Chronique de Concert
Les Tétines Noires

C'est une salle bien remplie d'un public composé de fans historique du groupe, et d'une faune interlope typique des nuits de l'est parisien qui piaffaient d'impatience alors que le duo Dear Deer et son post punk sous haute influence de Joy division finissait honorablement le set de première partie. Le show commence par l'aménagement de la scène et la mise en place de bougies, de petites poupées blafardes et de tiges d'encens sur les caissons de retour avant que n'arrive sous un voile noir, porté comme un objet le pied de micro humain du groupe historique. Créé par l'artiste "made in Eric", qui loue son corps nu qu'il met à la disposition d'expositions, de particuliers pour être utilisé comme un objet, le pied de micro des Tétines Noires est donc un homme nu, immobile, dos au public, les mains sur le crane sur lequel sont attachés des porte micros. Si le batteur et le bassiste ont une allure relativement classique, le clavier arrive vêtu de noir, portant une paire d'ailes noires sur le dos et le regard maquillé d'une grande trainée noire. Le chanteur, arrive quant à lui avec un look qui pourrait être le croisement de ceux qu'avaient Siouxsie et Adam Ant au début des années 80. Il véhicule une animalité androgyne rock certaine qui lui confère un charisme "dark" plus que certain.

Le concert commence sur un titre que l'on pourrait qualifier d'electro punk où le chant est volontairement et outrancièrement maniéré, avant de se muer dans des hurlements sauvages quasi horrifiques. Il en ressort un effroi et une tension impressionnante, prête à exploser à tout moment et qui perdurera tout le concert. Si on imagine sans peine le traumatisme que pourrait ressentir un fan de Supertramp ou de Phil Collins devant un tel spectacle, il faut quand même avouer que l'effet provoqué par les Tétines Noires ne laisse personne indifférent et que leur impact scénique n'est clairement pas à la portée de n'importe qui. On pense fatalement à les comparer avec les images que l'on connait des concerts du Birthday Party de Nick cave.
Si certains morceaux sont volontairement déstructurés, d'autres sonnent comme d'excellents morceaux Post Punk (Washing machnine) ultra percutants. Cette diversité participe à l'étrangeté de la performance en apportant une touche dadaïste à la sauvagerie de ce concert. Les intermèdes bruitistes, comme le morceau joué avec des verres, sont eux aussi assez surprenants et accentuent très clairement ce sentiment. Néanmoins, lors des 20 dernières minutes, le groupe n'arrivera à mes yeux pas à maintenir l'urgence sur le fil du rasoir, et l'explosivité imprévisible qui scotchait jusqu'alors le public. Ce type de performance ne peut tenir que par la tension qu'il transmet et l'état de choc dans lequel il plonge le spectateur. Lorsqu'on les perd ou qu'on les ressent moins, on décroche du concert et on n'arrive plus à le rattraper. C'était probablement le cas d'une partie de l'assistance puisque le silence du début du set laissait la place à un brouhaha de bavardages qui empêchait définitivement toute connexion mentale avec l'univers dark et torturé qui nous était proposé.
J'ai donc eu le sentiment d'être perdu lors du dernier tiers du show et de rester hermétique aux outrances et aux provocations du groupe que je finissais par ne plus comprendre et par trouver gratuites. Le rappel avec le mime du chat m'a semblé totalement ridicule. Il ressort toutefois de cette performance un véritable talent et une puissance chaotique assez exceptionnelle. On est quand même dans de la musique extrême qui trouverait aisément sa place dans la "warzone" du Hellfest mais qui pourrait traumatiser durablement un auditeur de Radio Nostalgie.
Critique écrite le 22 octobre 2018 par lol
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