Accueil Chronique de concert Scorpions + The Running Birds
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Chronique de Concert

Scorpions + The Running Birds

Scorpions + The Running Birds en concert

Palais Nikaia - Nice 26 Mai 2012

Critique écrite le par

Arrivée épique au Palais Nikaia de Nice ... A attendre une plombe devant le guichet, parce qu'on a la malchance de se retrouver derrière l'immanquable mec (toujours le même) qui est sûr d'être sur la liste, mais qu'on ne trouve pas et qui (bien sûr) ne parle pas un mot de français et qui insiste, insiste, quitte à faire poireauter 20 personnes derrière lui !! Mais ça fait partie du folklore des accréditations, on le sait ;) ! Nous, on y était bien (sur la fameuse liste) et on a même été reçus royalement par Pascal de Image Publique, qui nous a placés aux petits oignons dans cette grande salle aux allures de Dôme (donc, comme à la maison en fait !).



Bien installée dans les gradins, je vois de loin mon photographe préféré se mettre en place et je me dis que ce sera un très bon angle de vue pour profiter du show, avec une avant scène qui laisse présager d'un live à grand spectacle ... Et oui, cette tournée annoncée comme la dernière du mythique groupe allemand Scorpions ne peut qu'être mémorable (enfin je l'espère !)

La première partie va être assurée par un groupe considéré comme local (mais d'origine italienne) : The Running Birds. Le public, déjà impatient, est plus que ravi que cela commence enfin et on n'est pas surpris lorsqu'on voit monter sur scène du hardos bien chevelu, tout à fait dans l'esprit de la soirée. Ce sera donc une bonne manière de chauffer la salle et nos petites oreilles par la même occasion.



A peine le premier morceau commencé, les riffs de guitare se font déjà tonitruants et on a un clavier qui saute dans tous les sens. Par contre, ils n'occupent que le centre de cette très large scène, ce qui fait tout bizarre (mais ceci est peut-être dû à des contraintes techniques indépendantes de leur volonté). Les micros sont habillés de boas à plumes rouges ce qui, de loin, donne parfois l'impression que le chanteur est habillé d'une robe de soirée ;) ... Leur set se met en place.

L'orgue et la batterie nous offre un beau mélange sur le second morceau et le chanteur est, ma foi, plutôt doté d'un bel organe. Mais, ceci étant, leur musique n'est pas vraiment révolutionnaire. On donne même plutôt dans un revival façon années 70, avec la scénographie métalleuse qui va avec : Grands secouages de cheveux et jeux de guitares face à face, les pieds bien plantés dans le sol à la manière d'une joute féodale. Par contre, il faut reconnaitre qu'ils ont une pêche d'enfer et s'éclatent littéralement sur scène, nous distillant à nous aussi de cette bonne énergie qu'ils dégagent.



Comme leurs grands frères, que nous allons voir tout à l'heure, se sont des rockeurs au cœur tendre, avec un morceau plus sentimental en milieu de set qui nous donne l'occasion d'entendre un solo de guitare assez vertigineux. Puis le rythme s'accélère de nouveau, avec une musique un peu répétitive mais pêchue, rapide et plutôt efficace. Avec surtout un guitariste bourré d'énergie, qui en fait des kilomètres pour parcourir la scène de part et d'autre, en jouant toujours beaucoup sur d'impressionnantes descentes de notes.

La chauffe fonctionne plutôt pas mal pendant que la salle termine de se remplir et le chanteur se fait plaisir en nous envoyant sa grosse voix du diable. Ils viennent d'ailleurs chacun leur tour pour chercher le public en bord de scène ou lancer une clappe à bout de bras. Le clavier s'en donne à cœur joie, en posant son instrument sur la tranche pour en jouer à même le sol ... Ils veulent terminer en beauté avant de laisser la place à Scorpions "Que j'écoutais quand j'avais 11 ans", nous dit le chanteur ... Super sympa pour le coup de vieux ;) !!!



Ils balancent des trucs dans le public (indéfinissables d'où je suis ... Mais ils ont l'air contents !) dans un très beau jeu de lumière, qui éclaire par intermittences les visages, les tête et les mains levées, comme le balayage d'un hélicoptère de police. Le guitariste va même finir par quasiment descendre jouer dans le public pour ce dernier morceau qui n'en fini pas de finir, jouant beaucoup sur les effets de guitare, avec une bien belle montée en puissance qui va se terminer en faisant rugir son instrument contre le retour pour encore plus de rock n'roll attitude.



Fabrizio Morabito : Guitare & Chant
Simone Nasello : Basse & Vocale
Christian Vinciguerra : Clavier
Mauro Gepponi : Batterie

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Après le départ de The Running Birds, le changement de plateau va être un peu longuet, ce qui me donne l'occasion de parcourir du regard la salle du Nikaia et le public autour de moi. C'est plutôt mélangé en âge, mais avec un même plaisir d'être là qui se lit sur les visages. Et cela va des petits jeunes qui n'ont pas voulu louper ce qui sera certainement leur seule occasion de voir Scorpions en live et de ceux qui retrouvent là leur amour de jeunesse ... Avec, à ma droite, une encore fort jolie dame (habillée très classe) qui se fait prendre en photo avec sa copine en disant : "C'est pour montrer à mes petits enfants et pour les rendre jaloux !!" Franchement j'adore. Et je peux vous dire que pendant tout le concert, elle ne va pas bouder son plaisir !!

Aux premiers mouvements de lumière, la salle réagit au quart de tour et on y croit vraiment lorsque la fosse s'éteint sur fond de Back In Black (AC/DC) ... Vont-ils monter sur scène sur cette intro ? Et ben non, fausse joie et l'attente continue encore un peu, en restant dans le mouv' avec du Metallica.



Mais enfin The Moment est arrivé : On se retrouve dans le noir devant un écran géant qui nous annonce ... 1983:San Bernadino Valley. Référence au festival, mémorable s'il en est, qui a réuni en Californie plus de 300 000 personnes, que l'on voit ici courir sur une colline pour venir occuper un immense champs, au milieu duquel une énorme scène à été montée. On y est. Et sur celle du Nikaia, une improbable plateforme ascensionnelle équipées de leds verts fluo monte la batterie (avec James Kottak bien sûr) vers le ciel, devant ces images de véritable émeute. Puis tous les écrans de fond, ainsi que ceux qui ornent les marches de scène, s'habillent de roses rouges et ils sont là tous les quatre alignés, bien sages pour le moment, même lorsque Klaus Meine remonte l'avancée de scène pour tendre son pied de micro vers un public qui se met immédiatement à hurler. C'est tout de suite le feu dans cette salle qui semble principalement composée de purs fans et qui offre déjà un océan en mains levées sur Sting In The Tail.

En un clin d'œil, on passe du rouge au bleu, avec nos supers sexagénaires qui déclenchent des cornes du diable en veux-tu en voilà sur leur passage, assurant incontestablement un bon gros son comme ils ont toujours su en faire. Ils jouent d'ailleurs beaucoup avec le public, s'approchant au plus près à chaque fois que cela est possible ... Ce sera le fil conducteur de ce concert, pour le plus grand plaisir de tous. Rudolf Schenker lance la clappe en tapant sur ses cordes à même le manche. Il cabotine dos à dos avec Matthias Jabs pendant que la batterie redescend et que Klaus nous lance un "Bonsoir Nice !!".



Les jeux d'écran sont juste magnifiques. Klaus apparait en géant en trois couleurs rouge, vert et jaune. Cela donne un beau sentiment de proximité à ceux d'entre nous qui sommes trop loin pour bien les voir. Is There Anybody There? fait l'objet d'une belle vague de mains, qui se balance ... Vu d'en haut, c'est vraiment top !

A l'attaque de The Zoo, l'écran se fait trois, puis un, puis trois à nouveau. Ils viennent se balancer sur le T d'avant scène. Ça grimpe, ça redescend. Et on a même une adaptation de la beat box, pendant que Klaus jette des baguettes dans le public, avec un Rudolf qui réussi à reproduire le son d'un riff de guitare et qui termine en prenant la pause, guitare pointée vers le ciel. Sans oublier ce grand malade de Kottak qui frappe comme fou, affichant un torse blanc largement tatoué.

Rudolf et Matthias joue les majorettes synchros en première ligne, puis sont très vite rejoint par Pawel Maciwoda et même Klaus, qui a lui aussi attrapé une guitare. Ils viennent tous les quatre mettre le feu devant. Une très belle image, devant des fans au taquet, avec toujours Kottak torse nu et en short, qui se met debout de dos (en équilibre sur sa batterie montée à bien cinq mètres du sol) pour nous montrer son ROCK N' ROLL FOREVER tatoué en lettre géantes (je peux le lire d'où je suis ... C'est vous dire !)

A chaque fois qu'ils s'en approchent, on perçoit des cris par dessus la musique qui proviennent de la fosse. Les écrans passent de la couleur au noir & blanc pour nous montrer leurs visages. Tout est beau. Puis le magnifique S, symbole de leur album Sting In The Tail prend place devant nos yeux, tout enchevêtré de ronces ... On est parti pour une pause avec les morceaux plus romantiques du groupe (un peu aussi leur marque de fabrique), avec toute la salle qui termine à capella, sans se faire prier.



Kottak va même venir les rejoindre devant pour Send Me An Angel , foutant le bordel dès son arrivée en attrapant (surpris) un drapeau italien (appartenant certainement à des fans de la première partie) et prenant place sur un incroyable fauteuil-cajón, tranquille le chat, avec sa belle barboteuse rouge et noire ornée d'une tête de mort. Un très très joli moment de pur poésie ... Oui Oui ... On est toujours dans un concert de Scorpions ;) !! On enchaine même avec un Holiday démarré à la guitare sèche et toute une salle de clappe (même salué par les deux béquilles levées d'un courageux de la fosse).

Mais après cette pause, s'il on peut dire, les guitares se mettent à rugir de nouveau, avec la batterie qui tonne. "Are you ready to rock ?!!" nous demande Klaus. Trois baffles géantes emplissent l'écran, bien vite remplacées par des images d'archive en noir & blanc qui vont se mélanger avec celle de ce soir. C'est bon tout ça !! Mais je lève les yeux ... Et qui je retrouve à nouveau à poil ?... Kottak bien sûr !! De toute façon il va ainsi passer la soirée à changer de tee-shirt, s'offrant ainsi des pauses torse nu (bon, à sa décharge, il ne se ménage pas et doit bien suer le bougre !) Sur Tease Me Please Me, ils s'amusent même à de tels chassés-croisés sur scène, qu'ils sont obligés de cavaler pour regagner à temps leurs micros pour chanter. Un petit manège qui m'a bien amusée.



On prend encore quelques degrés supplémentaires dans le métal ... Pas Out pour deux sous les papy's !! Et ils sont vraiment marrants à se tirer ainsi la bourre tout le temps. Sans parler qu'ils s'éclatent niveau guitare, avec un Rudolf Schenker qui fait son show en permanence. Avant de quitter la scène, Matthias Jabs et Pawel Maciwoda sortent un son de ouf en frottant les manches de leurs deux guitares l'un contre l'autre. C'est comme ça que Kottak se retrouve seul, perché sur sa tour infernale, et je peux vous assurer qu'il va se faire plaisir. Le public adore. Il se déchaîne sur fond de montagne russes. Puis les écrans balancent un délire partis de toutes leurs pochettes d'albums, avec lui en personnage principal ... Fabuleuse histoire d'un fou. Il nous fait crier, jouant la gauche, contre le centre, contre la droite et termine en nous montrant l'inscription de son nouveau tee-shirt : You Kick Ass !! Puis il repart comme un fou pour remonter sur sa plate-forme au risque de sa casser la gueule, juste pour se remettre à poil et nous remonter son fameux tatouage de rockeur. C'est vraiment un malade ce mec ;) !!!

A la fin de Blackout, ils envoient tout et un immense miroir vole en éclat. Rudolf part dans un fabuleux solo de guitare qui se termine par un mix entre le moteur d'une grosse cylindrée qui démarre et carrément le tremblement de terre (mon voisin touche même le sol, médusé par ces tremblements). Et puis le set se termine par Big City Nights et un énorme NICE qui balaye l'écran. Ils jouent dos à dos ou bondissent partout alternativement. Klaus, lui, est monté sur une marche et les accompagne de sa guitare imaginaire. Ce morceau semble n'avoir pas de fin. Ils sautent au rythme des lumières et terminent même par un porté et une distribution de je ne sais quoi, lancés dans la fosse (décidément, je n'aurai pas de cadeau moi ce soir ... Trop loin !)

Bon, avant les rappels, je trouve que la rock n'roll attitude en prend un coup quand on nous demande de chanter Happy Birthday pour Klaus. Bon et de un, son anniversaire était la veille, et de deux, cela manque cruellement de spontanéité. Parce que autant mon voisin de gauche (oui, oui, toujours le même et un sacré fan je pense) a essayé d'en lancer un je ne sais combien de fois pendant la soirée (et cela aurait été fabuleux de les surprendre et que ça parte comme ça de la salle) ... Autant le truc tout pré-mâché, avec décompte sur un écran à la sauce Ecole des Fans, c'est quand même un chouilla ringard. Mais bon, comme on est gentils, on joue le jeux !

Puis viendrons les deux chansons que Tout le Monde attend. Qu'on a tous emballé dessus (ou du moins essayé !) ... Et oui ... Un Still Loving You à vous damner. On chante. On en peut plus et il y a juste des centaines de portables en l'air qui enregistrent. Genre on est venu Que pour celle-là !! Et on fait re-belote avec Wind Of Change, autre tube interplanétaire du groupe, avec le même petit manège des téléphones et un Klaus qui siffle son petit vent de liberté devant des images du mur de Berlin. Franchement, on en est au stade de la communion là.

Mais jetons au loin la nostalgie. On termine sur un Rock You Like A Hurricane qui porte bien son nom ! On en prend plein les mirettes et les oreilles. Ils montent tous en hauteur dans le décor et prennent congés de nous pour la dernière fois ... Pour profiter d'une retraite vraiment bien méritée.



Klaus Meine : Chant & Guitare
Rudolf Schenker : Guitare Rythmique
Matthias Jabs : Guitare Solo
Pawel Maciwoda : Basse
James Kottak : Batterie

Setlist
1 - Sting In The Tail
2 - Make It Real
3 - Is There Anybody There?
4 - The Zoo
5 - Coast To Coast
6 - Loving You Sunday Morning
7 - The Best Is Yet To Come
8 - Send Me An Angel
9 - Holiday
10 - Hit Between The Eyes
11 - Raised On Rock
12 - Tease Me Please Me
13 - Kottac Attack
14 - Blackout
15 - Six String Sting
16 - Big City Nights
--------------
17 - Still Loving You
18 - Wind Of Change
19 - Rock You Like A Hurricane

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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