trop fort en gout (de paille) pour moi. Je ne parviendrai pas à le finir ...
Après quelques morceaux à deux, ils seront rejoints par le guitariste qui doit s'appeler Yann (en plus du fait que j'avais le sentiment de l'avoir déjà croisé, je l'ai revu une semaine plus tard en train de faire le son aux Mardis de Plougasnou, lui ai demandé son nom mais ai oublié ...). Bref à eux trois ils forment le Le Creff trio et ont une sacré patate.
Un(e) scottish pour commencer si j'ai bien noté, et ce sera un cercle circassien (et non circadien comme je l'avais compris) pour finir (entre polka et country aux yeux de néophyte que je suis). Les quelques problèmes de son, ou la perte de l'embout de bombarde seront vite réglés. Je reconnais le morceau entendu pendant les balances avec plus de pêche encore ; la boucle est presque bouclée pour moi, car il est clair à ce stade que nous n'aurons jamais l'énergie pour tenir pour le 2ème passage de chacune des 10 formations. Si il y a moins de monde aux crêpes et frites, en revanche au bar ça en désempli pas. Le temps est toujours idéal.
C'est donc au duo Clec'h / Oges qu'il reviendra de terminer ce premier tour. Erwann Oges (un des premiers danseurs de la soirée - je ne l'avais alors pas reconnu) et Steven Clec'h avec qui j'avais discuté en début de soirée). "Allez gavotte !". Morceaux un peu plus courts que les précédents en moyenne, enchainés rapidement. Peut être le seul duo à avoir chanté au moins un peu en français (ou alors je commence à comprendre le breton avec la fatigue), une histoire de jument et de poulain et ce refrain "Premier qui avouera bouteille payera". Là encore toujours pas de baisse de régime.
Du coup c'est devant un dancefloor (pardon plancher) bien rempli que 2 des 3 "Mouss'" remonteront sur scène pour un duo accordéon accordéon. Montés trop vite sur scène pour que j'ai le temps de leur demander leurs vrais noms j'espère bien les revoir lors d'un prochain Fest-Noz à Carnoët car désormais il y a de grandes chances que nous revenions y faire un tour si nous sommes en Bretagne un prochain 14 aout (avec pour objectif de tenir les 2 rounds cette fois ?). Je ne partirai pas sans avoir remercier Stevenn mais aussi Henri et Yvon, pour leur acceuil et leur gentillesse. Le rendez vous est pris pour l'année prochaine ("si on est encore là, on ne peut pas savoir"). En partant le champ/parking est désormais bien plein. Peu de gens sont déjà partis ....
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Critique écrite le 03 septembre 2017 par pirlouiiiit
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