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Chronique de Concert

The Rolling Stones

The Rolling Stones en concert

Stade de France, Saint-Denis/Paris 13 juin 2014

Critique écrite le par




Ahhh, ce fameux vendredi 13, une date qui n'est pas aimée par les superstitieux et qui représente une journée ordinaire pour les autres... Par contre, soyez certains d'une chose, du côté des amoureux de rock qui forment une marée noire et rouge de tee-shirts Rolling Stones sortant des RER ou qui arrivent en voiture ou en moto aux abords du Stade de France, c'est l'énorme joie et la grande excitation ce soir. 18h30, on peut voir aux abords du Stade de France, des fans de toutes générations qui attendent de rentrer dans le stade qui accueillera 70 000 personnes ce soir (concert complet en 51 minutes !). Pour rien au monde, les fans du plus vieux et célèbre groupe au monde n'auraient manqué ce qui est, peut-être le dernier concert du groupe en France. Mick Jagger vient d'avoir 71 ans et les autres sont dans ces âges également avec un Charlie Watts qui, lui, affiche 74 ans au compteur. Légendes vivantes du rock, de la musique, ces types sont des survivants, ont tout connu, tout vécu et ce depuis 50 ans. Cette tournée qui a comme intitulé "14 On Fire" annonce l'année 2014 en feu pour une dernière fois probablement avec trente dates réparties entre le 21 février et le 22 novembre 2014. Dans la suite de la tournée 50 & Counting, en 2012-2013, du cinquantenaire de la création du groupe, trente dates sont prévues sur 2014. C'est donc plus tranquille comparé aux cadences du passé, tranquille mais pas pépère, loin de là, on va pouvoir tirer la langue une dernière fois peut-être.



A 21h30, le leader des Stones déboule en sautillant sur Jumpin jack Flash. Un vieux monsieur devant moi se lève aussitôt et retrouve l'énergie de ces 20 ans. Ses yeux pétillants de bonheur en disent long sur son enthousiasme et son immense joie d'être là ce soir à l'image de l'ensemble du public. C'est l'euphorie totale. Sur scène, le démarrage est poussif, sur les trente premières secondes le micro n'était pas ouvert et la voix de Mick Jagger est noyée sous les instruments des trois autres. Bref, c'est brouillon, dommage mais on est heureux malgré tout. Le gros défaut finalement de ce concert viendra du décalage - que l'on constatera tout le long du show qui dura 2 heures pile - entre le son qu'on entend de la voix de Mick Jagger quand il passera sur les écrans géants surtout en gros plan et ce que l'on voit de lui sur les écrans quand il chante. Ce petit décalage de 1 ou 2 secondes perturbera donc nos oreilles et notre vision. On aurait presque l'impression qu'il chante en playback ce qui n'est pas le cas. Au niveau des écrans géants, on préféra regarder les autres et voir Jagger sur la vue d'ensemble et non avec l'aide des écrans vidéos. C'est le seul point noir de la soirée pour ma part.



Salut les mecs, salut les filles, salut Paris nous dit Mick Jagger qui finira rapidement par enlever sa veste à paillettes. Sur les écrans géants, des images des vieux concerts, des émeutes provoquées par les Stones défilent. L'ambiance monte au fur et à mesure que la nuit tombe et que le concert avance. Jumpin' Jack Flash, You Got Me Rocking, It's Only Rock 'n'Roll et Tumbling Dice, ce sera le temps pour mettre ce concert des Stones sur orbite puis rentrent sur scène le claviériste Chuck Leavell, les choristes Lisa Fischer et Bernard Fowler et les saxophonistes Tim Ries et Bobby Keys (vétéran de toutes les tournées depuis 1970). La bonne impression se confirme. Gaillards, fringants, en avancée collective. Jagger, vocalement très sûr, fait le spectacle, sans en faire trop. Richards et Wood se complètent, prennent des relais solistes cadrés, rageurs. Watts, tout impassible et l'air ailleurs qu'il paraisse, tient la mécanique à chaque frappe. Les Stones sont sur scène sans artifices (seulement quelques flammes et une séquence fumigènes sur la fin) et ils sont plutôt resserrés sur cette immense scène. Leur seul enjeu ce soir est de faire réellement vivre leurs titres de gloire ( Honky Tonk Women, Sympathy For The Devil, Brown Sugar, Bitch, Miss You, Start Me Up, Midnight Rambler, Gimme Shelter, Out Of Control etc...)



Jagger parle à son public en francais non sans humour."Alors ce soir on va tous zlataner ?", lance Jagger en bon fan de foot. Ou encore : "Alors la France va gagner la Coupe du monde en finale contre l'Angleterre, hein ? ". Là, je peux dire que c'est cuit pour cette affiche en finale vu que l'Angleterre vient de se faire sortir au 1er tour de la Coupe du Monde au Brésil. Jagger sort son harmonica sur Out Of control, ça déchire et le plaisir est immense malgré les imperfections du son, on est au Stade de France, c'est pas vraiment le point fort ici mais l'ambiance est absolument magique, que dire, inoubliable. La légende vivante du rock, du haut de ces 71 ans (je suis admiratif de sa vitalité ce soir) court, bondit d'un bout à l'autre de la scène, agitant ses bras dans tous les sens.



A côté, Keith Richards paraît quelque peu éteint. Pourtant, à l'applaudimètre, il remporte tous les suffrages et il semble même étonné de son succès. Il est ovationné lorsqu'il interprète ses deux traditionnels morceaux en solo notamment You Got The Silver. Accompagné de Ron Wood à la guitare sur ces titres (lui fumant toujours sa clope sur scène), Richards avec son air malicieux est parfois accroupi avec sa guitare. Il faut reconnaître malgré tout que sa voix n'est pas terrible du tout et que ces deux passages seront les moments les plus faiblards du concert pour ma part. Par contre, quelle claque les moments où Mick Taylor viendra sur scène en invité ! Lui qui oeuvra sur les 4 meilleurs albums des Stones de 1969 à 1974. Les compères laisseront à Mick Taylor le champ ouvert pour des brillants solos qui nous feront revivre les meilleurs moments de la carrière du groupe.



Après une première heure poussive au début et bien mieux par la suite, la deuxième heure du show sera remarquable et tout le monde sera debout pour chanter et danser. Mick Jagger revient avec une nouvelle veste qu'il envoie aussitôt valser. Cette seconde partie est des plus trépidantes. "Voulez-vous chanter un peu ?", demande Jagger
Oui, tout le monde chante Miss You. Les stones font pousser des "wou wou" suraigus au Stade de France. Entraîné, le public continue de chanter une fois le morceau terminé, et même encore à la sortie du stade tout en rejoignant le RER autour des minuit. Mick Jagger est partout et assure le spectacle. Il bouge ses épaules et son bassin comme à ces plus belles heures. Sur le fantastique "Sympathy For The Devil" il reviendra drapé dans un manteau en plumes rouge. Le décor à ce moment là est grandiose, il fait nuit noir et la scène est baignée de flammes et fumigènes rouges. C'est magnifique.



Pour terminer ce concert inoubliable, à jamais gravé dans nos coeurs, Les Stones nous lâchent "Satisfaction". Tout le monde chante, danse et la plupart d'entres nous voient leur vie défilée en quelques instants.
Les fans hurlent et les Stones nous saluent une dernière fois comme au théâtre. L'image des ces quatre papys du rock, inclinés face à leur public est émouvante. Les reverra-t-on un jour ? A la sortie du stade, l'euphorie n'est pas prêt de retomber, les "Wou Wou" nous accompagneront jusqu'au bout de la nuit.



Un grand merci à Delphine pour ce moment formidable !

Credit photo: lebonair

set list :

Jumpin' Jack Flash
You Got Me Rocking
It's Only Rock 'n' Roll (But I Like It)
Tumbling Dice
Wild Horses
Doom and Gloom
Bitch
(by request)
Out of Control
Honky Tonk Women
(followed by band introductions)
You Got the Silver
(Keith Richards on lead vocals)
Can't Be Seen
(Keith Richards on lead vocals)
Midnight Rambler
(with Mick Taylor)
Miss You
Gimme Shelter
Start Me Up
Sympathy for the Devil
Brown Sugar

Encore:

You Can't Always Get What You Want
(with Choir Ensemble Vocal Allegri)
(I Can't Get No) Satisfaction
(with Mick Taylor)

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