Chronique de Concert
Louis Bertignac
Première surprise : la salle est en configuration places assises, avec une fosse de taille respectable mais à moitié vide... Comment peut-on avoir envie d'assister à un concert de rock sagement calé dans son fauteuil ? Incompréhension...
Première partie : un trio féminin, Sirius Plan, nous surprend - très - agréablement. Une guitariste gauchère, qui joue sur sa mini-Taylor acajou pour droitier, avec cordes aigües en haut (!), une deuxième alternant guitare électrique et cigar-box guitar avec talent et une percussionniste. Résultat : de sublimes harmonies vocales, beaucoup de pèche et de talent. Avec notamment une jolie reprise de Come Together des Fab Four. Gros succès, surtout lorsque l'on sait qu'il n'est jamais facile de remuer les foules en 1ère partie ...
Enfin, arrivée de Louis, avec Suis-moi, Laisse-moi dormir et son riff stonien, Cathédrale, une belle ballade suivie d'une berceuse bien rock ! Un départ en fanfare pour un Bertignac malade mais suffisamment en forme pour faire sauter les premiers rangs. Le public des gradins, lui, manifeste son plaisir mais toujours sagement assis. Etonnant. Même un Cendrillon endiablé, avec medley So lonely de Police, suivi d'un New York avec toi, ne permettent pas de faire se lever les spectateurs. Pourtant, ça déménage assez fort ! Louis fait corps avec sa mythique Gibson Les Paul Jr (qui sera rebaptisée SG pour les modèles des années suivantes).
C'est l'heure de l'habituel set acoustique, avec Knocking on the heaven's door, Little wing version espagnole chantée par 2 frères passés par The Voice. Moment décalé. J'ai l'impression d'être dans une émission de variété, avec des chanteurs un peu maniérés, qui nous apprennent qu'il est rare de les voir ensemble sur scène. A vrai dire, je m'en moque un peu vu que je ne les connais pas ! Ne semblant pas assumer totalement ce passage, Louis Bertignac lance alors rigolard que The Voice, ce n'est que 2 ans de sa vie, et que ça reste anecdotique. Est-ce vraiment de l'humour ? je ne le pense pas.
La fin du concert sera contrastée : un blues claptonien énormissime, Quelque chose en toi bouillant (miracle, le public se lève... puis se rassit), Satisfaction et, en rappel le trio qui tue : Vas-y guitare, Un autre monde et Ces idées là. Façon Rolling Stones, lorsqu'ils envoient pour finir Satisfaction, Brown Sugar et Jumpin' Jack Flash.
Très belle soirée avec l'ami Louis, mais je pense que cette salle ne se prêtait pas à un tel concert. Scène trop grande, public trop sage, etc. Vivement un retour à Marseille dans un lieu mieux configuré comme l'Espace Julien, par exemple. Dommage car Bertignac envoie toujours autant et ne triche pas.
Critique écrite le 19 janvier 2016 par manu
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